Olivier Souef naît le 26 juin 1921 à la maternité de Port-Royal, 123 boulevard de Port-Royal, Paris 14e, fils d’Antonin Édouard Souef, 32 ans, comptable dans une banque (pendant un temps sympathisant des Croix de feu) et d’Angèle Gaudefroy, 37 ans, son épouse, violoniste (sympathisante communiste), alors mariés depuis deux ans. Olivier a un frère plus jeune, Claude, né le 18 novembre 1922. La famille habite alors au 8 rue Saint-Vincent-de-Paul (Paris 8e).
En février 1925, la famille s’installe dans un lotissement, la villa du Parc, à Athis-Mons (Seine-et-Oise, Essonne). Olivier suit les cours de l’école primaire de cette commune, dans le groupe Pasteur.
Mais les parents se séparent (ils divorceront).
Au recensement du printemps 1931, Angèle, la mère, vit seule avec ses deux fils. En 1932, tous trois emménagent à Paris (en 1935, le père habite au 8 rue de Castiglione à Paris 1er).
Au moment de son arrestation, Olivier Souef habite encore chez sa mère, au 7, rue de Tournon (3e étage, porte gauche) à Paris 6e. Celle-ci est alors chef du petit orchestre du cinéma Éden Palace (dont l’adresse est à vérifier…).
L’année de leur arrivée à Paris, Olivier est admis au lycée Rollin, dans le 9e arrondissement [1].
Il s’engage très jeune dans la vie politique, au lendemain du 6 février 1934, et plus activement au moment du Front Populaire et de la Guerre d’Espagne, adhérant aux Jeunesses communistes en 1936.
D’abord responsable du comité des lycéens antifascistes dans son établissement, il est bientôt à la tête de ce comité pour tous les lycées parisiens. En 1937, il participe à la création de l’organisation Lycéens de Paris, liée à l’Union fédérale étudiante (UFE), proche du Parti communiste. Ses amis – Claude Lalet, Claude Dreyfus, Edgard Nahoum (E. Morin), plus tard Tony Bloncourt et Karl (« Carlo ») Schönhaar – le surnomment « Robespierre ». Il affronte des membres des Croix de Feu, mouvement d’extrême-droite.
Secrétaire du cercle des Jeunesses communistes au lycée Rollin, il devient le dirigeant des Lycéens communistes de Paris, puis le responsable national des Lycéens communistes.
En mai 1938, il adhère au Parti communiste qui l’affecte à la cellule Delta du 9e arrondissement.
En mars 1939, Olivier Souef est admis comme étudiant en Lettres à la Sorbonne. Début avril 1939, il est désigné au premier Bureau national de l’Union des étudiants communistes de France (UEC) dont la conférence nationale constitutive se tient à Ivry-sur-Seine. Plus tard, il dira à Pierre Daix qu’il a eu des désaccords avec les autres membres du bureau.
Après la déclaration de guerre (septembre 1939), l’UEC, rejointe par les lycéens issus du Congrès des lycéens anti-fascistes, devient l’Union des étudiants et lycéens communistes (UELC), dont Pierre Hervé aurait été secrétaire national (il s’agit des lycéens des « grandes classes »).
Par crainte des bombardements, les classes préparatoires aux grandes écoles des lycées parisiens sont évacuées vers Rennes (Ille-et-Vilaine). Olivier Souef s’y trouve avec Joseph Récanati. Vers le 20 octobre, il y rencontre Pierre Daix, 17 ans, venant lui de la “prépa” du lycée Henri IV. Celui-ci, qui vient d’adhérer au Parti communiste clandestin, est subjugué par le « vieux » militant qui a réponse à tout et ils deviennent amis. Séparés lors de la débâcle, ils se retrouvent dès leur retour à Paris.
Pour les lycéens, l’Académie de Paris annule l’épreuve du baccalauréat en juin 1940, quand déferle l’offensive allemande.
Après l’armistice, au cours du mois de juillet, de nombreux étudiants rentrent à Paris avant la reprise des cours.
Olivier Souef revient à la Sorbonne. Il y obtiendra sa licence de Lettres, parlant le russe presque couramment. En même temps, pour gagner sa vie, il travaille comme surveillant d’externat dans un lycée.
À la Sorbonne, aux côtés de Claude Lalet, il assume des responsabilités au sein du groupe de l’UELC clandestine. Il est bientôt un des principaux animateurs du Mouvement.
