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René FAURE – (46324 ?)

François, René, Faure naît le 26 avril 1915 à Sussac (Haute-Vienne), fils de Pierre Faure, 27 ans, maçon, alors “sous les drapeaux”, caporal au 108e régiment d’infanterie, et Louise Dugrand, 24 ans, cultivatrice, son épouse, domiciliés au Chédail. Le nouveau-né est présenté à l’état civil par son grand-père maternel, “colon” au Chédail.

Avant-guerre, en février 1912, son père habitait à Paris. En mai 1914, il était domicilié au 31 rue Saint-Charles à Paris 15e.

De la classe 1907, il a été rappelé à l’activité militaire le 4 août 1914. Le 7 juillet 1918, il est cité à l’ordre du régiment : « … en entraînant avec une rare énergie sa demi section à l’avant des positions ennemies » ; il reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze. Nommé sergent le 11 juin 1916, il est évacué, malade, le 9 novembre 1918, à la veille de l’armistice. Envoyé en congé de démobilisation le 1er avril 1921, il se retire à Sussac.

En août 1928, la petite famille habite au 45 rue des Maraîchers à Paris 20e.

Le 3 février 1940 à Choisy-le-Roi, René Faure épouse Irène Faure, peut être une cousine, née le 1er avril 1918 à Paris 14e, dactylographe. Ils n’ont pas d’enfant.

En 1937 et jusqu’au moment de son arrestation, le couple est domicilié au 43, rue du Volga à Paris 20e, vers la rue des Maraîchers.

René Faure est cimentier.

Il est membre du Parti communiste « du début de novembre 1938 jusqu’à la dissolution ». En août 1939, il est secrétaire de la cellule n° 2049. Son épouse partage ses idées, mais sans adhérer ni militer.

Mobilisé dans la période 1939-1940, René Faure revient chez lui en août 1940. Contacté par Paul Clément, il accepte de participer à la distribution de propagande clandestine.

René Faure participe également [...]

Louis FAURE – 46234

Louis Faure naît le 3 janvier 1921 à Paris 14e arrondissement, fils de Jacques Faure et de Marie Louise Jabain.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 24, avenue Ernest-Renan à Issy-les-Moulineaux [1] (Seine / Hauts-de-Seine – 92) ; une autre source indique le 27, rue Juge à Paris 15e : un homonyme ?

Louis Faure, âgé de 20 ans, est est ouvrier imprimeur à l’imprimerie Desfossés à Issy-les-Moulineaux (Seine / Hauts-de-Seine) et travaille – et milite clandestinement – avec son collègue Henri André, de Paris 5e, âgé de 25 ans, qui lui transmet des tracts à distribuer. Il en reçoit également d’un nommé « Pierre ».

André et lui sortent clandestinement des feuilles de tickets d’alimentation édités par leur l’entreprise.

Le 23 ou 25 janvier 1941, des agents du commissariat de police du quartier de la Porte-Saint-Martin (Paris 10e) arrêtent Louis Faure rue Letellier à Paris 15e (sont témoins de cette arrestation un restaurateur et Georges Autret, habitant dans cette rue). À la recherche des tickets d’alimentation volés, les policiers trouvent, lors de la perquisition opérée à son domicile, une vingtaine d’exemplaires des journaux communistes clandestins L’Humanité n° 85 et La Voix de Paris. Inculpés simultanément d’infraction au décret du 26 septembre 1939 et à la loi du 17 septembre 1940, les deux imprimeurs sont conduits le jour même au dépôt de la préfecture de police, à la disposition du Parquet de la Seine.

Le 17 mars, la 12e chambre du Tribunal correctionnel de la Seine condamne Louis Faure et Henri André chacun à deux ans de prison et 100 F d’amende. Ils se pourvoient en appel. Ils sont aussitôt écroué à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e).

Le 5 avril, Louis Faure est transféré à l’établissement pénitentiaire de Fresnes [2] (Seine / [...]

Albert FAUGERON – 45529

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Albert Faugeron naît le 1er avril 1921 à la maternité de Port-Royal (Paris 14e), fils de Pierre Faugeron, 35 ans, maçon, et d’Amélie Lavergne, 32 ans, son épouse, receveuse, domiciliés au 25 rue Mouffetard (Paris 5e).

À sa naissance, Albert a un frère, Henri, né le 29 janvier 1920.

En novembre suivant, la famille est installée au 163 rue du Château-des-Rentiers, à Paris 13e.

En décembre 1927, la famille habite en immeuble au 26 rue Brézin à Paris 14e.

La mère décède le 25 mai 1931 à l’hôpital Broussais (alors au 96 rue Didot), âgée de 42 ans ; Henri a 11 ans et Albert a 10 ans. Le 2 décembre suivant, Henri est “adopté par la Nation” en vertu d’un jugement rendu par le Tribunal de la Seine (la mention équivalente n’a pas été trouvée concernant Albert…).

