Marie-Thérèse Fleury. © Maitron.

Marie-Thérèse Fleury.
© Maitron.

Marie-Thérèse Naudin naît le 21 juillet 1907 à la maternité de l’hôpital Cochin, 123 boulevard de Port-Royal (Paris 14e), fille de Gilbert Naudin, 26 ans, facteur des postes dans le 15e arrondissement, et de Marie Joséphine Grimoin, 26 ans, son épouse, tous deux venus du Cher et domiciliés au 69 rue Albert (Paris 13e).

Après ses études, Marie-Thérèse entre comme auxiliaire à l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphones (PTT), puis y devient “dame-employée” titulaire.

Syndiquée, elle sera élue à la commission exécutive de la Fédération postale unitaire, puis comme trésorière fédérale adjointe.

En 1930, elle adhère au Parti communiste, sans y exercer de responsabilité particulière.

Le 23 janvier 1932 à la mairie du 5e arrondissement, Marie-Thérèse se marie avec Emmanuel, Gustave, Fleury, né le 18 juin 1900 à Orches (Vienne) et venu à Paris en 1923, un collègue révoqué en juin 1929 en raison de son activité militante au sein de la CGTU, mais alors rémunéré comme permanent syndical.

En 1933, le couple a une fille, Denise.

Marie-Thérèse Fleury adhère à la section française du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme (CMF), fondé en août 1934 à Paris par le Mouvement “Amsterdam-Pleyel” lors du congrès mondial des Femmes.

Fin 1934 et jusqu’à l’Occupation, la famille Fleury habite dans un groupe d’immeubles “de ceinture” au 5 rue Dulaure (Paris 20e), vers la Porte de Bagnolet.

Lors de l’élection partielle des 7 et 14 juin 1936, Emmanuel Fleury est élu conseiller municipal communiste du quartier de Saint-Fargeau (20e arrondissement), où il se présente depuis mai 1929, et sera constamment réélu.

Marie-Thérèse est affecté au bureau central des PTT du 20e arrondissement, 248 rue des Pyrénées.

Le 19 décembre 1939, Emmanuel Fleury est arrêté à son domicile par la police française pour être interné administrativement au Centre de séjour surveillé de Baillet (Seine-et-Oise / Val-d’Oise).

Dès le début de l’Occupation, en juillet 1940, Marie-Thérèse fait partie du groupe de quatre syndicalistes communistes des PTT (avec Henri Gourdeaux, F. Picot et Jean Grandel) qui décident de jeter la base d’un mouvement clandestin.

En septembre 1940, Emmanuel Fleury s’évade du camp de Fort Barraux (Isère) et prend sa place (sous le pseudonyme de “Raoul”) au sein du groupe clandestin des syndicalistes communistes des PTT, qui publie à partir de l’hiver 1940-1941 Le Travailleur des PTT, journal illégal qui paraîtra sous sa responsabilité jusqu’en 1944.

En mars 1941, Louis Sabini, ami d’Emmanuel Fleury, ex-postier syndicaliste révoqué de son emploi d’agent manipulant au bureau du 20e arrondissement depuis la fin octobre 1940, initialement pressenti pour effectuer le travail d’impression, quitte précipitamment son domicile de Romainville (Seine / Seine-Saint-Denis) pour se réfugier en province (Yonne). Avant ce départ, il avait contacté Victor B., commis à l’administration des PTT, affecté  lui aussi au bureau central du 20e arrondissement, pour lui demander de reprendre une activité militante. Peu après, Marie-Thérèse Fleury transmet à ce dernier, « de la part de Sabini », une enveloppe avec des adresses de militants à contacter.

“Convoqué” par un courrier glissé sous sa porte, Victor B. est ensuite directement contacté dans un café de la place Gambetta par “Raoul”, lequel lui propose de participer à « la confection de tracts ».

