Marie Chaux est née le 14 août 1875 à Tain-l’Hermitage, elle s’était mariée avec un représentant de commerce de Châlon-sur-Saône.
Devenue veuve en 1911, elle a loué dans sa grande maison, six ou sept chambres.
Arrêtée sur dénonciation
Elle est arrêtée chez elle, par la Gestapo, en novembre 1942, dénoncée pour détention d’armes.
En fait il s’agissait du revolver d’ordonnance que son fils, mort en 1937, avait rapporté de la guerre de 1914, elle le conservait en souvenir. De plus, des résistants ont logé chez elle.
Pendant qu’elle était à la prison de Châlon-sur-Saône, sa maison a été complètement pillée. Madame Chaux est arrivée à Romainville le 19 décembre 1942.
À Auschwitz, Marie est partie au gaz début février 1943 après une sélection
Charlotte Delbo témoigne :
« Un matin à l’appel, entre le 3 et le 8 février 1943, un médecin SS s’est arrêté devant nos rangs. Il a demandé : « Qui sont celles, malades ou âgées, qui ne peuvent pas supporter l’appel ? « . Marie-Claude traduisait. Deux ont levé la main : Marie Dubois et Line Porcher.
À ce moment notre blockova du Block 14, Magda, a réussi, derrière le dos du SS à faire signe à Marie-Claude qui a tout de suite ajouté, sans changer de voix : « Mais il vaut mieux ne pas le dire. Baissez les mains. » Des mains se sont baissées. Alors Madame Chaux, qui était petite et cachée au fond du rang, s’est haussée sur la pointe des pieds, a levé son bras aussi haut qu’elle pouvait. Le médecin allait s’éloigner. Elle a crié : « Moi, monsieur, j’ai soixante-sept ans. » Elle a été emmenée au Block 25. »
Sources :
Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), pages 69-70.