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André LACROIX – 45711

André, René, Francis, Lacroix naît le 1er septembre 1921 à Bayeux (Calvados), fils d’Eugène Lacroix, 33 ans, journalier, et de Marie Yvonne Sallent, son épouse, 35 ans. André a un frère jumeau, Louis, et un frère aîné, Maurice, né le 13 mars 1920, ainsi que deux sœurs cadettes, Yvette, née le 17 octobre 1923, et Germaine, née le 29 décembre 1925.

En 1931 et 1936, toute la famille est domiciliée au 13, cité Bellevue, dans la rue Crémel.

Le 27 septembre 1940, André Lacroix épouse Léonie Augustine Lefrançois. Leur premier enfant, Jean-Claude André Roger, est né le 5 août 1940, et ils en attendent un deuxième quand André est arrêté. À ce moment-là, la famille est domiciliée place de la Gare, à Bayeux.

André Lacroix est employé dans une quincaillerie.

Son frère aîné, Maurice, est mobilisé en 1939 et fait prisonnier de guerre en 1940 (il reste en Allemagne jusqu’en 1945, d’où il revient malade).

Militant communiste, André « travaillait pour la Résistance » selon Yvonne Lerouge, de Bayeux (elle-même déportée au camp de Ravensbrück).

Dans la nuit du 1er au 2 mai 1942, André Lacroix est arrêté par la police française au domicile de ses oncle et tante, M. et Mme Desmares, demeurant au 30, rue Nesmond, face à l’hôpital de Bayeux, et employés aux “Courriers normands”.

Figurant comme “communiste” sur une liste d’arrestations demandées par la Feldkommandantur 723 de Caen, à la suite du déraillement de Moult-Argences (Airan) [1], il est menotté et conduit à la gendarmerie (ou au commissariat) avec 17 autres habitants de la ville (selon le Comité local de Libération), où il retrouve son frère Louis, habitant toujours chez leurs parents, cité Bellevue, également arrêté.

Le 4 mai, remis aux autorités d’occupation, ils sont conduits au “petit lycée” de Caen où sont rassemblés les otages du Calvados. Le soir même, ils font partie du [...]

Louis LACOUR – 45710

Louis, François, Désiré, Lacour naît le 20 septembre 1901 à Flers (Orne), chez ses parents, Louis Cyrille Lacour, menuisier, 24 ans, et Pauline (?) Victorine Langlois, 23 ans, dévideuse chez Patry (textile) son épouse, domiciliés place de l’Hôtel de Ville. Il aurait une sœur, née en 1900.

Pendant un temps, alors qu’il habite au 4, cour Launay chez ses parents, Louis Lacour travaille comme débardeur à bord de bateaux. Il sera également cimentier.

Le 5 avril 1921, il est incorporé au 130e régiment d’infanterie afin d’y accomplir son service militaire. Le 29 décembre suivant, il passe au 21e régiment de tirailleurs algériens et part en campagne “au Levant” (en Syrie ?). Le 8 décembre 1922, il passe au 17e RTA. Le 1er avril 1923, il passe « dans la disponibilité », mais est maintenu provisoirement sous les drapeaux par application de l’article 33 de la loi du 5 mars 1921. Le 12 avril, il est porté déserteur, n’ayant pas rejoint son corps à l’issue d’une permission de rapatriement. Cependant, deux semaines plus tard, il est rayé des contrôles de la désertion, ayant été ramené au corps par la gendarmerie. Le 20 juin suivant, il passe au 13e régiment d’infanterie. Six jours plus tard, il est “renvoyé dans ses foyers”, sans certificat de “bonne conduite”, et se retire au 8 et 10, rue du Plâtre à Rouen (Seine-Inférieure / Seine-Maritime).

En décembre 1927, il habite au 19, avenue du Maréchal-Pétain [sic] à Coutances (Manche).

Le 24 mars 1928, à la Lande-Patry, près de Flers, Louis Lacour épouse Renée Marie Lenoël. Ils auront trois enfants, dont Liliane, née le 25 juin 1928 à Flers.

En août 1930, la famille demeure au 14, rue Nationale à Flers. En mars 1933, elle est installée au 4, [...]

Gabriel LACASSAGNE – 45709

Gabriel Lacassagne naît le 15 juillet 1920 à Fontenay-sous-Bois [1] (Seine / Val-de-Marne), chez ses parents, Antoine Lacassagne, 35 ans, livreur (charbonnier), et Antoinette Regaudie, son épouse, 30 ans, domiciliés au 15, rue Dalayrac. Gabriel a une sœur aînée, Madeleine, née le 5 mai 1910 à Paris 13e.

Au moment de son arrestation, Gabriel et sa sœur, 30 ans, ménagère, habitent toujours chez leurs parents, à cette même adresse.

