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Georges POIRET – (45995 ?)

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz.
Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.Georges, Eugène, Paul, Poiret naît le 31 mai 1905 à Neslette, sur la Bresle (Somme – 80), fils d’Eugène Poiret et Pauline Coin.

De la classe 1925, Georges Poiret est réserviste au Génie du chemin de fer.

Le 1er mars 1924 à Nesle-Normandeuse, sur l’autre rive de la Bresle (Seine-Maritime – 76), il épouse Lydie Dumont. Ils ont deux enfants.

Le 8 octobre 1928, il est embauché par une compagnie de chemin de fer qui fusionnera avec d’autres au sein de la SNCF début 1938 [1].

Au moment de son arrestation, Georges Poiret est domicilié au 74, rue Sire-Bernard à Amiens (80).

Il est chauffeur de route ou conducteur d’autorail au dépôt SNCF d’Amiens.

Façade de la gare d’Amiens dans les années 1920.
Carte Postale. Collection Mémoire Vive.Georges Poiret est un militant communiste ; il diffuse L’Humanité.

Sous l’occupation, il est actif dans la Résistance. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942, avec Clovis Dehorter, il participe au sabotage de la grue de relevage (32 tonnes) du dépôt SNCF d’Amiens.

Le 3 ou 4 mai, il est arrêté par la police allemande. Il est écroué à la Maison d’arrêt d’Amiens « à la disposition des autorités allemandes » et fait partie des treize cheminots du dépôt SNCF gardés en représailles.

Dans une notice individuelle réalisée après coup, le commissaire central d’Amiens indique : « Aurait manifesté certaines sympathies avec les organisations communistes (…) n’a jamais attiré sur lui l’attention de la police ». « Aurait été arrêté à la … » ???? (verso de la notice à vérifier !)

Le 10 juin, ils sont dix cheminots du dépôt d’Amiens (dont neuf futurs “45000”) [2] à être transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag122 – Polizeihaftlager). Georges Poiret y est enregistré sous le matricule 5996 et [...]

Henri POILLOT – (45994 ?)

Henri, Fernand, Poillot naît le 29 avril 1901 au 1, rue Chatelain (devenue rue Francis de Pressensé) à Paris 14e arrondissement, fils de Ferdinand Poillot, 26 ans, cocher, et de Jeanne Tatre, son épouse, 22 ans, ouvrière, domiciliés au 24, rue des Fossés-Saint-Jacques (Paris 5e).

À une date restant à préciser, la famille s’installe à Beaune (Côte-d’Or – 21).

Henri commence à travailler comme ajusteur-mécanicien.

Appelé à accomplir son service militaire le 23 avril 1921, il se met en route le lendemain et rejoint le 36e régiment d’aviation le 29 avril. Le 1er janvier 1922, il passe au groupement d’aviation de Tunisie. Le 1er janvier 1923, il passe au 4e groupe d’aviation d’Afrique (par changement d’appellation). Maintenu provisoirement “sous les drapeaux”, il est renvoyé dans ses foyers le 24 mai 1923, titulaire d’un certificat de bonne conduite.

Début 1924, Henri Poillot habite au 28 place Madeleine à Beaune.

Le 6 février 1924 à Beaune, il se marie avec Alice Girard, née le 15 novembre 1898 à Liernail (21), sans profession. Deux jours plus tôt, le 4 février, Henri Poillot a reconnu le premier enfant de celle-ci, (Léone) Gisèle, née le 19 septembre 1922 (“fille naturelle”), légitimée par ce mariage. La petite famille s’installe au domicile de l’épouse, rue Pierre Guidot. Le couple a une deuxième enfant, Geneviève Edmonde, née le 23 juillet 1926 au domicile de ses parents.

Ensuite, la famille déménage à plusieurs reprises, selon les emplois du père. En octobre 1926, ils habitent à Nuits-Saint-Georges (21) ; en juin 1927, à Mâlain (usine Brainget ?), près de Dijon ; un an plus tard, à Ornans (Doubs – 25), au n° 11 ou 14 de la cité-jardin de la Société suisse Oerlikon de fabrication de moteurs électriques (future Alsthom), où il [...]

