memoirevive

Gérard GILLOT – 45601

En octobre 1945, cinq mois
après son retour des camps
(voir ci-dessous). D.R.Gérard, Lucien, Gillot naît le 17 juillet 1921 à Saint-Éliph (Eure-et-Loir – 28), fils de Julien Gillot, 24 ans, et de Thérèse Gouyer, son épouse, 20 ans.

Avant guerre, Gérard Gillot est domicilié au lieu-dit La Sauvagère sur la commune de Meaucé (28), chez ses parents ; il est alors ouvrier agricole.

Au début de l’occupation, il est requis par l’armée allemande avec d’autres jeunes gens, dont Michel Eustase [1], obligés de creuser des tranchées coupe-feu autour d’un dépôt de carburant aménagé dans le parc du château de La Loupe, réquisitionné.

Le 4 novembre 1940, il est embauché comme manœuvre (terrassier) au camp d’aviation de Chartres-Champhol (28), base aérienne militaire réquisitionnée par l’armée de l’air allemande (Luftwaffe) et où beaucoup d’ouvriers de la région parisienne sont venus chercher du travail.

Gérard Gillot loge alors dans une chambre au 59, rue des Grandes-Filles-Dieu, à Chartres, et va prendre ses repas dans un café proche, tenu par Madame Maréchal au 10 de la même rue. L’établissement est fréquenté par d’autres ouvriers du camp d’aviation, notamment des électriciens. Selon le commissaire de police de Chartres, « la propagande a été reprise à la suite de l’arrivée d’ouvriers de la Région parisienne embauchés sur les chantiers du camp d’aviation ouverts par les autorités d’occupation ».

Le dimanche, Gérard Gillot retourne chez ses parents.

Dans cette période, selon des procès verbaux de police ultérieurs, Henri Berton (55 ans) et Roger Rebière (28 ans, chauffagiste parisien en pension dans le café) préparent des tracts et journaux communistes, ainsi que des “papillons” rouges gommés (collants), au premier étage, dans la chambre de Marguerite Maréchal, laquelle est au courant de leur activité mais n’y participe pas. Mis sous enveloppe portant l’adresse d’un destinataire ou simplement pliés en deux, les imprimés sont ensuite [...]

Eugène GILLES – 45599

Eugène, Ernest, GILLES, naît le 26 août 1896 à Arrou (Eure-et-Loir), fils de Valentin Gilles, 33 ans, patron pâtissier, et d’Ernestine Landier, 31 ans, son épouse. Eugène a un frère, Albert, né en 1891.

À la fin de sa scolarité, Eugène Gilles devient garçon-coiffeur. Il est alors domicilié au 2, place Félix-Faure à Rambouillet (Seine-et-Oise).

Début août 1914, la Première Guerre mondiale est enclenchée. Mobilisé le 8 avril 1915, Eugène Gilles rejoint le 31e régiment d’infanterie. Il monte au front le 4 décembre suivant, dans le secteur de la butte de Vauquois, 25 km à l’ouest de Verdun (?). Le 28 avril 1916, il est affecté à la Compagnie de mitrailleurs 2/31.

Le 20 septembre suivant, dans le secteur du bois de Saint-Pierre-Vaast au cours de la Bataille de la somme (?), Eugène Gilles « contribue à repousser une puissante contre-attaque ennemie par la précision de son tir ». Un mois plus tard, il est cité à l’ordre de son régiment : « mitrailleur remarquable, pendant la période de combats du 14 au 21 septembre 1916, a assuré les services de sa pièce avec un sang-froid et une audace digne d’éloge ». Il est décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Le 31 décembre, il est promu soldat de première classe. Le 27 mars 1917, il est évacué malade vers des services d’ambulance pour « courbature, phlébite », jusqu’au 19 mai. Bénéficiant d’un congé de convalescence de trente jours, il rejoint son unité au front le 24 juin suivant. Mis en congé illimité de démobilisation le 24 septembre 1919, il se retire à Arrou, titulaire d’un certificat de bonne conduite.

Le 9 septembre 1919 à Arrou, encore soldat, Eugène Gilles se marie avec Aline, Valentine, Legendre, née à Arrou [...]