La direction clandestine des “Étudiants” demande à Pierre Daix, connu comme adepte du camping, de relancer le Club des Lycéens et étudiants ajistes de la Sorbonne, antenne du Centre laïque des Auberges de la Jeunesse (CLAJ), qui n’a pas été interdit. Daix en devient le secrétaire, avec pour mission d’assurer une couverture légale et provisoire aux “Étudiants” et d’en faire un vivier pour le recrutement. Bientôt, une cinquantaine de jeunes, communistes et sympathisants, dont Carlo Schönhaar, se réunissent « à peu près toutes les semaines pour y discuter de questions sportives (camping) etc. », sans demander d’autorisation. Daix est cependant prêt à saborder le CLAJ s’il devait y avoir compromission avec les autorités allemandes d’occupation, ce qui lui vaut une menace d’exclusion d’un émissaire de la direction du PC qui tente alors une politique légaliste. Daix se rend chez son ami Olivier Souef pour obtenir son soutien moral.
Peu après leur arrivée à Paris, les Allemands veulent imposer leur présence, y compris en y organisant des conférences d’intellectuels collaborationnistes dans les lieux du savoir. Le 26 juillet 1940, le grand amphithéâtre de la Sorbonne s’apprête à accueillir Abel Bonnard, poète fasciste, et Georges Claude, chimiste, membre d’honneur du groupe Collaboration, quand, soudain, une pluie de tracts signés de l’UELC tombe depuis les hauteurs de la salle. Les deux lanceurs de tracts, étudiants en Sciences, Félix Kauer et Christian Rizo, sont rapidement arrêtées puis écroués à la Maison d’Arrêt de la Santé. Ils en sortiront sans jugement le 10 octobre.
Selon Pierre Daix, qui est sous ses ordres dans un groupe de trois, Claude Lalet, étudiant en Histoire et Géographie, détient les clés de la petite bibliothèque de documentation historique de la Sorbonne, sous l’escalier C. Dans ce local minuscule, l’organisation des étudiants se structure et reproduit La Relève, journal de l’UELC, dans un petit format ronéotypé. Olivier Souef et Tony Bloncourt en sont les meilleurs distributeurs, les remettant aux lycéens parisiens, à la sortie des bibliothèques, des cinémas, des piscines et des gymnases. Ils sèment aussi des papillons sur les quais du métro.
Après la rafle de militants opérée par la police française le 5 octobre à Paris et en banlieue, les “Étudiants” décident de créer des « groupes de choc » pour réaliser les tâches difficiles, telles les inscriptions murales. Olivier Souef est responsable du groupe de la Sorbonne, avec Pierre Daix sous ses ordres.
Le 30 octobre, la police allemande arrête le physicien et militant pacifiste Paul Langevin. Le 8 novembre, Olivier Souef, Pierre Daix, Tony Bloncourt, Christian Rizo et quelques dizaines d’étudiants manifestent dans la cour de la Sorbonne, puis devant le Collège de France et enfin sur le boulevard Saint-Michel aux cris de « Libérez Langevin ». Pierre Daix, et Bernard Kirchen ont les poches bourrées de tracts, mais ne reçoivent pas la consigne de les lancer.
Lorsque les étudiants et les lycéens communistes se rallient à l’idée d’une manifestation le 11 novembre 1940 devant l’Arc de triomphe à l’Étoile – événement, où s’affirme déjà la volonté de résistance d’une partie de la jeunesse -, Olivier Souef participe à l’organisation de celle-ci pour ce qui concerne les étudiants communistes. Son frère Claude l’accompagne.
Le lendemain de la manifestation, qui connait un grand succès de participation, toutes tendances politiques confondues, pas un mot dans la presse collaborationniste. Mais le recteur Gustave Roussy, jugé trop laxiste, est remplacé par Jérôme Carcopino. Le lendemain, 12 novembre, la Sorbonne est fermée. Le 16 novembre, un communiqué officiel publié dans la presse indique que les autorités allemandes ont ordonné la fermeture de toutes les institutions universitaires à Paris. Les étudiants parisiens sont astreints à se présenter chaque jour au commissariat. L’Université ne sera rouverte que le 20 décembre.