Kléber PLISSON – (45993 ?)

Kléber, Eugène, Camille, Plisson naît le 16 juillet 1903 à Boiscommun (Loiret), fils d’Eugène Plisson, maçon, et d’Eudoxie Mathomat, couturière.

Le 28 avril 1923, à Paris 11e, il se marie avec Marguerite Le Guiff, née le 26 janvier 1904 à Keryado (Morbihan). Ils ont un fils, Georges, né le 4 novembre 1923.

Au moment de l’arrestation du chef de famille,  celle-ci est domiciliée au 139, rue de Charonne à Paris 11e (75).

Kléber Plisson travaille comme manœuvre et/ou ébardeur.

Sous l’occupation, la police française le considère comme un « agent actif de la propagande clandestine ». Il remet une quinzaine de “papillons” communiste à un camarade d’atelier

Le 8 avril 1941, Kléber Plisson est arrêté par le commissaire de police de Pantin, le même jour que Jean Boisseau, de Drancy. Tous deux inculpés d’infraction au décret de 26 septembre 1939, ils sont conduits au Dépôt, à disposition du procureur de la République. Kléber Plisson est écroué le 10 avril 1941 à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e).

Le 17 avril, les deux hommes comparaissent devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de la Seine. Kleber Plisson est condamné à quatre mois d’emprisonnement. Le 22 juin, il est transféré à la Maison d’arrêt de Fresnes (Seine / Val-de-Marne), puis à la Maison centrale de Poissy (Seine-et-Oise / Yvelines).

Au deuxième plan, la Maison centrale de Poissy vers 1916.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.Le 12 juillet, en « exécution de la note préfectorale » du 14 novembre 1940, le directeur de la prison transmet au bureau politique du cabinet du préfet de Seine-et-Oise 21 notices de détenus de la Seine devant être libérés à l’expiration de leur peine au cours du mois suivant. Le 26 juillet, le préfet de Seine-et-Oise transmet le dossier au préfet [...]

Marcel PLATTEAUT – 45992

Collection Dominique Beauvois.
Droits réservés.Marcel, Roger, Platteaut naît le 28 février 1911 à Condé-Sainte-Libiaire (Seine-et-Marne – 77), fils de Léon Platteaut, né en 1882 à la Chapelle-sur-Crécy (77), cocher-jardinier, et de Pauline, son épouse, née en 1890 à Paris 19e, blanchisseuse, domiciliés au 109, grande rue. Marcel est l’aîné de ses quatre sœurs : Antoinette, les jumelles Léone et Paulette, Micheline.

Le 26 novembre 1928, à 17 ans et demi, il s’engage pour cinq ans dans la Marine nationale (matricule 5080C-28).

Collection Dominique Beauvois.
Droits réservés.Naviguant successivement sur plusieurs bâtiments : le Ernest-Renan, le Primauguet, le torpilleur Mars (11-1930), le Suippe, l’EMC Toulon (?), le Duguay-Trouin (commandant Zeste ?), il connaît les ports de Lorient, Toulon (11-1932), Basna, Casablanca, Halifax (Canada), îles des Açores, Tanger, Tunis, Bizerte, Carthage, Mers-el-Kébir, Xargis, Oran, Mogador, Mazagan (Maroc), Sfax, Saïgon, Tien-Sin, Colombo (île de Ceylan), Djibouti (4-1933), Rabat, Lisbonne, Saint-Nazaire.

Photographié dans un avion et un hydravion, il a peut-être occupé un poste de bombardier.

L’hydravion comporte trois postes alignés : Marcel Platteaut
est au milieu. Collection Dominique Beauvois. Droits réservés.À la fin de son engagement, le 26 novembre 1933, Marcel Platteaut est quartier-maître canonnier.

Le 2 juin 1937, il est embauché à la Compagnie du Métropolitain de Paris (matricule 14252, FEM). Pour la police, il est « employé de métro ».

Le 12 novembre 1938, Marcel Platteaut épouse Ida Génard, née le 13 juillet 1908 à Fontenelle (Aisne). Ils n’ont pas d’enfant.