Joseph GILLES – 45600

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Joseph GILLES naît le 26 novembre 1897 à Épinac-les-Mines (Saône-et-Loire – 71), fils de Henri Gilles, 25 ans,  verrier chez Trunel et Compagnie, et de Marie, née Chevalier, 20 ans, son épouse, domiciliés au Chatelot. Joseph a un frère cadet, Joanny, né un an après lui.

Joseph Gilles est ouvrier verrier.

De la classe 1917, il devrait avoir été mobilisé au cours de la guerre 1914-1918 (à vérifier…).

Le 8 mars 1919, à Montmagny [1] (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), il épouse Jeanne Clavel, née en 1899 à Lyon. Ils ont deux enfants. Le 10 septembre de cette même année, leur fille Claudia Émilienne, naît à Paris 10e (2 rue Alexandre-Parody) ; ses parents sont alors domiciliés au 166 avenue du Chemin de Fer à Épinay (Seine / Seine-Saint-Denis).

En 1921, la petite famille habite au 2 route de Saint-Leu à Montmagny. Joseph est verrier chez Gillis (?) à Courbevoie.

Pendant un temps, Joseph Gilles est domicilié au 19, passage Guimas, dans le quartier des Gondoles à Choisy-le-Roi [2] (Seine / Val-de-Marne).

Lors des scrutins des 5 et 12 mai 1929, il est élu conseiller municipal de Choisy-le-Roi – représentant son quartier – sur la liste du Parti communiste menée par Louis Damaron.

En mars 1935, Joseph Gilles est radié des listes électorales et ne réapparaît pas sur celles de 1939 : il a très probablement quitté la commune pour celle de Bagneaux-sur-Loing, au sud de Nemours (Seine-et-Marne), où habitent des membres de sa famille.

Le dimanche 19 octobre 1941, Joseph Gilles est appréhendé à son domicile dans le cadre d’une vague d’arrestations décidée par l’occupant contre des communistes de Seine-et-Marne, pris comme otages en représailles de distributions de tracts et de destructions de récolte – incendies de meules et [...]

Georges GIGAREFF – (46239 ?)

Georges, Michel, Téodor, Gigareff naît le 14 juillet 1921 à Alençon (Orne)

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 9, rue du Château à Carentan (Manche).

Sa profession reste à préciser…

Le 15 avril 1941, Georges Gigareff est arrêté et interné à la prison de Caen (Calvados – 14) ; laquelle ? à vérifier…. Le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 722 de Caen le condamne à neuf mois de prison.

Le 26 février 1942, il est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, Georges Gigareff est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Georges Gigareff est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I), peut-être sous le numéro 46239, selon les listes reconstituées (la photo du détenu portant ce matricule n’a pas été retrouvée).

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des [...]

Gaston GIÉ – 45598

Droits réservés.Gaston, Eugène, Gié naît le 7 mai 1888 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), fils d’Eugène Gié, 21 ans, cocher, domicilié au 13, rue Saint-Merry, et de la demoiselle Antonine Milbert, 19 ans, femme de chambre, lesquels se marient à Fontainebleau le 25 août suivant.

Plus tard, Gaston vit avec ses parents au 37, rue du Chemin de Fer à Courbevoie [1] (Seine / Hauts-de-Seine – 92). En 1911, son père est devenu chauffeur automobile et sa mère est concierge.

Le 14 juin 1913 à Courbevoie, Gaston Gié, alors sculpteur sur bois, se marie avec Renée Ernestine Beuve, né le 20 décembre 1889 au Havre (Seine-Inférieure / Seine-Maritime), habitant jusque-là avec son père, veuf, au 81, rue Étienne Caron. Gaston et Renée Gié auront deux enfants dont Roger, Gaston, Henri, né le 10 août 1919 à Courbevoie.

Rappelé à l’activité militaire au cours de la Première guerre mondiale, Gaston Gié est grièvement blessé à Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle) : il en gardera une « brèche complète de la région pariétale ». Il sera décoré de la Médaille militaire le 28 août 1938 pour dix années de service, trois campagnes, blessure et citation à l’ordre de sa division, et deviendra trésorier de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) de 1935 à 1938 (au plan local ou national ?).

Ne trouvant plus d’emploi avec son métier de sculpteur sur bois, Gaston Gié devient gardien à l’usine Hispano-Suiza de Bois-Colombes (92).

C’est un militant communiste.

À l’arrivée des troupes allemandes, il quitte son emploi, refusant de collaborer.

