memoirevive

Roger (Alexandre) KINSBOURG – 46287

Roger Kinsbourg naît le 22 août 1890 à Remiremont (Vosges), d’Anatole Kinsbourg, 32 ans, docteur en médecine (dont le père est également médecin), et de Aline Weil, 24 ans, domiciliés au 24, place de l’Église.

Mobilisé pendant la guerre de 1914-1918, il est blessé à Verdun.

Le 24 juin 1920, il se marie une première fois à Strasbourg (Bas-Rhin).

Le 8 février 1933, à Spada (Meuse), il épouse Alice Weiss en secondes noces.

Il est « directeur particulier d’assurances ».

À des dates restant à préciser, il est élu maire-adjoint de Metz (Moselle) et désigné vice-président du Souvenir Français de la Moselle.

En 1938, il se réfugie à Chenove, au Sud de Dijon (Côte-d’Or – 21), ayant domicile au 7, rue Charles Poisot (les Allemands écrivent « Karl-Ponsot »).

Le 2 juillet 1941, il est arrêté à son domicile par la gestapo suite à une dénonciation d’origine indéterminée le qualifiant de communiste et d’israélite ; deux tracts communistes ainsi qu’un sabre sont trouvés au cours de la perquisition. Il est incarcéré le 2 juillet, en même temps que Paul Charton (45357). Le 3 juillet, son nom et son adresse figurent sur une liste de « militants communistes arrêtés, jusqu’à ce jour, par les autorités allemandes » établie par la 11e brigade régionale de Police judiciaire à destination du préfet.

Roger Kinsbourg est finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Le 20 août, Mme Kinsbourg, sa mère, ne sachant ce qu’il est devenu, écrit au Maréchal Pétain.

Le 25 août , le directeur de cabinet du Maréchal Pétain adresse un courrier au préfet de Côte-d’Or pour s’enquérir du sort de Roger Kinsbourg, sa famille étant sans nouvelles. En marge de ce courrier, le préfet annote en rouge qu’une enquête est prescrite et que l’intéressé est israélite.

Le 1er septembre, dans son rapport au commissaire principal de la 11e [...]

Louis KILLIAN – 45705

Louis Killian naît le 24 février 1920 à Châlons-sur-Marne (Marne – 51).
Au moment de son arrestation, il est domicilié à Saint-Memmie (51) ; son adresse reste à préciser (au 76 Grande-Rue ?).
À des dates et pour un motif restant à préciser, il est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, Louis Killian est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45705 (sa photo d’immatriculation n’a pas été retrouvée).
Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et [...]

Albert KEYSER ou KAISER – (45704 ?)

Albert Kaiser naît le 28 décembre 1900 à Paris 3e, fils d’Albert Auguste Kaiser, 21 ans, mouleur en cuivre, et de Valérie Rogier, 20 ans, employée, domiciliés ensemble au 98, rue du Temple ; le nouveau-né est présenté à l’état civil par son père. Pupille de l’Assistance publique de la Seine dès 1901, Albert Kaiser est hébergé par un couple d’agriculteurs au lieu dit la Berthaudrie à Morlac (Cher – 18) en 1906. En 1911, il y est rejoint par un autre enfant assisté. Puis il est placé à Vesdun.

Il commence à travailler comme charcutier.

Le 13 mars 1918, à Bourges, il s’engage volontairement dans la marine pour la durée de la guerre. Le jour même, il arrive au 3e dépôt des équipages de la Flotte à Lorient. Un an plus tard, le 8 mars 1919, il est renvoyé dans ses foyers sur sa demande, en attendant l’appel normal de sa classe. Le 25 avril 1921, il est rappelé sous les drapeaux au 148e régiment d’infanterie. Le 24 avril 1922, il est libéré du service actif, titulaire d’un certificat de bonne conduite, et se retire au 27, rue Benjamin-Constant à Saint-Amand-Montrond (18).

Après la guerre, il modifie l’orthographe de son patronyme – sans doute considéré comme trop proche du titre de l’ex-empereur d’Allemagne Guillaume II – et déclare se nommer « Keyser ».