Gabriel Lacassagne est ajusteur (dans quelle entreprise ?).

De la classe 1940, il n’est pas appelé à accomplir son service militaire pendant la période de mobilisation.

« Membre des Jeunesses communistes, il commence avec ses amis par lancer des drapeaux tricolores dans les fils électriques, pavoiser de nuit sur le marché Roublot, distribuer des tracs dans les rues, coller de petits papillons sur les poteaux télégraphiques. »

Le 1er mai 1941 à 10 h 45, Antoine, Gabriel et Madeleine Lacassagne sont arrêtés à leur domicile par deux inspecteurs de la Brigade spéciale anticommuniste (BS1) des Renseignements généraux (RG). Pressé de question, le père de famille remet aux policiers plusieurs dizaines de tracts de “propagande communiste” que sa fille aurait déposés dans l’armoire de la chambre à coucher après les avoir reçus d’un inconnu croisé dans la rue. Les policiers n’ont aucun élément à charge contre Gabriel, qui nie toute implication. Tous trois sont mis à la disposition du chef de service, le commissaire André Cougoule. Le lendemain, inculpés d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939, ils sont conduits au dépôt de la préfecture de police (la Conciergerie, dans les sous-sols du Palais de Justice, sur l’île de la Cité, Paris 1er), à la disposition du Procureur de la République.

Le jour suivant, comparaissant devant la 12e Chambre du tribunal correctionnel de la Seine, ils refusent d’utiliser les trois [...]

André LABUXIÈRE – 45708

André Labuxière naît le 19 mars 1922 à Clichy-la-Garenne [1] (Seine / Hauts-de-Seine – 92), chez ses parents, Alexandre Alexis Labuxière, 31 ans, fumiste, et de Henriette Dinard, 21 ans, parfumeuse, son épouse, domiciliés au 9 impasse des Cailloux. Sa tante, Julia Labuxière, femme Petitpas, couturière, 15 rue Sallenave à Paris, signe comme témoin de la déclaration du nouveau-né à l’état civil.

André Labuxière est typographe.

Il est secrétaire de la section des Jeunesses communistes (JC) de Gennevilliers en 1938-1939.

Au printemps 1940, il habite chez son père, 14 rue Lamartine à Gennevilliers [1] (92). L’acte de mariage à venir enregistre : « Le futur époux et son père attestent sous serment qu’ils ignorent la résidence actuelle de leur mère et épouse, et que celle-ci n’a pas donné de ses nouvelles depuis une an. »

Le 6 avril 1940, à la mairie de Gennevilliers, âgé de 18 ans, André Labuxière se marie avec Eugénie Lucain, 18 ans, boucheuse (?), vivant jusque-là chez ses parents. Ils n’auront pas d’enfant.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 41, rue de Bois-Colombes (ou au 33, rue de la Couture-d’Auxerre) à Gennevilliers.

Entré dans l’action clandestine, il est agent de liaison en 1940 et 1941 entre les groupes des JC d’Asnières, Gennevilliers et Bois-Colombes.

Le 1er septembre 1940, il est arrêté à Versailles (Yvelines) où il participe à une distribution de tracts, et est condamné à six mois de prison avec sursis.

Il est considéré par les Renseignements Généraux comme un « meneur particulièrement actif ».

Le 26 ou 27 juin 1941, il est de nouveau arrêté à son domicile lors d’une vague d’arrestations ciblées visant 92 militants ouvriers : le préfet de police de Paris a signé les arrêtés ordonnant leur internement administratif. Ces opérations sont menées en concertation avec l’occupant. André Labuxière est aussitôt livré [...]

Pierre LABREGÈRE – (45707 ?)

Pierre Labregère naît le 30 octobre 1893 à Bourdeilles (Dordogne), faubourg Notre-Dame, fils d’Antoine Labregère, 29 ans, maçon, et de Françoise Peyrou, son épouse, 24 ans.
Ses parents décèdent prématurément (à vérifier…).

Pendant un temps, Pierre Labregère habite au 2, rue Michel de Montaigne, à Périgueux (24), et travaille comme garçon de café.

Incorporé le 20 novembre 1913 au 126e régiment d’infanterie, il est réformé n° 2 par la commission spéciale de Brive dès le 3 décembre suivant pour « faiblesse irrémédiable ». Le 3 décembre 1914, après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, la commission spéciale de Limoges le maintient réformé, décision maintenue par la commission de réforme de Tours (Indre-et-Loire) en avril 1917. Cependant, entre temps, le 24 août 1915, le conseil de guerre de la 12e région l’a condamné à deux ans de prison pour violence, voies de fait, ivresse manifeste et publique. Il est écroué à la Maison centrale de Fontevraud (Maine-et-Loire) jusqu’au 5 juillet 1917.