Sous l’Occupation, la police française le considère comme un « militant notoire, meneur particulièrement actif » et signale qu’il a été « homme de confiance de l’ex-député Fajon ».

Le 4 décembre 1940, il est inscrit sur le rôle (n° 94181) du greffe du tribunal correctionnel de la Seine pour infraction au décret du 26 septembre 1939 (propagande [...]

Paul GIANNI – 45597

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Paul, Émile, Constantin, Gianni naît le 19 février 1922 à Paris 15e, chez ses parents, Pierre Gianni, 25 ans, employé de commerce, et Rose Martini, 27 ans, son épouse, domiciliés au 10 rue Desnouettes. Il a un frère cadet, Antoine, Camille, né le 12 juin 1923 à Paris.

Au moment de son arrestation, Paul Gianni est domicilié chez ses parents au 14, rue de Vichy à Paris 15e, avec son frère. Il est célibataire et étudiant au Lycée Buffon, dans le même arrondissement.

Sous l’occupation, Paul Gianni adhère aux Jeunesses communistes clandestines : il appartient à un “triangle” formé de trois garçons, lui-même, Jean Christian – ancien condisciple de son frère – et Jean Nicolaï, placé sous l’autorité d’une responsable, Jeannine Gagnebin, 17 ans [1]. Son groupe du 15e arrondissement fabrique des tracts et des papillons qu’ils distribuent et qu’ils collent. Leur chef de secteur serait Georges Citerne (pseudo « Éric »), alors responsable de la diffusion de la propagande dans le 15e arrondissement.

Dans la nuit du 15 décembre 1940, vers 22 heures, alors que Camille Gianni, son frère, et Jean Christian collent des affiches dans la rue des Volontaires (« Pour que vos enfants aient du pain »), ils sont surpris par une patrouille d’agents cyclistes. Camille parvient à s’enfuir, mais Jean Christian est appréhendé. Interrogé par le commissaire de police de la circonscription lors de la perquisition opérée à son domicile et devant les preuves qui l’accablent, le jeune homme livre toutes les informations qu’il possède sur son groupe.

Le 18 décembre 1940, Paul Gianni est arrêté à son domicile par des agents du commissariat de son quartier (Saint-Lambert), en même temps que son frère Camille, Jeannine Gagnebin, une jeune femmes et deux autres garçons (dont Jean Nicolaï). Inculpés d’infraction au décret [...]

Renaldo (René) GETTI – 45596

Doc. transmis par Pascale Jacquin.Renaldo (René) Getti naît le 25 novembre 1912 à Longlaville, à l’est de l’agglomération de Longwy (Meurthe-et-Moselle – 54), près de la frontière avec le Luxembourg, dans une famille d’origine italienne (il parlera l’italien), fils d’Angelo Getti, 26 ans, cafetier, et de Barbara Bombilli, 23 ans, son épouse. René – qui est français par option à la naissance – a trois frères, dont Amédée.

René Getti est manœuvre.

De la classe 1932, il effectue son service militaire dans l’infanterie.

En 1933, il adhère à la CGT, aux Jeunesses communistes et au Parti communiste.

Pendant un temps, il est secrétaire de la section du Parti communiste de Longlaville. Membre du bureau de son syndicat, il est délégué de fabrique adjoint à l’usine sidérurgique de Mont-Saint-Martin, fondée par la Société des Aciéries de Longwy (à vérifier…).

Le 9 novembre 1935, à Longwy, section de Gouraincourt, René Getti épouse Cora Piscione, née le 17 octobre 1919 (16 ans) à Montesilvano, province de Pescara, Italie ; les parents de René (qui a 22 ans) sont alors décédés.

En 1936, le couple est domicilié au 1, rue du Villé à Longlaville.

Le 2 novembre 1937, au cours de la guerre d’Espagne, René Getti quitte son foyer afin de s’engager dans les Brigades internationales pour défendre la République espagnole contre la rébellion du général Franco soutenue militairement par Hitler et Mussolini. Il arrive en Espagne le 5 novembre par l’intermédiaire du comité de Paris. Pendant un temps, il est délégué politique d’une compagnie de sapeurs – « Zappatori » (ou piocheurs, à vérifier…).

Le 22 septembre 1938, au cours de l’offensive républicaine du passage de l’Ebre (El paso del Ebro) et à la veille du retrait des brigades internationales, il est blessé à la jambe droite dans le secteur de Corbera, province de Valence.

