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Victor MARTIN – 45846

Victor, Albert, André, Martin naît le 6 mai 1918 à Paris 9e, chez ses parents, Émile Martin, 40 ans, cordonnier, alors mobilisé, et Angèle Decaestekker, 40 ans, couturière, son épouse, domiciliés au 39 rue de Chateaudun. Victor est le dernier-né d’une famille d’au moins cinq enfants comptant également Émile, né en 1905 à Bours (Pas-de-Calais), Hélène, née en 1906, Marie, née en 1913, et Alice née en 1915, toutes trois à Paris.

Rappelé à l’activité militaire par le décret du mobilisation générale du 1er août 1914, leur père a rejoint le 6e régiment territorial d’infanterie trois jours plus tard. Mais, dès le 14 septembre suivant, la Commission spéciale de Dunkerque l’a réformé n° 2 pour « bronchite chronique ». Le 8 mai 1915, tenant compte de son emphysème, la Commission spéciale de réforme de Paris l’a affecté au “service auxiliaire”. Le 30 juillet suivant, il a rejoint la 24e section de C.O.A. comme soldat de 2e classe. Le 27 janvier 1916, la Commission de réforme de Versailles l’a réformé temporairement 1re catégorie pour « emphysème, bronchite chronique ». Le 8 janvier 1917, la Commission de réforme de la Seine l’a classé de nouveau “service auxiliaire”. Il a été affecté à la 20e section de secrétaires d’état-major, puis à la 22e section d’infirmiers militaires de Paris. Le 17 février 1919, il est envoyé en congé illimité de démobilisation.

Le 14 janvier 1920, la 4e Commission de réforme de la Seine propose Émile Martin pour une pension d’invalidité temporaire de 30 % pour « bronchite chronique avec emphysème, tachycardie, crises d’asthme. Bon état général » (sic). Cependant, celui-ci décède « en son domicile » deux ans plus tard, le 10 janvier 1922, âgé de 43 ans.

Le 28 janvier 1925, [...]

Maurice MARTIN – 45845

Maurice, René, MARTIN naît le 13 janvier 1913 au Raincy [1] (Seine-et-Oise / Seine-Saint-Denis – 93), chez ses parents, Albert Martin, 24 ans, fumiste, et Louise Demets, 22 ans, blanchisseuse, son épouse, domiciliés au 48 allée du Plateau.

Pendant un temps, Maurice Martin est membre des jeunesses communistes de Livry-Gargan (93), commune voisine au Nord-Est.

À partir du 6 novembre 1935, il est employé de l’Assistance publique comme fumiste à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (94), commune limitrophe.

Le 28 mars 1936, à la mairie de Livry-Gargan, Maurice Martin épouse Réjane Aimée G.

À partir de 1937 et jusqu’au moment de son arrestation, il est domicilié au 162, route de L’Haÿ [2] à Gentilly [3] (Val-de-Marne – 94), dans un petit appartement de deux pièces. Un document daté de mars 1945, indique qu’avant-guerre il y vivait seul avec son fils, Jacques, né en 1936, étant séparé de fait et en instance de divorce

De la classe 1933 et du recrutement de Versailles (matricule 2674), il est mobilisé du 23 août 1939 au 27 août 1940.

Début septembre 1941, sous l’Occupation, « à la suite de la constatation d’une certaine recrudescence de la propagande communiste clandestine à Cachan et dans les communes avoisinantes, les services de la préfecture de police » mènent des enquêtes et surveillances à l’issue desquelles ils arrêtent plusieurs « principaux animateurs d’un centre clandestin de matériel communiste imprimé » : Germain Lefevre, de Cachan, maçon à l’hospice du Kremlin-Bicêtre, Gaston Terrade, du Kremlin-Bicêtre, infirmier, et Marcel Ducret, domicilié également au 162 rue de L’Haÿ à Gentilly, également fumiste. Lors de son interrogatoire, l’un d’eux met en cause Maurice Martin.

Le 5 septembre, Maurice Martin est arrêté par la brigade spéciale anticommuniste (BS1) des Renseignements généraux de la préfecture de police sur son lieu de travail à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, à la suite [...]

Angel MARTIN – 45844

Angel Martin naît le 3 août 1915 à Bilbao (Espagne), fils cadet de Luis Martin et Angela Rodriguez, son épouse.

En 1916, son père vient d’abord seul en France pour travailler dans des usines d’armement, laissant en Espagne son épouse et ses deux garçons : Louis (Luis), l’aîné, né le 25 avril 1912, et Angel. Puis, il les fait venir un an plus tard. Trois autres enfants naîtront : Aurore, Carmen, née le 13 mars 1920, José, né le 28 avril 1922, et Raymond, né le 20 décembre 1924, tous à Vitry-sur-Seine [1] (Seine / Val-de-Marne).