Le 14 mars 1924, le tribunal correctionnel de Saint-Quentin (Aisne) le condamne à huit jours de prison et deux cents francs d’amende pour « entrave à la liberté des enchères publiques ».

En août 1937, il habiterait à Saint-Quentin ou à Brantôme (24).

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 64, rue Saint-Charles à Paris 15e, à l’angle de la rue Ginoux dans le quartier Beaugrenelle. Il est célibataire.

Pierre Labregère est peintre en bâtiment.

Le 29 juillet 1941, il est arrêté « en flagrant délit d’inscriptions communistes sur les murs » et inculpé d’infraction au décret du 26-09-1939 (dissolution et interdiction du PC).

Trois jours plus tard, le 1er août, la 14e chambre du Tribunal correctionnel de la Seine le condamne à quatre mois d’emprisonnement. Le 13 août, il est conduit à la Prison de Fresnes [...]

Israël KUPFERMAN – 46291

Israël, Meyer, Kupferman naît le 25 mai 1904 à Tarnow (Pologne).

Le 14 novembre 1930, il arrive en France.

Vers 1933, il épouse Frania Rothblum-Propper, née le 1er juin 1905 à Cracovie (Pologne).

Ils ont un fils, Alfred, dit Fred, né le 25 janvier 1934 à Paris 11e.

Israël Kupferman travaille comme ingénieur des Travaux publics (diplômé des Ponts-et-Chaussées ?).

Pendant la guerre d’Espagne, Israël Kupferman part combattre dans les rangs des républicains en lutte contre la rébellion du général Franco, soutenue par Hitler et Mussolini.

Il existe une incertitude sur son domicile durant la guerre : à Auschwitz, il sera enregistré comme domicilié au 36, rue Monge à Paris 5e.

Mais, dans cette période, la famille habite également au 3, rue Jean-Sicard à Paris 15e, un immeuble récent à l’angle du boulevard Lefebvre ; peut-être une planque fournie par la Résistance afin d’y installer un matériel permettant d’imprimer des affichettes (c’est à cette adresse que la famille vivra après la guerre).

Le couple est actif dans un réseau de Résistance aux côtés de Marguerite Camplan, dite “Peggy”, Simone Chaye, Sacha Segal (physicien enseignant au Collège de France) et son épouse, Tedy Segal [1] (oenologue). Le responsable de leur groupe pour l’ouest de Paris est Laborde.

Le 14 mai 1941, Israël Kupferman est arrêté. Il fait probablement partie des milliers de juifs étrangers résidant à Paris convoqués par la police française pour être aussitôt arrêtés (rafle dite “du billet vert” [2]) et dirigés vers les camps français de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (tous deux dans le Loiret) ; Israël Kupferman est interné au camp de Pithiviers.

Le 6 juin 1942, il est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre la fin avril et la fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont [...]

Mendel KRONENFELD – 46290

Moses, Mendel, Kronenfeld naît le 21 mars 1911 à Kutach (Pologne), ou à Kuty (Russie), fils de Bers Kronenfeld et d’Ester Zwiebach.

Quand il vient en France, sa mère, veuve, est domiciliée à Vijnita (Roumanie).

Il fait ses études à la faculté de Droit et de Sciences de Caen (Calvados – 14), mais devient chimiste.

Mendel Kronenfel est naturalisé français par décret le 21 août 1937.

À la fin du premier trimestre 1938, il est domicilié 45, rue Neuve Saint-Jean à Caen.

Le 29 mars de cette année à Caen, Mendel Kronenfel épouse Lucie Colombe Lia Brehon, une française catholique fille d’un retraité de la Marine, née le 18 septembre 1903 à Lion-sur-Mer (14), couturière, domiciliée au 100, rue Saint-Jean à Caen. Les témoins sont  deux ingénieurs : Abraham Erdreich, domicilié également 45, rue Neuve Saint-Jean, et Moritz Scharf, au mariage duquel Mendel Kronenfel a été lui-même témoin un an plus tôt.

Il semble que Mendel Kronenfel s’installe alors chez son épouse : au moment de son arrestation, il est domicilié au 100, rue Saint-Jean.

Il est mobilisé en 1939-40.

Le 27 février 1942, son nom figure sur une liste de 34 Juifs domiciliés dans la région du Calvados et de la Manche transmise par le SS-Hauptsturmführer Müller au SS-Obersturmführer Dannecker, à Paris. La note accompagnant cette liste précise qu’il est prévu d’arrêter 100 hommes juifs âgés entre 18 et 65 ans aux alentours de Caen afin de les interner, sans que la date d’arrestation ni le camp d’internement ne soient mentionnés.