Le 18 novembre 1940, l’administrateur de la Bibliothèque Nationale signe un courrier dactylographié sur un papier à en-tête de son institution et adressé à Monsieur Langeron, préfet de police : « Mon cher Préfet. L’escalier de la Bibliothèque Mazarine (bibliothèque qui dépend de la Bibliothèque Nationale) est, en ce moment, régulièrement arrosé de brochures communistes et gaullistes. Pour des raisons évidentes, nos gardiens ne peuvent effectuer cette surveillance. Puis-je vous demander d’envoyer, le plus tôt possible, un homme sûr se présenter à M. Lailler, conservateur de la Bibliothèque Mazarine, qui y habite, afin que l’on découvre le ou les initiateurs de cette propagande. J’ai donné des ordres pour que rien ne soit fait, afin que vos services puissent poursuivre les coupables, sans que ceux-ci aient été alertés précédemment. Agréez je vous prie, mon cher Préfet, l’assurance de mon cordial dévouement. »
Deux jours plus tard, le 20 novembre, à 12 h 15, deux inspecteurs de la brigade spéciale des Renseignements généraux, appréhendent Gisèle V., 20 ans, sans profession, alors qu’elle vient de déposer sur une table un tract intitulé « Soutenez les étudiants dans leur lutte ». Dans son sac à main sont découverts cinq autres exemplaires de ce tract et des papillons gommés portant les slogans : « L’Oeuvre paraît mais L’Humanité reste interdite » et « Signal paraît mais L’Humanité reste interdite ». Elle reconnaît être responsable des dépôts précédents de tracts dans la bibliothèque, dont celui de la veille, mais affirme d’abord « être entrée en possession des écrits par le truchement de la poste et ignorer tout de l’expéditeur ».
Interrogée, elle déclare qu’elle vit avec Jean Commère, 20 ans lui aussi, étudiant aux Beaux-Arts, sculpteur, dont elle a une fillette de dix-huit mois, reconnue par lui. Elle tente de le mettre hors de cause en indiquant : « Mon ami […] m’avait déconseillé de procéder à cette diffusion, craignant des ennuis et n’admettant pas que les idées anarchistes puissent se servir des méthodes communistes » [sic].
Les inspecteurs escortent Gisèle V. jusqu’au domicile de la mère de son ami, où tous deux habitent. Celui-ci est interpellé au moment où tous arrivent simultanément dans l’immeuble. Surpris, il admet aussitôt avoir distribué des tracts clandestins et remet un paquet de ceux dont il est porteur. La perquisition de l’appartement amène la découverte d’une machine à polycopier, d’une facture d’achat de cette machine et de papier, d’une feuille de stencil vierge, d’un paquet de tracts ronéotypés intitulés « Vive la liberté », « Soutenez les opinions des étudiants dans leur lutte » — du type de ceux qu’il avait sur lui – et « C’en est assez ». Les deux jeunes gens sont ramenés à la préfecture de police pour y être interrogés. Le lendemain, 21 novembre, le commissaire principal André Baillet, chef de la brigade spéciale, 1re section, officier de police judiciaire, les inculpe conjointement d’infraction aux articles 1 et 3 du décret du 26 septembre 1939 et les fait conduire au Dépôt (la Conciergerie, sous le Palais de Justice, dans l’île de la Cité), à disposition du procureur de la République. Mais Commère a livré aux policiers un rendez-vous fixé le 25 novembre à 14 heures à la station de métro Odéon, au cœur du Quartier latin, au cours duquel il aurait dû recevoir un nouveau paquet de tracts et de papillons gommés.
Les deux mêmes inspecteurs y tendent une souricière et interpellent Claude Lalet, son épouse, Eugénie, 18 ans, comptable sans emploi, et Maurice D., 19 ans, ex-auxiliaire des PTT, alors employé temporaire à la mairie du 3e arrondissement. Dans une serviette en cuir, Eugénie Lalet transporte les tracts, des papillons gommés et une gomme sculptée formant tampon.
Lors de la perquisition au domicile des Lalet, les policiers trouvent – en plus de tracts imprimés et ronéotypés, et de papillons gommés – des feuilles de papier blanc sec et d’autres enduites de colle sur une face et prêtes à être collées, une boîte de lettres en caoutchouc et un composteur pour les papillons, portant les slogans « À bas la répression ! Vivent les étudiants communistes », une machine à écrire Underwood, une boîte de bâtons de craie indélébile pour les inscriptions murales, et des livres et brochures à tendance communiste.