Luis Martin, le père de famille, loue une maison au 11, avenue Dubois (actuelle avenue Danielle-Casanova) à Vitry. Il loue ou achète un jardin dans les environs de la Ferme de Vitry, afin d’y cultiver des légumes pour la consommation familiale.

En 1927, Luis Martin meurt prématurément d’une maladie d’estomac. Louis, le frère aîné, devient alors chef de famille.

Angel Martin étant asthmatique, les médecins lui conseillent de travailler en plein air.

Il se fait embaucher comme jardinier chez des maraîchers, comme Madame Doriez de mars 1931 au 14 septembre 1939, mais il exercera également d’autres métiers, comme manœuvre, notamment sur le chantier de la centrale Arrighi de Vitry. Ayant une très mauvaise vue, il porte ordinairement des lunettes.

À cause de cette mauvaise vue et de ses problèmes respiratoires, il est exempté du service militaire.

Il est célibataire.

Sans être adhérent du Parti communiste, Angel Martin est membre du Comité de diffusion de L’Humanité (CDH) de Vitry et distribue le journal.

Au cours de la « débâcle » de juin 1940, son frère aîné Louis – ouvrier à la centrale Arrighi avant d’être mobilisé – est fait prisonnier de guerre (envoyé en Prusse orientale, il sera affecté à un travail de maçon). Angel – qui habite le domicile familial [...]

Gérard MARTI – 45843

Gérard Marti naît le 25 août 1891 à Perpignan (Pyrénées-Orientales – 66), chez ses parents, Jacques Marti, 44 ans, cultivateur, et Catherine Depère, son épouse, 35 ans, domiciliés au 38, rue Dagobert.

Il commence à travailler comme chaudronnier en cuivre.

Le 3 mai 1910, à la mairie de Toulon (Var), il s’engage pour cinq ans au 5e dépôt des équipages de la Flotte comme matelot mécanicien de 2e classe. Il accomplit des « services à la mer » sur le Sidi Abd [?] du 5 août 1910 au 1er juillet 1911. Puis il est affecté au D.F. Bizerte, en Tunisie, jusqu’au 1er septembre 1912, ensuite sur le cuirassé garde-côtes Henri IV, de la division navale de Tunisie, pendant un an, puis sur le Rhône – pétrolier de la Royale affecté à l’importation d’hydrocarbures en provenance de la Mer Noire – l’année suivante.

Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. L’engagement de Marcel Marti n’est pas terminé. À partir de février 1915, la base maritime de Bizerte sert d’escale pour tous les navires en route vers le front des Dardanelles et Salonique. Du 17 septembre au 30 octobre 1915, Marcel Marti est engagé en « campagne de guerre » sur le contre-torpilleur Renaudin, puis sur le vieux croiseur protégé Châteaurenault – alors utilisé comme transport de troupes rapide entre les ports de Tarente (Italie) et Itéa (Grèce). Au matin du 14 décembre 1917, navigant à destination de Patras entre les îles ioniennes de Leucade, Céphalonie et Ithaque, le bâtiment est frappé successivement par deux torpilles du sous-marin allemand UC 38 et sombre. Gérard Marti fait partie des naufragés récupérés par les navires d’escorte : 984 officiers, sous-officiers et soldats de l’Armée d’Orient et 447 hommes [...]

Henri MARTI – 45842

Jean, Henri, Marti naît le 14 septembre 1909 à Paris 13e, fils de Jean Marti et de Blanche Tribout, son épouse.
Au moment de son arrestation, il est domicilié au 99, rue Monge dans le 5e arrondissement, près de lastation de métro Censier-Daubenton. Il est marié et père d’une fille, Josette, et d’un garçon, Jean.
La rue Monge au carrefour de la rue Daubenton. La famille Marti habitait au cinquième étage (celui avec le balcon) du premier immeuble. Carte postale des années 1900. Coll. Mémoire Vive.
Henri Marti est ouvrier plombier de métier, mais travaille comme métallurgiste à l’usine d’aviation Gnome-et-Rhône du boulevard Kellerman (Paris 13e) ; entreprise dans laquelle a également travaillé Maurice Fontès, de Choisy-le-Roi.
L’usine Gnome et Rhône du boulevard Kellerman, Paris 13e. Carte postale colorisée (années 1920 ?). Coll. Mémoire Vive.
Membre du Parti communiste, il participe à la distribution de tracts et de prospectus et assure la protection des vendeurs à la criée de L’Humanité.
Pendant un temps, Henri Marti est concierge au 22, rue Daubenton. À cette occasion, il fait la connaissance de Marie G., également concierge dans ce groupe d’immeubles.
Henri Marti est au chômage au moment de son arrestation.
Membre du Parti communiste, il reste actif dans la clandestinité.
Au début de l’année 1941, son ancienne camarade, Marie G. lui rend visite chez lui. Il lui demande alors de l’aider reprendre une activité militante au sein de sa cellule. Elle le met en contact avec  Marius Pougeade, électricien, ex-secrétaire de la cellule du Jardin des Plantes, secrétaire de l’Amicale sportive des Arènes (club affilié à la FSGT), qui lui remettra régulièrement de petites quantités de tracts ronéotypés (L’Humanité, La Vie Ouvrière) ; leur petit groupe – alimenté par un dénommé « Albert » [...]

