Marcelle Bureau, née le 7 avril 1923 à Étaules (Charente-Maritime), domiciliée à Étaules, morte au camp de femmes de Birkenau le 13 avril 1943.
- Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz avant
l’évacuation du camp en janvier 1945. Réalisé le 3 février 1943,
le portrait d’immatriculation de cette détenue a disparu.
Marcelle Bureau naît le 7 avril 1923 à Étaules (Charente-Maritime), où ses parents, sont ostréiculteurs. Après ses études, elle travaille avec eux dans les parcs à huîtres.
- Étaules-La Tremblade. Parcs à huitres.
Carte postale non datée. Collection Mémoire Vive.
La résistance Sous l’occupation, à partir de 1941, le père de Marcelle est actif dans le groupe Germain, avec Roger Bolleau (voir Emma Bolleau).
Après l’arrestation de son père, Hélène Bolleau réorganise le groupe et forme, avec des jeunes du secteur de Royan, un noyau du Front national, C’est ainsi qu’Hélène engage Marcelle Bureau dans la résistance.
L’arrestation
Le 6 août 1942, Marcelle Bureau est arrêtée par la police qui avait saisi des documents insuffisamment codés sur un jeune résistant du groupe.
Le père, et une amie de Marcelle, sont également emmenés à la Kommandantur de Pontaillac, puis relâchés.
Confronté avec Marcelle, un membre de son groupe la reconnait après des heures de torture.
Le lendemain, Marcelle Bureau est écrouée à la prison Lafond à La Rochelle. À la fin octobre, elle est transférée à la prison d’Angoulême.
Le 18 novembre 1942, elle arrive au Fort de Romainville (matricule n° 1224) avec Emma et Hélène Bolleau.
- L’unique entrée du Fort de Romainville (Haftlager 122),
surplombée par un mirador.
© Musée de la résistance nationale (MRN),
Champigny-sur-Marne (94).
- Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II)
par lequel sont passés les “31000”
(accès depuis la rampe de la gare de marchandises
et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…).
© Gilbert Lazaroo, février 2005.
Marcelle Bureau meurt au camp de femmes de Birkenau le 13 avril 1943, selon l’acte de décès établi par l’administration SS, succombant au typhus après plusieurs jours de délire violent. Elle a tout juste 20 ans.
En août 1943, alors que les “31000” survivantes sont en quarantaine, Hélène Bolleau écrit dans une lettre à sa tante : « Tu diras à Raymonde d’Étaules que je prends bien part à la peine qu’elle a dû éprouver pour la perte de sa fille. » Le message est transmis à la mère de Marcelle.
Marcelle Bureau avait un jeune fiancé qui a été arrêté en même temps qu’elle. Il est revenu des camps de Sachsenhausen et de Leipzig (c’est un des rescapés des lance-flammes de Leipzig : avant d’abandonner la ville sur laquelle avançaient les troupes russes, les SS ont arrosé le camp au lance-flammes ; le jeune homme n’a survécu que parce qu’il était enfoui sous un tas de cadavres).
La mère de Marcelle Bureau a été brisée par la mort de sa fille.
Sources :
Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), pages 56-57.
Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 149 (18624/1943).
MÉMOIRE VIVE
(dernière mise à jour, le 1-11-2011)
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