Marcel et Ida.
Collection Dominique Beauvois.
Droits réservés.Pendant un temps, ils habitent au 131, rue de Billancourt à Boulogne-Billancourt [1] (Seine / Hauts-de-Seine – 92). Au moment de son arrestation, il est domicilié au 91 bis, rue d’Aguesseau à Boulogne.

Marcel Platteaut milite au Parti communiste (activité connue de la police française).

Le 2 septembre 1939, il est mobilisé. Le 15 septembre, au Havre, il embarque à bord du Pessac. Le 1er novembre, il est nommé second maître canonnier. En [...]

Raoul PLATIAU – (45991 ?)

Raoul, Alexandre, Rupert naît le 8 octobre 1917 à Paris 13e, fils de Jeanne Rupert, 19 ans, couturière, domiciliée au 34, avenue Carnot à Paris 17e et qui accouche au 177, boulevard de la gare (bd Vincent-Auriol). La déclaration du nouveau-né à l’état-civil est faite par une sage-femme, les deux témoins étant une autre sage-femme et la concierge de l’immeuble. Le 20 octobre suivant, l’enfant est reconnu à la mairie du 17e arrondissement par sa mère et Paul Platiau – dont il prend le nom -, puis légitimé par ses deux parents le 25 avril 1918 à la mairie d’Asnières  (Seine / Hauts-de-Seine – 92) ; mariage ?

Pendant un temps, travaillant comme employé de bureau, Raoul Platiau habite au 5, boulevard Aristide-Briand, à Suresnes [1] (92), probablement chez ses parents.

Le 25 avril 1936, à Suresnes, il se marie avec Françoise Marguerite Lamiral, née le 4 février 1915 à Choisy-le-Roi (Seine / Val-de-Marne), dactylo, domiciliée au 17, rue des Épinettes, à Paris 17e. Ils auront un fils, Claude, né le 4 mai 1937, à Paris 14e.

À partir du 1er mars 1938, la famille est domiciliée au 27, avenue Jean-Jaurès, dans la cité-jardin de Suresnes.

En juin 1937, Raoul Platiau a adhéré au Parti communiste. La police le considère comme un « militant révolutionnaire très actif ».

Entre septembre 1939 et juin 1940, il est mobilisé au 101e régiment d’infanterie. Fait prisonnier en juin 1940 à Nemours (Seine-et-Marne), il s’évade – probablement avant le transfert en Allemagne – et revient à Suresnes.

Pendant un temps, il travaille comme chauffeur-livreur aux Établissements Philippe et Meunier, sis au 23, rue Tronchet à Paris (quartier de la Madeleine).

Entré en contact avec le Parti communiste clandestin, il distribue des tracts, colle des affiches et des [...]

Roger PINAULT – (46256 ?)

Roger Pinault naît le 28 janvier 1919 à Saint-Denis-en-Val, 4,7 km au sud-est d’Orléans (Loiret – 45), fils de Léon Pinault et de Marie Louis Bouffault, son épouse, domiciliés au lieu-dit La Folie.

Vers 1936, ses parents s’installent au Bourg-Neuf, sur la commune d’Ormes (45) comme cultivateurs.

Au moment de son arrestation, Roger Pinault (21 ans), célibataire, y est toujours domicilié.

Sous l’Occupation, il travaille comme manœuvre (dans quelle entreprise ?) au camp d’aviation d’Orléans-Bricy, aérodrome militaire (base 123) réquisitionné par la Luftwaffe (l’armée de l’Air allemande).

Le 21 mai 1941, dans son rapport hebdomadaire sur le communisme en France, transmit à l’Office central de sécurité du Reich (Reichssicherheithauptamt – RSHA) à Berlin, le service (Amt) IV A 1 de la “Gestapo” de Paris rend compte : « Environ 4000 travailleurs de diverses nationalités, mais essentiellement des Espagnols et des Italiens, sont employés depuis quelque temps sur l’aérodrome militaire de Bricy, à 20 km d’Orléans. Parmi eux se trouveraient de nombreux anciens combattants de l’Espagne rouge et des antifascistes. Selon toute apparence, il n’y a pas encore eu jusqu’à aujourd’hui de contrôle de ces personnes. Nombre d’entre elles n’auraient même pas le moindre papier d’identité. Une enquête confidentielle a révélé qu’une intense propagande orale communiste est menée parmi ces travailleurs et qu’à plusieurs reprises des tracts communistes ont circulé. La police française d’Orléans a été invitée à mettre rapidement en œuvre des mesures pour empêcher la propagande communiste et à mettre fin à cette situation impossible. »