Le 7 octobre 1922, à Saint-Amand-Montrond, il se marie avec Marie-Louise Burlaud, née le 7 mai 1898 à Braize (Allier). Ils auront trois enfants dont deux fils, Jacques, né le 7 mai 1923, et Robert, né en 1928, tous deux à Saint-Amand-Montrond. En 1926, Ils habitent au 6, rue du 14 juillet, et hébergent Louise Burlaud, née en 1902, ouvrière (chez Erlich ?).

Devenu ouvrier [...]

Joseph KERMEN – 45703

Joseph, Marie, Kermen naît le 22 juin 1908, au hameau de Ker An Bley (ou Ker Ar Blec’h), sur la commune de Bulat-Pestivien (Côtes-d’Armor [1] – 22), dans une famille de paysans modestes (sa mère, Brigitte Le Naour, ne parle que le Breton).

En décembre 1912, la famille s’installe au Peulven, une ferme à l’écart du village de Callac (22).

Lors de le Grande guerre, Joseph voit disparaître deux de ses frères aînés, Pierre et Théophile, et deux de ses beaux-frères, Yves Corrio et Guillaume Cazoulat, tués sur le front. Pierre, mobilisé au 411e régiment d’infanterie, tué le 6 janvier 1916, dans la tranchée de Posen, en Champagne. Théophile, mobilisé au 88e régiment d’infanterie, gazé, mort le 2 février 1917, à l’ambulance de Mourmelon-le-Petit.

Avec le benjamin de la famille – Yves – Joseph Kermen reçoit une formation de mécanicien. Tous deux sont envoyés dans le Pas-de-Calais (62) pour subvenir aux besoins d’une de leurs sœurs, Nathalie, dont le mari est mourant.Alors qu’il n’a même pas 16 ans, Joseph Kermen est embauché comme ajusteur par une usine de construction de machines à Béthune, puis par la Compagnie des mines de Bruay-en-Artois (62). Il s’initie à la musique dans une fanfare où il joue du cornet.

Il rencontre Jeanne Lefèvre, une fille des corons, elle-même orpheline d’un père, Olivier, tué sur le front le 11 janvier 1915. Un enfant est en route : ils se marient. Elle n’a que 15 ans (elle lui a menti sur son âge !). Leur fils Claude naît le 22 mars 1928.

En 1930, ils arrivent à Paris pour s’installer dans le 18e ; ils changeront plusieurs fois de domicile dans le même arrondissement. Enfin, ils accèdent à un appartement HBM dans l’immeuble à gradins conçu par Henry Sauvage au-dessus de la piscine de la [...]

Joseph KERHERVÉ – 45702

© Droits réservés.Joseph Kerhervé naît le 6 juin 1904 à Lohuec (Côtes-du-Nord / Côtes-d’Armor [1]), de François Kerhervé, 38 ans, laboureur, et de Maria Jaouen, son épouse, 32 ans.

Le 10 mai 1929 à Plourach, il épouse Marie Lachater. Ils n’ont pas d’enfant.

Au moment de son arrestation, Joseph Kerhervé est domicilié au 80, rue d’Amiens à Pierrefitte-sur-Seine [2] (Seine / Seine-Saint-Denis).

Dans les années 1930, il travaille comme “journalier” à l’Usine à gaz de Paris, située au Landy, à Saint-Denis [2].

Militant communiste et syndical, il est secrétaire du groupe syndical du Landy.

En mai 1938, il est membre du conseil d’administration du syndicat CGT du Gaz de Paris (section ouvriers).

Au début de l’occupation, il est l’un des responsables du syndicat clandestin de l’usine du Landy.

Le 16 avril 1941 (mandat de dépôt), Joseph Kerhervé est arrêté pour avoir distribué des tracts à Sarcelles au mois de février précédent et réalisé des collectes en faveur des communistes victimes de la répression allemande et vichyste. Il est d’abord écroué à la Maison d’arrêt de Pontoise.

Le 28 mai 1941, le Tribunal correctionnel de Pontoise le condamne à huit mois de prison et 50 francs d’amende, mais il fait appel. Le 2 juillet, il est transféré à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e) et le 4 juillet à l’établissement pénitentiaire de Fresnes (Seine / Val-de-Marne).

Le 28 juillet, la 10e chambre de la Cour d’appel de Paris confirme la sentence.