Dans la nuit du 1er au 2 mai 1942, Mendel Kronenfeld est arrêté à son domicile par la police française : il figure comme Juif sur une liste d’arrestations demandées par la Feldkommandantur 723 de Caen à la suite du déraillement de Moult-Argences (Airan) [1]. Le soir, il [...]

Jan (Jean) KRECIOCH – 45706

Jan (Jean) Krecioch naît le 26 mai 1893 à Chocznia (Pologne), fils de Tomasz Krecioch et de Ludwida Styla. Il conservera la nationalité polonaise.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 184, rue Émile-Heurteau (aujourd’hui rue des Pommiers), « troisième rangée » de la cité ouvrière de la Petit-Fin, à Homécourt (Meurthe-et-Moselle – 54). Il est voisin de Wladyslaw Bigos, Jean Trzeciak, et Victor Ziemkiewicz.

Avec son épouse, Maria, ils ont six enfants.

Jean Krecioch est mineur de fer au puits du Fond de la Noue à Homécourt.

Le 2 mars 1942, il est arrêté à son domicile par les « autorités allemandes ».

À la suite du sabotage du transformateur électrique de l’usine d’Auboué dans la nuit du 4 au 5 février ; action de résistance qui déclenche une vague d’arrestations dans le département (70, dont plusieurs dizaines de futurs “45000”), Jean Krecioch est désigné comme otage, probablement en tant que « nationaliste polonais » ; à vérifier…

À une date restant à préciser, il est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Jean Krecioch est enregistré au camp souche [...]

Julius KRAEMER – 46289

Julius Kraemer (ou Krämer) naît le 18 février 1897 à Nieder-Weisel, limitrophe de Buzbach, en Hesse (Allemagne).

À une date restant à préciser, il se marie avec Irma Schwartz, née le 5 mars 1904 à Nieder-Weisel. Ils ont un fils, Kurt, né le 3 septembre 1926 à Nieder-Weisel.

Sous l’occupation, la famille habite le petit village de Mesnil-Eudes, au sud de Lisieux (Calvados – 14), Julius Kramer se déclare comme agriculteur.

Le 1er mai 1942, il est arrêté à Lisieux, comme otage juif à la suite du déraillement de Moult-Argences (Airan) [1] et conduit le 2 mai à la Maison centrale de la Maladrerie à Caen.

Le 4 mai, remis aux autorités d’occupation, il est au “petit lycée” où sont rassemblés les otages du Calvados. Le soir même, il fait partie du groupe de détenus transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). Ils y arrivent le lendemain, 5 mai, en soirée.

Entre fin avril et fin juin 1942, Julius Krämer est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Julius Krämer est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 46289 ; les cinquante otages déportés comme Juifs ont [...]

Jacob KIRSNER ou KIRZNER – (46288 ?)

Jacob Kirzner naît le 22 mai 1897 (ou 1899) à Zebludowa (Pologne).

À une date restant à préciser, il se marie avec Krejla ou Keyla Ruddt ou Rudzy, née le 7 juillet 1899 à Gródeck (Galicie orientale, alors dans l’empire d’Autriche-Hongrie). Ils ont sept enfants : d’abord Elka (Eliane), née le 26 décembre 1923, et Sarah, née le 26 février 1925, toutes deux à Grodeck. Puis la famille arrive en France : Eva, naît le 23 avril 1931 à Caen, comme Maurice, né le 19 juillet 1936, Odette, née le 23 août 1937, et les jumelles Annie et Lydia/Lucie, nées le 3 mars 1938.

En 1936, et jusqu’au moment de l’arrestation du chef de famille, celle-ci est domiciliée au 23, place Saint-Sauveur à Caen (Calvados). Jacob Kirzner et son épouse sont commerçants. En 1936, ils ont encore la nationalité polonaise ; cette-année-là, ils hébergent une domestique polonaise.

Le 27 février 1942, les noms de Jacob et Keijla Kirzner figurent sur une liste de 34 Juifs domiciliés dans la région du Calvados et de la Manche transmise par le SS-Hauptsturmführer Müller au SS-Obersturmführer Dannecker, à Paris. La note accompagnant cette liste précise qu’il est prévu d’arrêter 100 hommes juifs âgés entre 18 et 65 ans aux alentours de Caen afin de les interner, sans que la la date d’arrestation ni le camp d’internement ne soient mentionnés.

Début mai 1942, Jacob Kirzner est arrêté comme otage juif à la suite du déraillement d’un train de permissionnaires allemands à Moult-Argences (Airan) [1]. Le 4 ou le 9 mai au soir, il fait partie du groupe de détenus conduits à la gare de marchandises de Caen pour être transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et [...]