De fait, le 19 avril, le préfet du Loiret avait pris un arrêté d’internement administratif à l’encontre de Roger Pinault et d’André Gaullier (20 ans), d’Ormes, couvreur. Celui-ci – qui diffusait la propagande du Parti communiste clandestin sur son lieu de travail, au [...]

Marcel PILORGET – 45990

Droits réservés.Marcel, Eugène, Pilorget naît le 5 avril 1920 à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne – 86), fils de Louis Eugène Pilorget, 27 ans, employé des Postes, et Ernestine Babin, 20 ans, son épouse, domiciliés au 5 rue Guillemot.

Au moment de son arrestation, Marcel Pilorget est domicilié au 30, rue de Pleumartin à Châtellerault (86). Il est célibataire.

Marcel Pilorget est tourneur sur métaux aux Usines de Cenon, près de Châtellerault.

Il est secrétaire départemental des Jeunesses communistes (JC).

En octobre 1940, il constitue, avec Paul Bailly et Jacques Moron, le triangle de direction de la J.C. clandestine, et participe à de nombreuses actions : dépôt d’armes dans un caveau du cimetière Saint-Jacques, inscriptions sur le pont Henri IV pour célébrer le 1er mai 1941.

Le 23 juin 1941, Marcel Pilorget est arrêté à son travail par des soldats allemands et des policiers français [1] (33 communistes sont arrêtés ce jour-là dans la Vienne, selon Maurice Rideau). Il est conduit au camp de la Chauvinerie, à Poitiers.

Le 12 juillet, Marcel Pilorget fait partie d’un groupe de détenus embarqués à la gare de Poitiers pour être transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht(Frontstalag 122 – Polizeihaftlager) ; matricule 1194.

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas [...]

Ernest PIGNET – (45988 ?)

Ernest, René, Pignet naît le 16 décembre 1897 à Bezenet (Allier), fils de François Pignet, ouvrier mineur, 31 ans, et de Léonie Rignal, 29 ans, cabaretière, son épouse, domiciliés au quartier des Gillettes. À sa naissance, Ernest a un frère aîné, Camille François, né le 1er mars 1894 à Commercy. Après Ernest, Jeanne naît le 16 décembre 1899 à Bezenet. Mais la production de houille de la cité minière est alors déclinante…

En octobre 1900, le père emmène sa famille dans le Pas-de-Calais (62), d’abord dans la cité minière de Liévin. En août 1901, ils habitent cité de la Fosse n° 5 à Grenay, au nord de Liévin. Églantine Léonie naît le 27 novembre 1901. En mai 1902, ils sont à Noyelles-Godault (62), où naît Raymond, le 14 novembre 1904. En 1906, en plus des enfants, le foyer familial – alors rue des Marais – héberge également Jeanne Lafleurière, mère de Léonie, âgée de 67 ans, et deux frères de François : Jean-Louis et… François. Les trois hommes de la maison sont “houilleurs” (mineurs de charbon) à la Compagnie des mines de Dourges (la fosse n° 4 est située sur la commune).À une date restant à préciser, la famille s’installe dans la cité minière de Carvin (62). Ernest Pignet, qui habite chez ses parents, commence à travailler comme mécanicien ajusteur.Le 14 septembre 1914, son frère Camille, jusque-là employé de commerce, est mobilisé comme soldat de 2e classe au 162e régiment d’infanterie.À partir du mois suivant, l’offensive allemande en Artois place un quart du territoire du Pas-de-Calais en zone occupée. À l’arrière du front, Carvin devient une ville de garnison (occupation le 8 octobre, installation d’une Kommandantur le 28 novembre), où des civils français sont restés sous autorité [...]