Claude Lalet déclare qu’il est « entré en relations avec Commère par le truchement d’un camarade du nom de Jean [Jean Suret Canale ?] connu en classe au lycée Rollin ». Il précise : « J’ai rencontré Jean à la gare du Luxembourg trois fois. À chacune des (illisible) il m’a remis des tracts imprimés ronéotypés. Le nombre à ce jour est de 400 environ. Tous les exemplaires ont été remis par mes soins à Commère Jean qui se chargeait de la diffusion. Le paquet trouvé ce jour sur moi (illisible) été remis vendredi dernier par Jean. Je devais revoir Jean vendredi 29 novembre à la gare du Luxembourg pour recevoir de nouveaux des tracts. J’ai appartenu à l’organisation anti-fasciste du lycée Rollin de 1935 à 1936. J’ai fréquenté les Auberges de la Jeunesse de 1937 à 1939. Je n’ai jamais fréquenté les étudiants communistes. Je n’ai jamais été inscrit au PC. Si je m’occupe de la diffusion des tracts, c’est par esprit de solidarité ». « Je n’ai jamais distribué de tracts, ni collé de papillons moi-même, me contentant d’assurer le transport des paquets qui m’étaient remis par Jean. Je devais remettre à Commère le morceau de caoutchouc sur lequel sont gravés la faucille et le marteau (« il devait appliquer l’effigie de cette dite gomme sur tout ce qu’il pouvait juger utile »), et le morceau de craie indélébile qui ont été trouvés sur moi. Ce matériel m’avait été donné par Jean ». Interrogé sur un carnet trouvé sur lui, il répond qu’il n’est pas à lui : « J’ignore à qui il appartient, mais je peux signaler qu’il m’a été remis par ma femme quelques minutes avant mon arrestation ». Interrogée sur la provenance de ce carnet, Eugénie Lalet répond : « Il m’a été donné, je ne puis préciser quand, ni par qui. J’avais pour mission de le conserver jusqu’à ce que l’on me donne des instructions en vue de sa remise à une autre personne. Je ne puis fournir aucune indication sur les notes qui figurent à l’intérieur de ce carnet ».
Lors de la perquisition chez les parents de Maurice D., où celui-ci habite, les policiers trouvent – en plus de tracts imprimés et ronéotypés – une machine à écrire portative Remington Junior, des listes de souscription, « de nombreux livres et brochures écrits en langue étrangère ou à tendance communiste ». Interrogé par les RG, il déclare : « J’ai reçu, à trois ou quatre reprises, des paquets de 250 tracts environ, d’un nommé Jean, étudiant en médecine, que j’avais connu pendant l’exode. J’avais pour mission d’entreposer ce matériel à mon domicile, à l’insu de mes parents, et de le redonner à Jean quand il me le demandait. À plusieurs reprises, j’ai copié des notes manuscrites et des listes de noms pour le compte de Jean. »
Le lendemain matin, 26 novembre, à 7 h 30, Jean Rozynoer, 20 ans, étudiant en médecine, est arrêté aux abords de son domicile. La perquisition qui y est effectuée amène la découverte – en plus de tracts imprimés et ronéotypés, de livres et brochures à tendance communiste – de deux projets de tract rédigés de sa main et d’un carnet d’adresses. Jean Rozynoer est conduit dans les bureaux de renseignements généraux. Ayant présenté sa carte d’identité, sur laquelle a été apposée la mention « Juif », il réfute la version de faits présentée par Maurice D., déclarant que le sens de transmission des tracts était inverse : « J’ai connu D. au Quartier latin il y a plusieurs mois et nous avions constaté que nous avions des idées politiques communes. Il m’a fait parvenir, soit sur ma demande, soit au cours de rendez-vous, un certain nombre de tracts ronéotypés ou imprimés qui avaient toujours trait à l’activité communiste clandestine. Il m’est arrivé de jeter ces tracts sur la voie publique après les avoir lus. » Il réfute : « Les déclarations de D. sont inexactes ; j’affirme n’avoir jamais reçu de lui des paquets de 250 tracts, de ne lui avoir jamais donné le matériel entreposé chez lui et de n’avoir jamais eu recours à lui pour lui faire recopier à la machine des textes quelconques ».
Sur une nouvelle interpellation des inspecteurs, Maurice D. corrige : « En réalité, les paquets de tracts que j’ai reçus m’étaient remis par un individu que je ne connais que sous le nom de “Mimile” et qui me les remettait de la part de Jean. J’en prélevais quelques-uns que je remettais directement à Jean. Quant au reste, il m’était repris quelque temps après par Mimile qui me disait les remettre à Jean également. Quant aux travaux à la machine que j’exécutais, ils m’ont toujours été demandés par Mimile, qui me les reprenait une fois terminés. Dans mon esprit, j’ai toujours cru que ce travail était demandé à Mimile par Jean. […] Je tiens à préciser que le nommé Mimile […] m’a proposé, à plusieurs reprises, de militer activement… »
De nouveau interrogé, Claude Lalet déclare : « Tout le matériel – papier, tracts, papillons, machine à écrire – trouvé à mon domicile m’a été remis par un nommé Jean qui n’est pas celui qui a été arrêté aujourd’hui (Rozinoer). J’ai distribué un certain nombre de ces tracts, entre autres à Commère et à un autre étudiant prénommé Stéphane. C’est moi qui ai composé les papillons gommés, toujours avec le matériel fourni par Jean. J’en ai donné surtout à Commère. Ma femme m’accompagnait à presque tous les rendez-vous que j’avais avec des camarades ; elle était au courant de mon activité ». Eugénie Lalet maintient qu’elle n’est au courant de rien : « À part la machine à écrire qui m’a été donnée, je ne me rappelle plus par qui, j’ignorais [la présence] à mon domicile de tout le matériel de propagande qui a été saisi et ne puis, par conséquent, fournir aucune information quant à sa provenance. » Enfin, Rozinoer déclare : « Les tracts m’ont été remis par D. Quant aux livres, ils sont ma propriété personnelle et leur achat remonte à plusieurs années. Les deux projets de tracts que j’avais élaborés ont été faits par moi à la demande de D. Il ne s’agit pas à mon avis de tracts, mais de considérations sur les événements actuels, susceptibles d’être utilisés par D. »
Le jour même, 26 novembre, le couple Lalet, Maurice D. et Jean Rozynoer sont à leur tour inculpés d’infraction au décret du 29 septembre 1939 et conduits au Dépôt.