Marcel MARTEL – 45841

Marcel, Aimé Martel naît le 27 novembre 1897 à Art-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle – 54), chez ses parents, Aimé Martel, 27 ans, cantonnier, et Maria Claude, 30 ans, son épouse, habitant au village (rue de la Cour ?).

Sa mère décède au domicile familial le 8 octobre 1898, âgée de 31 ans. Le 11 mars 1899, son père se remarie avec Émilie Lader, 19 ans, domiciliée à Péronne.

Au printemps 1911, le nouveau couple a six autres enfants, mais Marcel – 12 ans – n’habite pas alors avec cette famille recomposée…

Marcel Martel commence à travailler comme garçon épicier.

De la classe 1917 et du recrutement de Nancy, il s’engage (en 1915 ?) pour la durée de la guerre au 13e régiment d’artillerie de campagne (RAC). Le 23 janvier 1918, il passe au 38e RAC. Le 3 mars suivant, il rejoint l’Armée d’Orient à Salonique. Le 3 avril 1818, il est affecté à la 4e batterie du 2e groupe du 274e RAC. Le 7 février 1919, il rejoint le dépôt du 2e R.A.M. (?).
Il est décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire.

Fin 1925, il habite au 11 passage Alexandrie à Paris, et travaille comme presseur.

Le 19 décembre 1925, à Paris 11e, il se marie avec Augustine Louise Morand, 26 ans, née le 27 juin 1899 à Paris 14e, cartonnière, habitant à la même adresse. Ils auront neuf enfants, dont Louise, née en 1920, Suzanne, née en 1924, Maria, née en 1927, Aimé, né en 1929, André, né en 1930, Marguerite, née en 1934…

En 1936 et jusqu’au moment de son arrestation, Marcel Martel est domicilié dans un immeuble au 159, rue du Château-des-Rentiers à Paris 13e, vers la rue Ricault.

Marcel Martel est cisailleur (coupeur en maroquinerie) aux [...]

Jacques MARTEAUX – 45840

Jacques, Lucien, André, Marteaux naît le 21 juillet 1923 à Saint-Quentin (Aisne), fils de Narcisse Marteaux et d’Henriette Gombaud.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 4, rue d’Issy à Boulogne-Billancourt [1] (Seine / Hauts-de-Seine – 92).

Jacques Marteaux est ajusteur, ouvrier d’usine.

Le 18 mars 1941, il est arrêté pour « collage de papillons communistes ». Le lendemain, il est placé sous mandat de dépôt.

Le 12 juin, Jacques Marteaux comparaît avec six autres jeunes militants devant la chambre des mineurs (15e) du Tribunal correctionnel de la Seine qui le condamne à un mois d’emprisonnement. Civilement responsable, son père, alors âgé de 44 ans, infirmier, est convoqué à l’audience. Jacques Marteaux est libéré a l’expiration de sa peine.

Le 28 avril 1942, il est arrêté à son domicile, comme otage, lors d’une grande vague d’arrestations (397 personnes) organisée par « les autorités d’occupation » dans le département de la Seine – avec le concours de la police française – et visant majoritairement des militants du Parti communiste clandestin. Les hommes arrêtés sont rapidement conduits au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, Jacques Marteaux est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Tergnier, Laon, Reims… Châlons-sur-Marne : le train se dirige vers l’Allemagne. Ayant passé la nouvelle frontière, il s’arrête à [...]

André MARTEAU – (45838 ?)

André, Albert, Marteau naît le 18 mars 1922 à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire – 37), commune limitrophe à l’ouest de Tours, entre le Cher et la Loire, fils d’Albert Marteau, 32 ans, employé de la Compagnie de chemin de fer de Paris à Orléans (P.O.), et de Juliette Coulounier, 29 ans, son épouse, domiciliés au 100 rue de Jéricho. En 1931, son père est devenu surveillant à la Compagnie du P.O.

Avant-guerre, son père est conseiller municipal communiste de Saint-Pierre-des-Corps, adjoint au maire.