Le 21 septembre, [...]

Joseph GERMAIN – 45595

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Joseph GERMAIN naît le 1er octobre 1910 au lieu-dit Boisbelle à Henrichemont (Cher – 18), chez ses parents, Joseph Germain, 34 ans, étameur, et Marie-Louise Merlin, 28 ans, son épouse. Ils n’y habitaient pas encore en 1906 et n’y habitent plus en 1911.

Le 2 juillet 1938, à Véreaux (18), Joseph Germain se marie avec Denise Blondeau, née le 8 décembre 1911 à Sancoins (18), et habitant avec ses parents au lieu-dit Le Château Vert dans cette commune. Le père de celle-ci est alors tuilier chez Ernest Lavallée et Cie à Grossouvre, commune voisine.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 5, rue de la Corne (de Mazières), quartier de Bourges (18).

Joseph Germain est ouvrier à l’usine métallurgique de Mazières, à Bourges.

C’est un militant communiste et syndicaliste.

Le 22 juin 1941 [1], il est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Joseph Germain est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous [...]

Daniel GERMA – 45594

Daniel Germa naît le 27 décembre 1923 à Vitry-sur-Seine [1] (Seine / Val-de-Marne). Son père, Pierre Germa, décède prématurément en 1934, des graves séquelles des gaz de combat qui l’ont atteint en 1914-1918. Les enfants deviennent pupilles de la Nation. Sa mère, Blanche, née Petitmangin le 7 juillet 1890 à Paris 13e, travaille comme employée communale aux bains-douches de Vitry. Il a une sœur, Jacqueline, née en 1918, un frère plus âgé, Lucien, né le 11 août 1921 à Vitry, et un autre plus jeune, Michel, né en 1929.

De 1936 à la guerre, la famille est domiciliée au 7, voie Broca à Vitry, dans un pavillon dont la mère est propriétaire.

Métallo, Daniel Germa est tourneur à la Fonderie Technique de Vitry, voie Ampère.

Sous l’occupation, il est actif au sein des Jeunesses communistes clandestines, avec son frère Lucien, Ginette Mateos, Maurice Coulin fils… Son groupe fabrique des “papillons”, entre autres avec l’imprimerie en jouet de son jeune frère Michel.

Le 3 septembre 1940, le commissaire de police de la circonscription de Choisy-le-Roi constate « l’exposition d’une oriflamme de l’ex-parti communiste sur des fils télégraphiques avenue de la République à Fresnes, et de nombreuses inscriptions séditieuses peintes au minium sur la chaussée et sur les murs ». Le lendemain, 4 septembre, accompagné de trois inspecteurs, il procède à l’arrestation à leurs domiciles respectifs de trois “individus” : André Ch., 20 ans, de Fresnes, Raymond Saint-Lary, 20 ans, de Fresnes, et Lucien Germa, jeune frère de Daniel. Les deux premiers reconnaissent les faits et, chez André Ch., le commissaire de police découvre « des pots de peinture semblable à celle des inscriptions et un fragment de la baguette en bois [ayant] servi à confectionner le support de l’oriflamme ». Au domicile [...]

Marcel GÉRÉ – 45593

Musée de la Résistance
de Blois. Cliché ARMREL.
Marcel Géré naît le 31 mars 1910 à Sarge-sur-Braye ou à Brou (Loir-et-Cher – 41).
Au moment de son arrestation, il est domicilié à Villefranche-sur-Cher, six kilomètres au sud de Romorantin (41) ; son adresse reste à préciser.
Marcel Géré est charpentier.
Il est considéré comme communiste.
Le 30 avril 1942, à Romorantin, cinq résistants communistes sont découverts par des soldats allemandsalors qu’ils distribuent des tracts. Armés, ils ne se laissent pas arrêter et blessent les soldats dont un sous-officier qui succombe à ses blessures. Les mesures de représailles prévoient l’exécution immédiate de dix communistes, Juifs et de proches des auteurs présumés. Vingt autres personnes doivent être exécutées si au bout de huit jours les « malfaiteurs » ne sont pas arrêtés. Des rafles sont opérées dans la ville et dans le département afin de pouvoir « transférer d’autres personnes vers l’Est, dans les camps de travaux forcés. »
Le lendemain 1er mai, Marcel Géré est arrêté comme otage. D’abord détenu à Orléans, il est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, [...]