Au cours de l’été, celui-ci demande à Victor B. de venir avec lui déplacer une machine d’impression (un duplicateur ronéo et ses accessoires) d’un endroit à un autre ; en dernier lieu chez Antoinette Weibel, employée au service régional 19 des PTT, domiciliée au 18 rue Wurtz (Paris 13e). Lors de ce dernier “déménagement”, “Raoul” lui indique que son “contact” (agent de liaison) sera désormais “Gérard”, pseudonyme de Gabriel Laumain (en fait, le prénom du fils de celui-ci), ex-trésorier régional des syndicats parisiens des P.T.T., alors chargeur à la Gare de l’Est.

Après remontage de la machine d’impression chez sa dépositaire provisoire, Victor B. et Laumain constatent que celle-ci ne fonctionne pas (elle sera récupérée chez Antoinette Weibel par d’autres clandestins).

Ils se rendent alors au 25 rue Orfila à Paris 20e, chez l’infirmière Maria Alonso, dite “José” – amie de Laumain, connue avant-guerre à la Bourse du Travail – pour aller retirer un duplicateur à plat que le frère de celle-ci y a déposé.

Utilisant cette machine à son domicile, au 20 rue Dupont-de-l’Eure (Paris 20e) où il vit seul, sans son épouse et leur enfant, Victor B. commence à imprimer Le Travailleur des P.T.T. et autres tracts. Puis le petit collectif transforme en atelier clandestin un logement vide voisin du sien, sur le même palier au 6e étage, y installant une autre Gestetner avec moteur électrique et stockant également le papier vierge et les exemplaires imprimés.

Mais B. est repéré par la police française, dans des circonstances restant à préciser ; rédacteur pour le dictionnaire historique Maitron, Jean-Pierre Besse écrira : « La police apprit que Victor B. recevait des articles manuscrits par la poste »). Arrêté le 14 octobre 1941 par des inspecteurs de la 1re Brigade spéciale (BS1) des Renseignements généraux (R.G.) et amené à la préfecture de police, le suspect admet d’abord sa propre activité lors des interrogatoires qu’il y subit, puis désigne d’autres membres de son groupe, ainsi que leurs adresses quand il les connaît.

Paris. La préfecture de police vue depuis Notre-Dame. Carte postale des années 1900 (le bâtiment est alors la caserne de la Garde républicaine). Coll. Mémoire Vive.

Paris. La préfecture de police vue depuis Notre-Dame.
Carte postale des années 1900 (le bâtiment est alors la caserne de la Garde républicaine). Coll. Mémoire Vive.

Le 20 octobre, c’est au tour de “Josée” d’être arrêtée par deux inspecteurs des R.G. Au cours de son interrogatoire à la préfecture, elle déclare que – après son emménagement – elle a découvert dans la cave liée à son logement une boîte contenant un duplicateur à plat, sans utilité pour elle. « J’ignorais l’usage que (Laumain) voulait en faire, j’étais simplement très satisfaite de m’en être débarrassée. »

Le lendemain, 21 octobre, à 12 h 30, Marie-Thérèse Fleury est arrêtée à la sortie de son lieu de travail par quatre inspecteurs qui la conduisent « au service, aux fins d’audition ». Elle déclare qu’elle est sans nouvelles de son mari depuis un an, ignorant où il se trouve. Confrontée à Victor B., qui maintient sa déclaration la mettant en cause, elle se défend : « Je ne me rappelle pas du tout avoir remis quoi que ce soit à B. de la part de Sabini. J’ignore tout de cette affaire. »

Au terme de l’enquête des R.G., aucun élément ou témoignage n’apportant la preuve de la participation consciente et active de Maria Alonso à l’activité de propagande clandestine, celle-ci est relaxée.

Mais Victor B., Louis Sabini (que des inspecteurs ont été appréhender dans l’Yonne), Gabriel Laumain, Marie-Thérèse Fleury et Antoinette Weibel sont inculpé.es d’infraction au décret du 26 septembre 1939 réprimant l’activité communiste et conduit.es au Dépôt, à la disposition du procureur de la République.

Quelques jours plus tard, en novembre 1941, “Josée” est arrêtée par la Gestapo. En rentrant de l’école, son fils aîné trouve un mot sur la table : « Deux messieurs sont venus me chercher. Va chez Tonton. Maman. » Le frère de “Josée” recueille les deux fils de sa sœur.