René PIGNET – 45989

René, François, Pignet naît le 18 mai 1922 à Carvin (Pas-de-Calais), cité minière, fils d’Ernest René Pignet, 24 ans, mécanicien ajusteur, et Flora Célina Mercier, 24 ans, son épouse. Son père travaille ensuite quelque temps comme “houilleur” (mineur de charbon). Le 10 août 1926, Ernest et Flora ont une fille, Marie-Louise, sœur de René, mais celle-ci décède prématurément l’année suivante, le 7 octobre 1927, chez ses parents, au 6, rue Séraphin-Cordier à Carvin.

Fin septembre 1929, Ernest, Flora, et René Pignet habitent au 63, rue Danjou à Boulogne-Billancourt (Seine / Hauts-de-Seine). En 1931, Ernest s’y déclare comme coiffeur.

Fin février 1932, ils habitent au 2, place Carnot à Beaune (Côte-d’Or), et ils y sont encore au printemps 1936, Ernest se déclarant alors comme artisan coiffeur (patron).

À une date restant à préciser, Ernest Pignet s’installe avec sa famille au 1, rue Lamarck à Albert (Somme), à l’étage du salon de coiffure où il exerce son métier. Plus tard, son fils René commence à y travailler.

Le 20 mai 1942 – deux jours après ses vingt ans -, René Pignet est arrêté avec son père, dans leur salon de coiffure, par des Feldgendarmes d’Albert, à la suite d’une dénonciation (selon la mémoire familiale) ; leur maison est perquisitionnée. Sa mère, emmenée avec eux, sera relâchée un peu plus tard.

Après la guerre, trois motifs différents – mais non contradictoires – ont été avancés pour expliquer cette arrestation.

Le premier serait une expression trop publique de leurs sentiments anti-allemand. En 1943, parlant du père, le maire d’Albert déclarera : « très bavard ; la population n’a pas été très surprise de son arrestation ». Cet argument sera repris par le préfet de la Somme en juillet 1952.

D’après la mémoire familiale, la dénonciation pourrait résulter d’un conflit [...]

Roger PIGALLE – 45987

Devant la mairie de Drancy en mars 1936.
Photo de l’agence Mondial Photo Presse.
Collection de l’association Le Papyrus Drancéen,
section DIMEME.Roger, Georges, Pigalle naît le 1er mars 1901 à Malakoff [1] (Seine / Hauts-de-Seine – 92), chez ses parents, Camille, Louis, Pigalle, 40 ans, menuisier, et Azelia, Marie, Lefevre, son épouse, 38 ans, domiciliés au 54, rue Chauvelote.

Roger Pigalle commence à travailler comme cocher livreur, habitant avec sa mère, alors veuve, au 68, rue Racine à Montrouge (92).

Le 5 avril 1921, il est incorporé au 153e régiment d’artillerie à pied afin d’y accomplir son service militaire. Le 1er septembre 1921, il passe au 6e bataillon d’ouvriers d’artillerie. Il est “renvoyé dans ses foyers” le 15 mai 1923, titulaire d’un certificat de bonne conduite.

Par la suite, Roger Pigalle travaille régulièrement comme manœuvre (maçon plâtrier) chez des entrepreneurs de maçonnerie ou des marbriers.

Pendant un temps, il habite au 154, avenue de la République à Montrouge. À partir du 18 août 1923, il loge au 31, rue Froidevaux, près de la place Denfert-Rochereau (Paris 14e) avec sa jeune compagne, Germaine B., née vers 1905 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), ouvrière décolleteuse. Ils auraient alors ensemble une fille, Carmen, née vers 1922.

Roger Pigalle est un militant communiste et syndicaliste : le 7 février 1924, il est arrêté au cours d’une manifestation organisée devant l’Assemblée Nationale (Palais-Bourbon) par la CGTU et l’Union des syndicats de la Seine, puis conduit au commissariat du quartier de la Madeleine où il est relaxé après vérification d’identité.

Pendant un temps, selon la police, il serait domicilié à Gennevilliers, étant élu conseiller municipal de cette commune (à vérifier…).

Le 9 janvier 1926, à Antony (92), Roger Pigalle épouse en premières noces Germaine Marie Louise B.

En mars 1927, ils habitent au [...]