Un inspecteur principal et six autres inspecteurs alors sont chargés par le commissaire principal Baillet, « de procéder à toutes investigations utiles en vue d’identifier et d’appréhender les auteurs de la propagande clandestine communiste sévissant dans les milieux universitaires de la capitale, et plus particulièrement au Quartier latin, au moyen de tracts, papillons et brochures à tendances communistes ». Il est possible que le carnet d’adresses trouvé chez Jean Rozinoer ait permis aux policiers d’orienter leurs recherches. Le même jour, 26 novembre, « à la suite d’enquêtes et de surveillances qui ont permis d’établir avec certitude leur sympathie agissante vis-à-vis des doctrines communistes et des membres de l’ex-parti communiste », sont arrêtés Jean-Claude Lévy, 17 ans, Othman ben Aleya 24 ans, Olivier Souef, 19 ans, Jean Gros, 18 ans (déporté lui aussi dans le convoi du 6 juillet 1942), Pierre Daix, 18 ans (appréhendé à 20 h 15, aux abords du pavillon de ses parents), Raymond Guglielmo, 17 ans (appréhendé vers 18 h 15, au domicile de ses parents), et Jeanne Brunschwig, 19 ans.
Selon une note des inspecteurs accompagnant sa mise à disposition, Olivier Souef était chef de groupe dans l’organisation de propagande dirigée par Maurice D. Néanmoins, la perquisition opérée par les inspecteurs à son domicile n’amène la découverte d’aucun document compromettant.
« Interpellés [interrogés], Lévy, Ben Alaya et Souef nient toute participation à la propagande clandestine. Gros, Daix, Guglielmo et la demoiselle Brunschwig reconnaissent, par contre, participer activement à la propagande clandestine effectuée actuellement dans les milieux universitaires ».
Lors de son interrogatoire par les policiers, Olivier Souef se défend en déclarant : « Je n’ai jamais appartenu au Parti communiste ni à aucun autre parti politique. J’ai fait partie, avant les hostilités, des Auberges de la Jeunesse et j’ai adhéré au Club des Lycéens, étudiants Ajistes en septembre dernier. J’affirme n’avoir jamais milité en aucune manière ni avoir participé à aucune manifestation ou distribution quelconque. Je ne suis pas au courant de l’activité clandestine de Lévy, Ben Aleya, Gros, Daix, Guglielmo et de la demoiselle Brunschwig. Je ne connais Ben Aleya que de vue ; j’ai connu Daix à Rennes où nous faisions nos études ».
Le lendemain, 27 novembre, au vu du rapport des inspecteurs et après les interrogatoires des sept étudiants arrêtés dans la même « affaire », considérant que leur activité « avait pour but la diffusion des mots d’ordre de la IIIe Internationale communiste ou des organismes s’y rattachant, par la distribution et la détention en vue de la distribution de tracts et brochures à caractère communiste », le commissaire principal André Baillet, chef de la brigade spéciale, officier de police judiciaire, les inculpe conjointement d’infraction aux articles 1 et 3 du décret du 26 septembre 1939 et les fait conduire au Dépôt (la Conciergerie, sous le Palais de Justice, dans l’île de la Cité) à disposition du procureur de la République.
Le jour suivant, Olivier Souef est écroué à la Maison d’arrêt de la Santé, à Paris 14e.
- Palais de Justice de Paris, île de la Cité, Paris 1er.
Tribunal correctionnel, un des porches du 1er étage.