André Marteau, qui a suivi un apprentissage en menuiserie, doit quitter son emploi « par suite des évènements » et travaille successivement dans une entreprise pour le compte de la SNCF et aux Établissement Liotard.

En 1940, son père est muté à Lourdes (Hautes-Pyrénées) par son employeur, la SNCF, en raison de ses opinions politiques.

André Marteau rejoint l’organisation clandestine du Parti communiste, peut-être sous les ordres indirects de Paul Desormeaux, ajusteur à la CIMT, interrégional du PC clandestin. Il participe à la diffusion de tracts dans les milieux ouvriers qu’il côtoie, à la SNCF puis aux établissements Liotard. Dans cette usine, il participerait « à la détérioration de machines-outils, ou pièces, ou appareils » en cours de fabrication.

Au moment de son arrestation, André Marteau est domicilié 10 rue Aristide Briand à Saint-Pierre-des-Corps.

Le 24 juin 1941, il est arrêté par la police allemande et condamné par un tribunal militaire à un an d’emprisonnement. Le 14 janvier 1942, il est mis en liberté surveillée.

Début février 1942, une sentinelle allemande en faction rue du Sanitas à Tours est “exécutée” par un résistant armé (Marcel Jeulin, 21 ans). Les autorités d’occupation font insérer dans le journal local, La Dépêche du Centre, un avis selon lequel des arrestations auront lieu, suivies [...]

Serge MARTEAU – 45839

Serge, Charles, Marceau, Marteau naît le 2 janvier 1913 à Monthou-sur-Cher (Loir-et-Cher – 41), dans la région des cépages de Touraine, fils d’Édouard Marteau et de Marie Chipault, son épouse.

À une date restant à préciser, Serge Marteau épouse Hélène Davause.

Il est cultivateur, puis éclusier à Thésée, commune voisine, habitant dans un des deux logements de fonction de la maison éclusière du barrage de Talufiau, à l’écart du village, en amont du Cher navigable. [1].

Après l’invasion allemande, le Cher matérialise la ligne de démarcation entre la zone Nord, occupée, et la zone Sud, dite “libre”. Certains barrages deviennent des points de passage clandestin d’une rive à l’autre.

Le 22 juin 1941, Serge Marteau est arrêté dans le cadre de l’Aktion Theoderich [2]. D’abord détenu à Orléans, il est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Après le départ, Serge Marteau jette probablement un message sur la voie à destination de son épouse. En effet, le 10 juillet, celle-ci écrit à Thérèse Vieuge, à Blois : « Mon mari me prie de vous faire savoir que Monsieur [...]

René MAROTEAUX – 45837

René, Marcel, Maroteaux naît le 27 janvier 1922 à Puteaux [1] (Seine / Hauts-de-Seine – 92), fils de Lucien Maroteaux et d’Alice Ramaget.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 29, rue Cartault à Puteaux. Il est célibataire (il a alors 18 ans…).

Puteaux. Groupe Nord des HBM de la rue Cartault.
Carte postale oblitérée en 1934. Coll. Mémoire Vive.Le 30 mai 1937, René Maroteaux est embauché aux Établissements Talbot aviation, comme petite-main fraiseur, travaillant pour la Défense nationale à partir de la déclaration de guerre de septembre 1939 et gardant son emploi jusqu’au 10 juin 1940 (débâcle et exode).

Le 11 septembre 1940, René Maroteaux, Georges Capliez, Pierre Bourneix fils, et trois autres jeunes militants de Suresnes et Puteaux sont arrêtés par la police française et écroués à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e) pour « propagande communiste clandestine ». Ils sont probablement libérés peu de temps après sur décision des autorités allemandes.

Le 9 novembre, sur instruction des Renseignements généraux, le préfet de police de Paris signe un arrêté ordonnant l’internement administratif de René Maroteau. Il est conduit le jour-même au camp français d’Aincourt (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), « centre de séjour surveillé » créé en octobre 1940 dans les bâtiments réquisitionnés d’un sanatorium isolé en forêt.

Aincourt. Le sanatorium de la Bucaille. Au premier plan,
le pavillon qui fut transformé en camp d’internement.
Carte postale oblitérée en 1958. Coll. Mémoire Vive.Comme Pierre Bourneix, René Maroteaux est assigné au “dortoir des jeunes” (“DJ”), ancien réfectoire réaffecté à cet usage pour cause de surpopulation dans le bâtiment.

Sanatorium de la Bucaille à Aincourt.
Une salle de réfectoire. Peut-être celle du bâtiment
où se trouvent les communistes internés et qui
– vidé de ses tables – deviendra le dortoir des jeunes.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.Le 6 mars 1941, sur le formulaire [...]