Le 29 septembre 1934 à Paris 14e, le père se remarie avec Eugénie Valérie Thonon, née le 1er décembre 1889 en Ardèche, 29 ans, concierge (de leur immeuble ?).

De 1935 au 30 septembre 1939, Albert Faugeron fait son apprentissage comme apprenti-serrurier ou ajusteur aux usines Branca, avenue de Chatillon (Paris 13e).

Il est célibataire.

Il est membre de l’Union Sportive du 14e, affiliée à la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).

En 1938, il adhère aux Jeunesses communistes.

À partir du 1er octobre 1939, il est mobilisé comme “affecté spécial” aux usines Caudron-Renault, rue du Point-du-Jour à Boulogne-Billancourt, « en qualité d’ajusteur dans l’aviation ».

Jusqu’au 15 octobre 1940, Albert Faugeron habite chez ses parents, puis les quitte « à la suite d’une discussion » pour aller loger au Fred Hôtel, 11 avenue Abel François Villemain (Paris 14e), établissement toujours existant [...]

André FAUDRY – 45528

André, Louis, Faudry naît le 19 mai 1914 à Marspich (Moselle), fils de Joseph, Louis, Faudry, 32 ans, et de Marie, Hélène, Krestchmer, 23 ans. André a un frère plus âgé, Albert, Marius, né le 10 juillet 1910 à Differdange (Differdingen – Duché de Luxembourg, proche de la frontière française), où leur parents se sont mariés le 13 juin 1908.

En 1931, André habite avec ses parents au 2bis allée de la Gare à Saint-Maur-des-Fossés [1] (Seine / Val-de-Marne – 94).

En 1932, son frère Albert – électricien – déclare habiter à la même adresse.

André Faudry effectue son service militaire en 1934.

Le 17 mars de cette année, il se marie avec Albertine Poullain, née en 1914, bobineuse radio. Ils ont un fils, Claude, né en 1934.

En 1936, André Faudry déclare habiter au 2bis allée de la Gare.

Cependant, au recensement de 1936, toujours domiciliés à cette adresse, ses parents, Louis et Hélène Faudry, sans profession, hébergent seulement leur petit-fils Claude.

Au moment de son arrestation, André Faudry est domicilié au 15, avenue Desgenettes dans le quartier du Vieux Saint-Maur ; près de la gare Saint-Maur-Créteil.

Il est monteur-soudeur en chauffage.

Il est secrétaire d’une cellule du parti communiste.

Continuant à militer dans la clandestinité, il est considéré par la police française (R.G.) comme un « meneur communiste très actif », s’étant « fait remarquer dans la localité par ses propos révolutionnaires ».

Le 29 mars 1940, une perquisition infructueuse est effectuée au domicile de ses parents, devenus concierges (?), où est domicilié son frère, alors mobilisé comme “affecté spécial”, électricien, aux établissement Air Série à Bonneuil-sur-Marne, dépendant des usines Gourdou et Leseure, de Saint-Maur. Celui-ci sera démobilisé le 22 août suivant.

Le 27 juin 1941, vers cinq heures du matin, les deux frères Faudry [...]

Julien FARADON – 45527

Julien Faradon naît le 2 avril 1912 à Is-sur-Tille (Côte d’Or – 21), de Charles Faradon, 27 ans, employé SNCF, et de Maria-Félicia Janicaud, son épouse, 24 ans, sans profession, domiciliés rue de Sévigné.En 1936 et jusqu’au moment de son arrestation, Julien Faradon est domicilié au 52, rue Guillaume-Tell à Dijon (21). Marié à Simone Nion (?), née le 19 mars 1914 à Raucourt en Haute-Saône (70), alors employée auxiliaire à la comptabilité régionale des Postes depuis plus de 11 ans. Ils ont une fille, Jeannine, née en 1932 à Is-sur-Tille, lieu où ils se rendent tous les dimanches.

Après avoir été ajusteur chez Lallement (1936), Julien Faradon est tourneur aux Établissements Lipton, usine de décolletage (pièces métalliques tournées), à Dijon.

Il est pilote d’avion amateur (?).

Il adhère au Parti communiste durant les grèves de 1936, mais s’en éloigne ensuite.

Le 11 janvier 1942, Julien Faradon est arrêté à la suite de l’attentat manqué contre le foyer du soldat allemand (Soldatenheim) de Dijon, mis à la disposition des autorités d’occupation et conduit au quartier allemand de la prison de Dijon, rue d’Auxonne (selon les enquêteurs, certaines pièces entrant dans la fabrication des bombes ont été fabriquées dans l’usine Lipton) [1].