Le 18 novembre, le préfecture fait transmettre une communication du directeur régional des PTT à Marie-Thérèse Fleury, alors détenue à la Maison d’arrêt pour femmes de la Petite-Roquette : il s’agit d’une “notification de suspension de fonctions”.

Le 29 décembre suivant, Gabriel Laumain est transféré à la section allemande de la Maison d’arrêt de La Santé (Paris 14e) , ses camarades ont-ils connu le même trajet ?

Le 18 juin 1942, le groupe des postiers est jugé par le tribunal militaire allemand de la Kommandantur du Gross Paris siégeant au 11bis rue Boissy-d’Anglas (Paris 8e) ; aux six premières personnes appréhendés par la BS1, se sont ajoutés Jean Escaré, contrôleur des Postes, René Pape et René Vialaneix.

Gabriel Laumain et Charles B. – condamnés à mort pour « aide à l’ennemi » – seront fusillés au fort du Mont-Valérien le 29 juin suivant ; seuls à être exécutés ce jour-là.

Marie-Thérèse Fleury et “Josée” Alonso sont “acquittées”, mais ramenées en prison en sortant de la salle d’audience.

Louis Sabini et Antoinette Weibel sont déportés “NN” dès le 20 juillet suivant dans un train de voyageurs qui les conduit d’abord à la prison (Gefängnis) de Karlsruhe, capitale du Pays de Bade [1].

Le 1er août 1942, Marie-Thérèse Fleury et “Josée” Alonso sont transférées – avec Jean Escaré, René Pape, René Vialanex – au camp allemand du Fort de Romainville ; les deux femmes y sont respectivement enregistrées sous les matricules n° 539 et 541.

L’unique entrée du Fort de Romainville (Haftlager 122), surplombée par un mirador. © Musée de la résistance nationale (MRN), Champigny-sur-Marne (94).

L’unique entrée du Fort de Romainville (Haftlager 122),
surplombée par un mirador.
© Musée de la résistance nationale (MRN),
Champigny-sur-Marne (94).

“Josée” y est désignée comme “chef de camp” ; elle assure cette fonction avec une grande autorité.

Le 22 janvier 1943, cent premières femmes otages sont transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne ; leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » (transférée à Compiègne le 21.1). Le lendemain,Marie-Thérèse Fleury et Maria Alonso font partie du deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort qui les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police).

Toutes passent la nuit du 23 janvier à Royallieu, probablement dans un bâtiment du secteur C du camp.

Le lendemain matin, 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes ont été entassés la veille, parmi lesquels Jean Escaré, René Pape et René Vialanex [2].

TransportAquarelle

Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte, dans l’entassement du wagon et les secousses des boggies (ces mots ne sont pas toujours parvenus à leur destinataire).

En gare de Halle (Allemagne), le train se divise et les wagons des hommes sont dirigés sur le KL Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit.

Le lendemain matin, après avoir été descendues et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau (B-Ia) où elles entrent en chantant La Marseillaise.

Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II) par lequel sont passés les “31000” (accès depuis la rampe de la gare de marchandises et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…). © Gilbert Lazaroo, février 2005.

Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II) par lequel sont passés les “31000”
(accès depuis la rampe de la gare de marchandises et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…).
© Gilbert Lazaroo, février 2005.

Marie-Thérèse Fleury y est enregistrée sous le matricule 31839. Le numéro de chacune est immédiatement tatoué sur son avant-bras gauche.

Pendant deux semaines, elles sont en quarantaine au Block n° 14, sans contact avec les autres détenues, donc provisoirement exemptées de travail.

Le 3 février, la plupart des “31000” sont amenées à pied, par rangs de cinq, à Auschwitz-I, le camp-souche où se trouve l’administration, pour y être photographiées selon les principes de l’anthropométrie : vues de trois-quart, de face et de profil (la photo d’immatriculation de Marie-Thérèse Fleury a été retrouvée).