À l’expiration de sa peine, Joseph Kerhervé n’est pas libéré, mais interné administrativement : le 16 octobre 1941, il est conduit au dépôt de la Préfecture de police de Paris (sous-sol de la Conciergerie, au 3, quai de l’Horloge sur l’île de la Cité). Le 10 novembre, il fait partie d’un groupe de 58 militants communistes transféré au « centre de séjour surveillé » (CSS) de Rouillé [...]

Aron KATZ – 46286

Aron Katz, né le 14 juillet 1910 à Ankara (Turquie)
Au moment de son arrestation, il est peut-être domicilié au 21, rue de la Villette à Paris 19e.
Le 6 mars 1941, les services de police français effectuent une perquisition infructueuse au domicile d’un suspect communiste portant ce nom (à vérifier…). Après son arrestation, il donne comme adresse Jérusalem, là où probablement réside sa famille.
À des dates et pour un motif restant à préciser – très probablement comme otage juif -, il est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler). Il est sur la liste (reconstituée) des hommes déportés comme otages juifs.
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, Aron Katz est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 46286 (aucune photo de détenu de ce convoi n’a été retrouvée après le matricule 46172).
Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.
Le lendemain, [...]

François JUVIN – 45700

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.François, Marie, Maillard naît le 23 avril 1891 au Petit-Auverné (Loire-Inférieure / Loire-Atlantique [1] – 44), au domicile de son grand-père maternel, journalier âgé de 76 ans, fils de Philomène Maillard, 23 ans, domestique. Le 27 juin 1895, à Châteaubriant (44), François Marie Juvin, 32 ans, journalier, le reconnaît comme fils en épousant sa mère, alors cuisinière âgée de 27 ans.

Pendant un temps, il habite à Boussay, à la limite sud-est du département, et travaille comme « garde ».

Le 10 octobre 1912, François Juvin est incorporé au 64e régiment d’infanterie. Quand la guerre est déclarée, début août 1914, il reste mobilisé, rejoignant le front dès le 5 août. Le 1er septembre 1914, il est blessé à la cuisse gauche par éclat d’obus, mais n’est pas évacué. Le 4 février 1915, il est nommé soldat de 1re classe. Le 2 mars 1915, il est évacué pour une plaie légère par éclat d’obus. Le 24 avril, il est nommé caporal. Le 1er juillet 1916, à Estrée, un éclat d’obus lui occasionne une fracture du maxillaire inférieure gauche avec la perte de 12 dents ; il est évacué. Un mois plus tard, il est cité à l’ordre de son régiment : « Très bon caporal mitrailleur, brave et courageux, a été grièvement blessé auprès de sa pièce sur sa ligne de feu ». Le 6 novembre 1917, la commission de réforme de Nantes le réforme temporairement et le propose n° 1 avec gratification renouvelable n° 7 pour « néphrite chronique, hématurie, anévrisme artéto-veineux de la fémorale gauche opérée, imputable au service (?) ». Le 26 décembre 1918, la commission de réforme de Nantes [...]

Julien JURION – (45701 ?)

Julien Albert Jurion naît le 25 avril 1895 à Renwez (Ardennes), chez ses parents, Émile Jurion, 40 ans, “manouvrier”, et Thérèse Odile Martin, 37 ans, son épouse.

De la classe 1915, Julien Jurion n’est pas recensé « en temps utile par suite d’un cas de force majeure » (occupation du département par l’armée allemande ?).

Le 16 février 1915, il a un fils, Pierre Julien.

Le 30 septembre 1916 à Renwez, Julien Jurion se marie avec Jeanne Henriette Toussaint, née le 8 janvier 1897 à Montcy-Saint-Pierre [1].

Le 12 mai 1917, le couple une fille, Carmen, Amélie.

 Le 16 mai 1919, Julien Jurion est incorporé au 72e régiment d’infanterie comme soldat de 2e classe afin d’accomplir son service militaire. Mais, dès le 24 août suivant, il est mis en congé illimité de démobilisation.

En août 1919, ils habitent au Bout de la Ville, à Renwez.Le 9 mars 1921 naît Odette, le 1er avril 1926, Marcelle, et, le 16 mai 1934, Denise, toutes trois à Renwez.