Le 19 janvier, le Commissaire divisionnaire, chef de la Police Judiciaire, informe par courrier le Préfet de Dijon que, sur les 26 ouvriers de l’usine arrêtés le 11 janvier, 21 ont été remis en liberté. Sur les cinq hommes gardés en détention, deux détenus ont avoué leur complicité (Pierre Dubost et Serge Guillerme) et trois sont gardés en otages en raison de leur ex-affiliation au Parti communiste : Julien Faradon, Henri Poillot et André Renard (futurs “45000”) ; Eugène Bonnardin (autre futur “45000”), arrêté avec les autres puis libéré le 18 janvier, est de nouveau incarcéré dès le lendemain.

Le 6 février, Julien Faradon [...]

Magloire FAITEAU – 45526

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Magloire Faiteau naît le 25 mars 1904 à Mehun-sur-Yèvre, à 16 km au nord-ouest de Bourges (Cher – 18), fils d’Édouard Faiteau et de Maria Moriset, son épouse.

Pendant un temps, Magloire Faiteau est ouvrier (dans quelle entreprise ? la fabrique de porcelaine ? à vérifier…).

Lors du recensement de 1936, il est domicilié (seul ?) au lieu dit Gué Marin à Mehun-sur-Yèvre, et travaille comme cimentier pour les Pompes funèbres.

C’est un militant communiste. Lors des élections cantonales d’octobre 1937, le Parti communiste le présente comme candidat au Conseil général dans la circonscription de Mehun-sur-Yèvre.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 89, avenue Raoul-Aladenize à Mehun-sur-Yèvre.

Il est marié à Marthe Buret.

Le 21 juin 1941 [1], il est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Magloire Faiteau est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45526 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée et identifiée [2]).

Après les premières procédures (tonte, [...]

Jacques FAIPEUR – 45525

Coll. Jean-Claude Faipeur.
Droits réservés.Jacques, Alexandre, Faipeur naît le 13 mars 1906 à Paris 20e, chez ses parents, Alfred Alexandre Faipeur, 26 ans, tourneur, et Émilie Victorine Carlu, 21 ans, blanchisseuse, son épouse, domiciliés au 60, rue des Amandiers. Jacques a deux frères : Léon, Julien, né le 14 mai 1904 (marié à Renée, domiciliés plus tard à Montreuil-sous-Bois et ayant pour fils Jacques, dit Jacky), et Émile, Auguste, né le 17 octobre 1907.

Jacques Faipeur effectue son service militaire en 1927.

Le 9 juin 1928, à la mairie du 20e, il épouse Marcelle Birard, coupeuse, son « Petit Loup », née le 21 janvier 1907 dans le même arrondissement. Ils auront deux enfants : Jeannine, née le 21 juillet 1930 à Paris 15e, et, plus tard, Jean-Claude, René (dit Poulot), né le 28 mai 1937 à Antony.

Pendant un temps, la famille habite au 29, rue des Amandiers, à Paris 20e (elle y est recensée en 1931).

À partir de 1933 et jusqu’au moment de son arrestation, la famille est domiciliée au 11, rue Louis à Antony [1], dans une maisonnette qui lui appartient. Jacques Faipeur cultive des légumes dans un petit terrain ; plus tard, il envisagera d’acquérir une petite ferme pour les siens et sa belle-sœur Renée et de « vendre à Antony » (lettre du 19-08-1941).

Jacques Faipeur est miroitier de profession.

Adhérent à la section d’Antony du Parti communiste, il est probablement le représentant de celui-ci au Comité de coordination socialiste et communiste d’Antony en octobre 1935 (Front populaire).

Le 29 août 1939, le commissaire de police de la circonscription de Sceaux organise une perquisition à son domicile au cours de laquelle sont trouvés divers documents édités par le Parti communiste avant guerre et trois numéros de L’Aube Nouvelle du 26 août.

Réformé définitif [...]

Jean ÉVEN – 45524

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Jean, François, Marie, Éven naît le 22 août 1919 à Quéven (Morbihan), fils de Jean Louis Even, 28 ans, cultivateur, et de Jeanne Marie Hellou, 28 ans, son épouse. Son père, incorporé dans les équipages de la Flotte en octobre 1912 – et ayant navigué du 2 août 1914 au 26 novembre 1917 sur le torpilleur Chasseur puis sur le croiseur Marseillaise, jusqu’à devenir quartier maître chauffeur, affecté au 3e dépôt de Lorient – vient d’être envoyé en “congé illimité de démobilisation”.

Fin février 1920, Jean Louis Even habite au 2, rue des Cordeliers à Bressuire (Deux-Sèvres). Le 5 décembre suivant, l’armée le classe “affecté spécial” aux Chemins de fer de l’État comme homme d’équipe à Bressuire.

