JPEG - 67 ko
Droits réservés.

Roger, René, Auguste, Legendre naît le 25 ou 26 juillet 1902 à Tours (Indre-et-Loire – 37), chez ses parents, René Legendre, 35 ans, menuisier, et Augustine Mirebeaux, son épouse, 25 ans, couturière, domiciliés au 22 rue d’Entraigues. Les témoins pour l’enregistrement du nouveau-né à l’état civil sont deux autres menuisiers.

Son père décède avant qu’il se marie. Sa mère se remarie et s’installe avec son nouvel époux, A. Duchiron, à la Riche, à l’ouest de l’agglomération de Tours, entre le Cher et la Loire.

Le 12 juin 1926, à Tours, Roger Legendre – alors chauffeur – se marie avec Marcelle Landereau, née à Tours le 29 septembre 1899, papetière, dont les deux parents sont décédés. Le couple habite alors à la Riche.

Au moment de son arrestation, Roger Legendre est domicilié à Joué-les-Tours (37), peut-être au lieu dit la Gloriette ; son adresse reste à préciser.

Sa profession reste à préciser.

À des dates et pour un motif restant à préciser, Roger Legendre est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 -Polizeihaftlager).

Le camp vu depuis le mirador central.  Les “politiques français” étaient dans le secteur constitué par la ligne de bâtiments de gauche (“camp communiste”)  Photo Hutin, Compiègne, carte postale. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Le camp vu depuis le mirador central.
Les “politiques français” étaient dans le secteur constitué par la ligne de bâtiments de gauche (“camp communiste”)
Photo Hutin, Compiègne, carte postale. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Les deux wagons à bestiaux du Mémorial de Margny-les-Compiègne, installés sur une voie de la gare de marchandise d’où sont partis les convois de déportation. © Cliché M.V.

Les deux wagons à bestiaux
du Mémorial de Margny-les-Compiègne,
installés sur une voie de la gare de marchandise
d’où sont partis les convois de déportation. © Cliché M.V.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Roger Legendre est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) ; peut-être sous le numéro 45768 selon les listes reconstituées (la photo du détenu portant ce matricule n’a pas été retrouvée).

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz lors de l’évacuation du camp en janvier 1945. Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz
lors de l’évacuation du camp en janvier 1945.
Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.

Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont entassés dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau où ils sont répartis dans les Blocks 19 et 20.

Le 10 juillet, après l’appel général et un bref interrogatoire, ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos.

Le 13 juillet – après cinq jours passés par l’ensemble des “45000” à Birkenau – la moitié des membres du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I) après l’appel du soir. Aucun document ni témoignage ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a été affecté Roger Legendre.

Il meurt à Auschwitz le 27 septembre 1942, d’après l’acte de décès établi par l’administration SS du camp (Sterbebücher).

Le nom de Roger Legendre est inscrit sur le Monument aux morts de Joué-les-Tours et sur la stèle “À la mémoire des Jocondiens morts en déportation 1940-1945” – “Résistants, politiques, juifs déportés au nom des lois de l’Allemagne nazie et de celles de de la France de Vichy”, installée dans le square de la Résistance aux Moriers, à l’angle de la rue des Martyrs et de l’avenue du Général de Gaulle dévoilée le 9 mai 2011.

La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. du 17-05-1994).

Sources :

- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 364 et 411.
- Archives départementales d’Indre-et-Loire, site internet du Conseil départemental, archives en ligne ; registre des naissances de Tours, année 1902 (6NUM8/261/350), acte n° 758 (vue 57/374) ; registre des mariages de Tours, année 1926 (6NUM8/261/475), acte n° 233 (vue 118/311).
- Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 705 (33024/1942).
- Site Mémorial GenWeb, relevé de Thierry Montambaux (2000-2002) et relevé de Claude Richard mis en ligne en juin 2011.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 26-06-2016)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous dispose (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.