(montage photographique)
Le procès dure tout le mois de février, en quatre séances. Les jeunes sont défendus par Maîtres Ferruci, Hajje et Vienney. Le 1er mars 1941, Olivier Souef comparaît avec ses camarades devant la chambre des mineurs (15e) du Tribunal correctionnel de la Seine. Celle-ci le relaxe le lendemain, probablement parce qu’il a nié toute implication et qu’aucune preuve à charge n’existe contre lui. Olivier Souef sort avec Pierre Kast et Pierre Daix, lesquels ont purgé en détention préventive les trois mois d’emprisonnement auxquels ils ont été condamnés. Comme ils sont mineurs (la majorité est alors fixées à 21 ans), leurs parents doivent aller les chercher dans les bureaux des Renseignements généraux. Claude Lalet, lui, est condamné à 10 mois de détention et rejoint Guy Môquet à la Maison d’arrêt de Fresnes. À l’expiration de leur peine, tous deux seront tous deux internés administrativement au centre de séjours surveillé de Choisel à Châteaubriant (Loire-Atlantique), avant d’être du nombre des otages fusillés le 22 octobre.
Olivier Souef souhaite reprendre aussitôt ses activités clandestines. Mais on tarde trop à le contacter. Pierre Daix est le premier convoqué. Il rencontre Jacques d’Andurain chez lui, lequel lui demande s’il accepte de reconstituer le groupe de choc des étudiants. Quand Daix lui répond que c’est Olivier Souef qui en est le responsable, d’Andurain réplique que celui-ci doit être mis à l’écart, la direction des “Étudiants” jugeant anormal que lui – militant connu d’avant-guerre – ait été purement et simplement relaxé. « Dans la clandestinité, le doute doit toujours profiter à la vigilance… ». Meilleur ami de Souef, Pierre Daix doit non seulement cesser tout contact avec lui, sans même l’en avertir, mais également faire appliquer cette décision par leurs autres camarades. Il plaide en vain : « Mais le Parti est tout pour Souef ». À la fin de l’entretien, Pierre Daix fonce chez son ami, qui y étudie alors seul, pour l’informer de cette décision qu’il estime injuste. Mais c’est Souef qui entreprend alors de lui justifier la sévérité en matière de sécurité : « Je me mets à la place de la direction… ». Pierre Daix déclare alors qu’il relaiera la consigne, mais ne l’appliquera pas lui-même, ne croyant pas à l’accusation.
Bientôt, Pierre Daix quitte les Lettres pour les Sciences, et est amené à fréquenter d’autres étudiants – Christian Rizo, Tony Bloncourt, Giuzsi Weisberger, Sam Radzinski – qui, eux-mêmes, se tournent davantage vers les Jeunesses communistes. Parallèlement, Daix est chargé par le nouveau responsable des “Étudiants”, Léon Lavallée, d’assurer la liaison entre les groupes de choc des Étudiants communistes et ceux des Jeunesses communistes ; en fait, ceux du 11e arrondissement qui vont devenir la base de l’organisation spéciale (l’O.S. [2]), laquelle aura pour tâche la protection des manifestations suivantes contre l’occupant. En mai, un dirigeant clandestin des “Étudiants”, convoque Pierre Daix pour lui intimer l’ordre de cesser tout contact avec lui et de faire appliquer cette décision par leurs autres camarades.
Le 14 juillet, Pierre Daix associe Olivier Souef à une opération de diversion organisée par Christian Rizo au Quartier latin alors que la véritable manifestation se déroule sur les Grands boulevards, réunissant les Jeunesses communistes avec les étudiants et lycéens de l’UELC et des gaullistes. Du côté du boulevard Saint-Germain, à hauteur du Musée de Cluny, Christian Rizo et Tony Bloncourt se lancent sur la chaussée en brandissant des drapeaux, tandis que Pierre Daix et Olivier Souef surveillent les avertisseurs de police du parcours, prêts à intervenir physiquement contre qui voudrait s’en servir. L’action se déroule sans anicroche et le journal collaborationniste Je Suis Partout en rend compte. Le dimanche 26 juillet encore, une centaine de jeunes remontent, drapeaux tricolores en tête le quartier populaire du Faubourg du Temple, du boulevard Richard Lenoir à la rue des Pyrénées.
Danielle Casanova, Camille Baynac, André Leroy, Lucien Dorland, Pierre Georges et Albert Ozoulias, cadres dirigeants des Jeunesses communistes, décident d’une manifestation gare Saint-Lazare le 13 août 1941, à 18 heures 30, période de grande affluence. Lors d’une réunion de préparation, Pierre Daix – désigné depuis peu comme recruteur parmi les “Étudiants” pour l’O.S. – avance encore la candidature d’Olivier Souef à l’organisation du service d’ordre, toujours sans succès. Daix passe outre et enrôle son ami.