Le 12 octobre 1925 à Ferrières-en-Bray (Seine-Inférieure / Seine-Maritime – 76), Jean Louis Even épouse en secondes noces Marthe Perré, née le 16 septembre 1904 à Ménonval (76), Marthe Perré, née le 16 septembre 1904 à Ménonval (76), laquelle a déjà un fils, André Perré, né le 14 juillet 1923 à Gournay (76). Jean Louis et Marthe Éven ont ensemble trois autres enfants : René, né le 16 juillet 1926, Yves, né le 7 juillet 1928, tous deux à Ferrières-en-Bray, et Yvette, née le 23 août 1930 à Gisors (Eure – 27).

À la mi-novembre 1928, le père avait emménagé dans cette dernière ville avec sa famille.

Le 15 juillet 1931, l’armée classe Jean Louis Even “affecté spécial” comme wagonnier.

Au moment de son arrestation, Jean Éven est domicilié chez ses parents, rue de Flavacourt à Gisors, près de la gare de marchandises (devenue rue Pierre-Sémard après-guerre ? une cité de cheminots ?). Il est célibataire.

Jean Éven travaille d’abord comme typographe à L’Avenir du Vexin à Gisors.

Avant-guerre, [...]

Gabriel EUSTACHE – (46233 ?)

Gabriel, Raymond, Louis, EUSTACHE naît le 11 mai 1920 à Bordeaux (Gironde – 33), au 3 rue des Bouviers, fils de Louis Pierre Léon Eustache, 30 ans, monteur, et d’Augusta (Augustine) Fleury, 26 ans, marchande ; sa mère viendra le reconnaître en mairie le 27 novembre 1925. À sa naissance, Gabriel Raymond Eustache a deux frères plus âgés, Roger, né le 26 mars 1914, et Jean, André, né le 21 mai 1916.

En juin 1924, et aux recensements de 1926 et 1931, la famille habite au 3 rue des Bouviers à Bordeaux. Le père est manœuvre au Port autonome.

Leurs parents se marient à Bordeaux le 28 décembre 1926.

En 1936, la famille est domiciliée à Pessac, quartier des Hauts-Noés. Une sœur est née en 1935 à Pessac : Monique. Le père est devenu gardien au Port autonome. Gabriel Raymond est déclaré comme épicier.

Au moment de son arrestation, Gabriel Raymond Eustache est toujours domicilié à Pessac (chez ses parents). Sa profession d’alors reste à préciser.

En décembre 1940, les deux frères sont arrêtés pour activité communiste et internés au camp de Bacalan, puis à celui de Mérignac. En septembre 1941, Jean (André) Eustache est transféré à la prison du fort du Hâ. Il se pend dans sa cellule le 26 (ou 27) février 1942.

À une date restant à préciser, Gabriel Eustache est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont [...]

Louis EUDIER – 45523

Auschwitz, le 8 juillet 1942. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Né le 30 avril 1903 au Havre (Seine-Maritime [1] – 76). Il est le quatrième d’une famille de onze enfants. Gravement blessé au pied droit à l’âge de six ans, les orteils sectionnés, il passe dix-huit mois à l’hôpital. Il sera exempté de service militaire.
Au moment de son arrestation, il est domicilié au 8, rue Ernest-Lefèvre au Havre, dans le quartier de l’Eure, jouxtant le port entre les bassins Bellot et de l’Eure. Il est fiancé. Il travaille dans une tréfilerie (Tréfileries et Laminoirs du Havre, à Graville ?), puis dans un chantier naval d’où il est licencié en 1922 pour fait de grève. Après une longue période de chômage, on le retrouve à la Compagnie Générale Transatlantique (la Transat), employé comme charpentier.
Adhérent de la CGTU en 1922, il crée une section syndicale à la Transat en 1926, appartient au Conseil syndical CGTU, puis CGT, du Havre.
Le 9 mai 1936, avec la direction – alors unitaire – du syndicat des Métaux, il organise la première grèveavec occupation d’usine en France, dans les ateliers des avions Bréguet (hydravions [2]), suite au licenciement de deux ouvriers – Triboulet et Vachon – grévistes le 1er mai. Les grévistes menacent, si la police municipale intervient pour les expulser, de se retrancher et de se battre dans l’atelier où un prototype est mis au point. Après négociations, les deux délégués sont réintégrés avec paiement de leurs journées perdues et les journées d’occupation furent payées à l’ensemble des grévistes, ce qui est une première. Le succès ainsi obtenu lance cette forme d’action dans tout le pays. Politiquement, il se définit lui-même comme « un communiste sans carte ».
Après la signature du pacte germano-soviétique, la majorité [...]