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943, selon les trois vues anthropométriques de la police allemande. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943,
selon les trois vues anthropométriques de la police allemande.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Le 12 février, les “31000” sont assignées au Block 26, entassées à mille détenues avec des Polonaises. Les “soupiraux” de leur bâtiment de briques donnent sur la cour du Block 25, le “mouroir” du camp des femmes où se trouvent des compagnes prises à la “course” du 10 février. Les “31000” commencent à partir dans les Kommandos de travail.

Le Block 26, en briques, dans le sous-camp B-Ia ; perspective entre les châlits. La partie inférieure, au ras du sol, est aussi une “couchette” où doivent s’entasser huit détenues. Les plus jeunes montent à l’étage supérieur, où il est possible de s’assoir. Photo © Mémoire Vive.

Le Block 26, en briques, dans le sous-camp B-Ia ; perspective entre les châlits.
La partie inférieure, au ras du sol, est aussi une “couchette” où doivent s’entasser huit détenues.
Les plus jeunes montent à l’étage supérieur, où il est possible de s’assoir.
Photo © Mémoire Vive.

Trois mois plus tard, Marie-Thérèse Fleury succombe au sous-camp de femmes de Birkenau. Son avis de décès permet d’alerter la Résistance française et Londres sur la présence à Auschwitz du convoi de femmes du 24 janvier 1943.

Charlotte Delbo témoigne :
« Emmanuel Fleury, alors dans la clandestinité, reçoit un télégramme d’Auschwitz, le 20 avril 1943 : “Marie-Thérèse Fleury décédée le 16 avril 1943, insuffisance myocarde, à l’hôpital d’Auschwitz.”

En fait, le télégramme était adressé aux parents de Marie-Thérèse (elle n’aurait pu donner l’adresse de son mari, il n’en avait pas) ; mais les postiers ont eu tôt fait de communiquer avec Emmanuel Fleury, tôt fait aussi de transmettre le télégramme à Londres ; et la BBC, avant la fin d’avril 1943, annonçait, dans une émission en langue française, que la femme d’Emmanuel Fleury, conseiller municipal communiste, était morte au camp d’Auschwitz.

Un tract a été diffusé à Paris. Un jour de mai 1943, des gens ont défilé silencieusement devant la maison des Fleury, quelques-uns avec des fleurs. Marie-Thérèse avait laissé une fillette de huit ans, Denise, qui a d’abord été confiée à ses grands-parents à Paris, et envoyée dans le Cher lorsqu’on a su que les Allemands menaçaient de prendre en otage les enfants des résistants. »

Emmanuel Fleury maintient son activité clandestine à Paris jusqu’à la Libération, au sein du syndicat CGT des PTT et des Comités populaires au titre du Parti communiste. En 1945, ayant retrouvé un siège de conseiller municipal du 20e arrondissement, il le conservera jusqu’en 1965.

L’élu local n’a pas obtenu pour son épouse la carte de déportée résistante. Au ministère de la guerre, Marie-Thérèse Fleury a été homologuée au titre de la Résistance intérieure française (R.I.F.) avec le grade fictif de sous-lieutenant. Au ministère des anciens combattants et victimes de la guerre, elle a été déclarée victime civile.

Après la Libération, une plaque commémorative au nom de Marie-Thérèse Fleury est apposée sur la façade du groupe d’immeuble de son domicile, au 5 rue Dulaure.

Une autre plaque à son nom est apposée sur un mur dans le bureau de poste du 20e, 258 rue des Pyrénées : « À la mémoire de Marie-Thérèse Fleury, dame-employée à Paris XX, déportée comme otage en Allemagne, assassinée à Auschwitz le 16-4-1943 ».

Emmanuel Fleury décède le 14 mars 1970 à Paris 14e.

En 1973, à proximité de son ancien domicile, un espace vert situé entre la rue Le Vau à l’ouest et le boulevard périphérique à l’Est a été dénommé square Emmanuel Fleury.