Vers 18 heures, de toutes les rues du quartier Saint-Lazare et autour du square de la Trinité, les partisans se dirigent vers la gare. Mais sur les lieux, il y a plus de policiers que d’habitude. Des fuites, sans doute… Les militants se passent alors la consigne : « Tous à la Porte Saint-Denis ! ». Chaque petit groupe prend alors le métro, direction la station Strasbourg-Saint-Denis.
À 19 heures, Pierre Daix est au point de rendez-vous avec Olivier Souef. Deux drapeaux tricolores roulés sur leurs manches de bois sont arrivés, mais pas les garçons désignés pour les porter. Chacun en prend un et le déploie.
C’est le signal. La Marseillaise éclate ; les cris fusent : « À bas Hitler ! », « Vive la France ! », « Vive l’Union soviétique ! », « Vive l’Angleterre ! ». Les manifestants, sur le trottoir de droite du boulevard Saint-Martin, se dirigent vers la place de la République. À l’angle du boulevard Sébastopol, un cordon de policiers français ne parvient pas à les empêcher de continuer leur marche.
- Sur le boulevard Saint-Denis, entre la Porte Saint-Denis, au fond, et la Porte Saint-Martin, au premier plan, là où la manifestation des Jeunesses communistes se déploya
le 13 août 1941 avant d’être dispersée par l’armée allemande.
Carte postale d’après guerre. Collection Mémoire Vive.
Mais, après la rue du Faubourg-Saint-Martin, le détachement allemand motorisé cantonné au Conservatoire des Arts et métiers apparaît.
Alors que le cortège vient de franchir le boulevard Sébastopol, un premier side-car surgit de la rue du Faubourg Saint-Martin. La manifestation se disperse aussitôt. Les deux amis s’enfuient dans des directions opposées. Un soldat allemand poursuit Pierre Daix en tirant. Mais Henri Gautherot, jeune métallurgiste appartenant à un groupe de protection, s’interpose et le fait tomber d’un croche-pied. Pierre Daix parvient alors à s’enfuir en traversant plusieurs cours d’immeubles jusqu’à la rue Meslay, puis retrouve Christian Rizo dans leur lieu de repêchage. Plus tard, Daix se fera rabroué pour s’être rendu trop visible en tant que membre de l’organisation.
Ce fait d’arme d’Olivier Souef ne permet pas toujours pas sa réintégration au sein de l’organisation clandestine.
Rencontrant Léon Lavallée, son responsable au sein de l’organisation des étudiants, Pierre Daix n’obtient de lui aucune mission pour son ami, alors que les manifestations ont cessé, à cause des pertes engendrées, et que celui-ci se morfond, écarté du combat.
Vers le 22 octobre, Christian Rizo – membre de l’O.S. et second de Gilbert Brustlein – apporte à Pierre Daix une nouvelle tâche pour Olivier Souef, qui n’a toujours reçu aucune affectation : noter les allées et venues du président de la Cour spéciale nommée par le gouvernement Pétain à la demande des autorités d’occupation et qui a fait guillotiner Catelas et autres militants. Ils proposent à la direction de l’O.S. un « règlement de compte entre Français » ne devant pas entraîner d’exécution d’otages, mais l’idée ne sera pas retenue.
Pierre Daix a retrouvé Olivier Souef, qui doit lui transmettre les premiers résultats de sa filature, quand la liste des otages fusillés à Châteaubriand paraît, sur laquelle est inscrit le nom de leur ami Claude Lalet.
Christian Rizo est arrêté au soir du 26 novembre, en allant porter son salaire chez sa mère. Tony Bloncourt, dont la photo a été publiée par la police, est arrêté le 6 janvier 1942 en tentant d’échapper à un barrage. Pierre Daix est arrêté le lendemain chez ses parents.
Coupé de tout contact avec les organisations clandestines, Olivier Souef poursuit ses études en vivant chez sa mère.
Olivier Souef entre dans l’organisation clandestine du camp : il est choisi par la direction de celle-ci pour être responsable politique au sein du nouveau triangle mis en place après l’évasion réussie de Georges Cogniot, André Tollet et de 19 autres communistes, le 22 juin 1942.
Entre fin avril et fin juin 1942, Olivier Souef est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.
Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, Olivier Souef est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 46109 (sa photo d’immatriculation n’a pas été retrouvée).
Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.
Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib (le premier créé).
Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos. L’ensemble des “45000” passent ainsi cinq jours à Birkenau.