En 1936 et jusqu’au moment de son arrestation, Julien Jurion est domicilié rue Léon-Spekam à Renwez, toujours dans le quartier du Bout de la Ville. En 1936, Henriette Jurion est « débitante ».

 Le 24 septembre 1938, lors de la crise des Sudètes débouchant sur les accords de Munich livrant la Tchécoslovaquie à Hitler, Julien Jurion est rappelé à l’activité militaire et affecté au 24e régiment de travailleurs. Il est renvoyé dans ses foyers le 3 octobre.

Il est alors secrétaire de la cellule communiste de Renwez.

Le 27 août 1939, il est de nouveau mobilisé et incorporé au 23e R.T. Mais il est renvoyé dans ses foyers le 30 octobre, sans affectation et dégagé de toutes obligations militaires, comme père de famille nombreuse (cinq enfants).

Le 19 octobre 1941, Julien Jurion est arrêté à son [...]

Jacques JUNG – 45699

Jacques (Charles ?) Jung naît le 23 juillet 1898 à Brumath (Bas-Rhin), en Alsace annexée au Reich allemand, fils de Joseph Jung, journalier, et Joséphine Zissel.

Le 23 avril 1917, il est mobilisé au sein de l’armée allemande – qui incorpore les jeunes gens dès l’âge de 18 ans – au 19e régiment du Génie (jusqu’au 17 novembre 1918).

Le 6 avril 1920 à Moyeuvre-Grande (Moselle), il se marie avec Marguerite Matzel, née le 2 décembre 1899 dans cette commune. Ils ont neuf enfants : Mathias, âgé de 21 ans en septembre 1941, Charles (19 ans), Marie (18 ans), Fernand (16 ans), Georgette (14 ans), Jacqueline (11 ans), René (10 ans), Marguerite (7 ans), et Raymond (11 ans).

À Brumath, Charles Jung est inscrit au carnet “B”.

En avril 1930, la famille emménage à Homécourt (Meurthe-et-Moselle – 54).

Au moment de son arrestation, Charles Jung est domicilié au 13, rue Pierre-Sépulchre à Homécourt. Cinq enfants sont encore à la charge du couple lors de l’arrestation du chef de famille.

Charles Jung est ouvrier-ferblantier aux Forges et Aciéries de la Marine à Homécourt. Il est adhérent au Syndicat des Métaux.

Sous l’occupation, sa maitrise de l’allemand le conduit à participer à la rédaction de tracts destinés aux soldats de l’armée d’occupation.

Au printemps 1941, dans un rapport adressé au gouvernement de Vichy, le préfet Jean Schmidt signale la recrudescence récente de la propagande imprimée clandestine en Meurthe-et-Moselle, l’accompagnant d’une liste des arrêtés d’internement administratif d’une durée de quinze jours qu’il a signé à l’encontre d’ex-militants communistes : 28 pour l’arrondissement de Nancy, 7 pour l’arrondissement de Lunéville, 6 pour l’arrondissement de Briey. Dans ce dernier secteur, l’arrêté concernant Jacques Jung a été pris le 3 mars, et celui-ci a été conduit à la Maison d’arrêt de Briey dès [...]

Louis, Roger, JUILLAND – 45698

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Louis, Roger, Durieux naît le 18 janvier 1915 à Lyon 1er (Rhône), chez sa mère, Émilie Jeanne Durieux, 31 ans, domiciliée au 8, rue Bodin, et de père alors non dénommé. Le 19 octobre 1918, à la mairie du 1er arrondissement de Lyon, l’enfant est reconnu par Antoine Juilland, né le 16 octobre 1873 à Premeyzel (Ain), baguetteur. Puis il est légitimé par le mariage de ses parents en cette mairie le 9 avril 1921 – sa mère a alors 37 ans et son père 47 ans ; ils habitent ensemble au 8 rue Bodin depuis la démobilisation d’Antoine, le 8 janvier 1919, du 19e escadron du train des équipages.

Les trois membres de la famille habitent toujours à cette adresse au printemps 1931.

Au moment de son arrestation, Roger Juilland est domicilié à Lyon (mais arrêté à Paris ?) ; son adresse reste à préciser.

À des dates et pour un motif restant à préciser, Roger Juilland est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en [...]