Notes :

[1] Les deux détenus « NN” déportés le 20 juillet 1942. Louis Sabini, après la prison de Karlsruhe, il est transféré à celles de Rheinbach, puis de Sonnenburg où il succombe le 30 mars 1945 (Allemagne). Antoinette Weibel, après la prison de Karlsruhe, elle est transférée dans les prisons de Francfort-sur-le-Main, de Coblence, de Düsseldorf, d’Anrath, de Lübeck-Lauerhof, de Bützow, puis dans les KL Ravensbrück, et Mauthausen où elle est libérée.

[2] Les trois hommes de l’affaire des Postiers déportés au KL Sachsenhausen le 24 janvier 1942. Jean Escaré est ensuite affecté au Kommando Heinkel, où il succombe le 9 décembre 1943. René Pape est lui aussi affecté au Kommando Heinkel, où il est libéré au printemps 1945. René Vialanex est transféré au KL Buchenwald, affecté dans un Kommando de Leipzig, il est rescapé.

Sources :

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), pages 114.
- Archives de la préfecture de police (Seine / Paris), Service de la mémoire et des affaires culturelles (SMAC), Le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) : dossiers de la brigade spéciale anticommuniste des Renseignements généraux (G B 60), « Affaire B.-Sabani-Laumain-Fleury-Weibel » ; dossier individuel au cabinet du préfet de police (1 W 33-24370).
- Site internet du Maitron en ligne, notices de Marie-Thérèse Fleury (https://maitron.fr/spip.php?article23950), d’Emmanuel Fleury (https://maitron.fr/spip.php?article49472) et de Gabriel Laumain (https://maitron.fr/spip.php?article89691).
- Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 296 (18673/1943).
- Site Mémorial GenWeb : bureau de poste du 20e, plaque commémorative individuelle sur un mur intérieur (relevé n° 51779), photo de Jimmy Tual le 24 décembre 2010.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 7-06-2024)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).


http://www.libeptt.org/ass%20genera…

Site de l’association Libération PTT

Le 29 janvier 2008, soit quatre jours après notre Assemblée générale, nous avons rendu hommage à la mémoire de Marie-Thérèse Fleury au bureau de Paris 20 où elle travaillait au moment de son arrestation.

Marie-Thérèse, compagne d’Emmanuel Fleury, premier dirigeant de la résistance syndicale dans les PTT, organisateur de la grève insurrectionnelle à Paris, Marie-Thérèse était elle aussi une résistante active, faisant partie des tous premiers militants qui constituèrent les comités populaires, c’est-à-dire des syndicats clandestins.

Elle fut arrêtée le 23 octobre 1941, internée au fort de Romainville et déportée à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943.

En 2008 nous avions choisi, pour l’hommage à Marie-Thérèse Fleury, la date anniversaire de la libération du camp par l’Armée Rouge le 27 janvier 1945 (journée de commémoration décidée par l’ONU). Les choses avaient été faites dans une certaine précipitation et nous n’étions que quelques membres de Libération PTT auxquels s’étaient joints, et je les en remercie, plusieurs responsables du syndicat CGT des Services Postaux de Paris. Nous nous étions heurtés à une sorte d’obstruction de la part du chef de ce bureau, qui n’avait pas cru bon d’informer le personnel, ni d’être présent, ni même de se faire représenter.

Quelques jours plus tard, le hasard a voulu que je rencontre, à titre personnel, une personne travaillant dans l’entourage immédiat du président de la Poste, M. Bailly. Je n’ai pas manqué de lui faire part de notre indignation. La semaine suivante, je recevais un appel téléphonique du cadre de la Poste, responsable du secteur comprenant le bureau de Paris 20, m’exprimant ses regrets et présentant ses excuses pour ce manquement et m’assurant de sa présence à la prochaine commémoration.

Dont acte. Les choses devraient donc se passer désormais dans de bonnes conditions. Cette année [2009] nous choisissons la date de la mort de Marie-Thérèse soit le 16 avril. Nous proposons de faire la cérémonie en commun avec la FAPT ainsi qu’avec le syndicat des Postaux de Paris.