Le 13 juillet, après l’appel du soir, une moitié des déportés du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I), auprès duquel fonctionnent des ateliers où sont affectés des ouvriers ayant des qualifications utiles au camp. Aucun document ni témoignage connu ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a alors été affecté Olivier Souef .
Il meurt à Auschwitz le 9 août 1942, selon le registre d’appel quotidien des détenus du camp (Stärkebuch), parmi les premiers “45000”, un mois après l’arrivée du convoi. Il a 21 ans.
Déclaré « Mort pour la France”, son homologation comme “Déporté Résistant” est refusée malgré un certificat d’appartenance à la RIF (18 juin 1948) et il est désigné comme “Déporté politique”. Il est décrit comme « un jeune homme blond, les yeux bleus, grand (1m 83), l’air décidé ». Ses amis le surnommait Robespierre.
La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. du 10-08-2003).
Notes :
[1] Le lycée Rollin, avenue Trudaine, est le seul établissement parisien à avoir changé de nom après la Libération pour prendre celui de Jacques Decour – Daniel Decourdemanche -, professeur d’allemand au lycée à partir de 1937, créateur dans la clandestinité de L’Université Libre et de La Pensée Libre, responsable du Comité National des Écrivains, arrêté par la police française le 17 février 1942, livré à l’occupant et fusillé au Mont-Valérien le 30 mai 1942.
[2] O.S. : organisation spéciale armée du Parti communiste clandestin, créée à l’origine pour protéger les militant(e)s prenant la parole en public et les distributeurs de tracts.
[3] Henri Gautherot tombe à son tour, se relève. Mais l’ennemi aussi. Il tire sur Henri et l’atteint grièvement aux jambes. Arrêté, le résistant est transporté à l’Hôtel-Dieu, sous surveillance. Le 17 août 1941, Henri Gautherot est fusillé avec Maurice Tyzelmann. Pierre Daix, né le 24 mai 1922 à Ivry-sur-Seine, est déporté de Compiègne dans le convoi de 1218 hommes qui part le 22 mars 1944 et arrive au KL Mauthausen trois jours plus tard (matricule n° 59807). Il est parmi les sept détenus libéré à Mauthausen par la Croix-Rouge suisse le 23 avril 1945. (source : Guillaume Quesnée, Livre-mémorial de la FMD, tome 3, page 268-269, 283, I.191)
Sources :
Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 88, 371 et 420.
Cl. Cardon-Hamet, notice pour l’exposition de Mémoire Vive sur les “45000” et “31000” de Paris (2002), citant : Lettre de son frère, Claude Souef (décembre 1988) – Lettres de Marie-Elisa Cohen (mai 1882) et de Francis Cohen (1er mai 1982) – Article de Francis Cohen : Les étudiants communistes , le 11 novembre 1940 – Albert Ouzoulias, lettres (avril-mai 1982) et mention dans son ouvrage Les Bataillons de la Jeunesse, p. 60 – Témoignages de “45000” : Georges Brumm et Henri Mathiaud.
Jean Maitron, Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français, tome 41, page 375.
Boris Dänzer-Kantof, historien, message (12-04-2005).
Pierre Daix, Dénis de mémoire, Témoins Gallimard, août 2008.
Pierre Daix, Les combattants de l’impossible, La tragédie occultée des premiers résistants communistes, Robert Laffont, novembre 2013.
Emmanuel Lemieux, Tony, 1942, Un procès oublié sous l’Occupation, François Bourin éditeur, mars 2012, pages 48 à 108.
Anne Thoraval, Des résistants à Paris, Chemins d’Histoire dans la capitale occupée, 14 juin 1940 – 19 août 1944, éditions SPE-Barthélémy, Paris, octobre 2001, page 234, “Métro Strasbourg-Saint-Denis”.
Archives de la préfecture de police (Seine / Paris), Service de la mémoire et des affaires culturelles (SMAC), Le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) : cartons “Occupation allemande”, liste arrestations 1946-1947, attestation de Firmin Vieillard (BA 1798) ; dossiers de la BS1 (GB 52) ; n° 35, « affaire Vallepin – Commère », 22–11-1940 ; n° 40, « Lalet – Rozinoer- D. », 26-11-1940 ; n° 42, « affaire Lévy – Ben Aleya – Souef – Gros – Daix – Guglielmo et Brunschwig », 27-11-1940.
Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995, tome 3 : Annexes, relevé du registre d‘appel, Stärkebuch (Stb. 2, 281-284), page 1607.
MÉMOIRE VIVE
(dernière mise à jour, le 18-01-2024)
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En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.