Louise, dite “Louisette”, LOSSERAND, née Marié – 31757

Louise Marié naît le 23 février 1904 à Paris 11e, chez ses parents, Eugène Marié, 31 ans, mouleur en cuivre, et Virginie Gélis, 18 ans, son épouse, couturière, domiciliés au 51, rue de la Roquette. Le frère ainé de Louise, Octave, est né le 5 septembre 1902, alors que leur mère, mariée sept mois auparavant, n’avait que 17 ans. Début mars 1906, la famille vit au 19, passage Raoul, qui prendra le nom de rue Bréguet prolongée. Quand naissent Arsène, le 14 août 1907, puis Albert, le 4 décembre 1909, ils habitent au n° 41 de cette même rue.

Après les inondations de janvier 1910, ils quittent le 11e arrondissement. En août 1911, on les retrouve au 41, rue des Sartières (?) à Vincennes (Seine / Val-de-Marne – 94). Puis la famille s’implante à Montreuil-sous-Bois (94), mais en changeant souvent d’adresse : en juin 1912, elle est au 32, rue du Pré, un an plus tard, elle habite au 40, boulevard de l’Hôtel de Ville, et, en juillet 1914, au 49, rue de Paris.

Louisette va à l’école communale à Montreuil jusqu’à dix ans : à partir de juin 1914, les écoles sont réquisitionnées par l’armée qui les utilise comme casernes ou comme ambulances. Louisette apprendra le métier de mécanicienne en fourrure.

Le 17 août 1914, Eugène Marié, 41 ans, qui avait effectué son service militaire au 3e bataillon d’infanterie légère d’Afrique (Bat d’Af’), est mobilisé au 35e régiment d’Infanterie (basé à Melun ?) où il est réserviste. Mais, le 11 janvier 1916, la commission de réforme du Mans le réforme n° 2  pour surdité bilatérale incomplète par otite sèche scléreuse.

Les parents de Louisette décèdent avant ses 18 ans.
Le 3 juin 1922, à la mairie de [...]

Marcelle LAURILLOU, née Mardelle – 31785

Marcelle, Fernande, Micheline, Mardelle naît le 19 novembre 1914 à Perrusson, près de Loches (Indre-et-Loire), fille de Marcel Mardelle, 30 ans, charpentier-entrepreneur (employant un ouvrier en 1921), fils de charpentier, et de Fernande, 23 ans, son épouse. Michel, frère aîné de Marcelle, est né deux ans plus tôt, le 29 février 1912. Marcelle est la nièce de Maurice Mardelle, charpentier, poète et littérateur local.

Marcelle va à l’école jusqu’au brevet supérieur, parle anglais, et un témoignage familial pense qu’elle devait être enseignante ou éducatrice.

En 1965, dans son livre éponyme Le  convoi du 24 janvier (ayant souvent servit de base à ce qui s’est écrit ensuite sur les “31000” d’Auschwitz-Birkenau), Charlotte Delbo relatera la suite de son destin ainsi : « Elle avait épousé un vétérinaire installé à Tours. En 1941, son mari qui était dans une organisation de résistance a été arrêté. Relâché, il a repris sa place au combat, mais en entrant dans la nuit. Marcelle Laurillou a quitté sa maison de Tours pour aller habiter chez ses parents à Amboise avec ses deux enfants qui avaient huit et six ans ».

L’auteure le précise elle-même : elle a rédigé cette courte biographie à partir de renseignements collectés par Hélène Fournier, seule survivante des vingt Tourangelles déportées dans ce convoi. Mais comment celle-ci a-t-elle obtenu ces informations ? Qui a-t-elle contacté ? Car les recherches menées en archives par Thérèse Gallo-Villa et publiées en mai 2019 sur le site TharvA invalident nombre des faits rapportés.

Le 1er juin 1933, à la mairie de Loches, Marcelle Mardelle épouse Marcel Julien Laurillou, né le 16 septembre 1908 à Loches, fils de cultivateur et menuisier de voitures. En 1934, leur fils Jacky naît à Perrusson.

En 1936, le couple et leur premier fils [...]

Lucette, Suzanne, HERBASSIER, née Magui – 31781

Lucette, Suzanne, Magui naît le 6 décembre 1914, à Tours (Indre-et-Loire – 37), fille d’Emmanuel Louis Marie Magui, 46 ans, charpentier, et d’Alphonsine Eugénie Lamy, 41 ans, son épouse, lingère. Lucette a (au moins) six frères et sœurs plus âgés : Louise, née en 1894 à Saint-Benoît, Henri, né le 31 août 1899 à Poitiers, Georgette, née en 1901 à Tours, les jumeaux Georges et Emmanuel, nés le 24 novembre 1905 chez leurs parents, alors domiciliés au 5, rue de l’Élysée à Tours, Yvonne, née en 1910.

Le 7 février 1916, à 7 heures du matin, leur père, âgé de 47 ans, décède au domicile familial, alors au 16, rue de la Paix, quartier Poissonnerie, à Tours ; son décès est déclaré au service d’état civil par deux voisines du quartier. Lucette a un an et demi.

Son frère aîné Henri, fantassin arrivé sur le front le 7 juin 1918, est blessé le 14 septembre suivant près de Glenne (Marne). Il finit la guerre à l’hôpital, avant d’être démobilisé le 1er octobre 1919.

Lucette va à l’école jusqu’au certificat d’études primaires.

Jusqu’en 1931, elle habite rue de la Paix avec sa mère et son frère Georges.

En 1932, à Tours, elle se marie avec Jean Auguste Herbassier, né le 11 décembre 1911 dans cette ville, peintre en bâtiment. Ils ont un fils, Jean, né vers 1933.

Lucette tiendra ensuite une épicerie-buvette, rue de la Paix.

Sous l’occupation, les Herbassier habitent au 49, rue Rouget-de-L’Isle, quartier de La Riche, à Tours.

Un rapport de police daté du 26 mai 1954 rapportera : « À la suite de l’arrestation à Paris de dirigeants nationaux du Parti communiste clandestin, certains responsables interrégionaux furent identifiés. Les Allemands recherchèrent activement dans notre ville le nommé Chartier André dit “Victor”, responsable interrégional [...]

Louise MAGADUR – 31673

Louise Magadur naît le 21 avril 1899 à Pont-Croix (Finistère), quatrième d’une famille de six enfants. Famille bretonne depuis deux siècles au moins. Son père, meunier, exploite une petite ferme attenante au moulin.

Après l’école communale à Pont-Croix et le certificat d’études, elle apprend le métier de couturière.

Elle vient à Paris en 1924, essaie divers gagne-pain et économise pour se payer des cours de coiffure.

En 1942, elle exploite seule un petit salon de coiffure, dans le 12e arrondissement.

Militante du parti communiste avant la guerre, elle est alors au Front national [1]. Elle héberge des militants, sert de boîte à lettres, grime, en leur teignant cheveux, barbe et sourcils, ceux qui doivent se rendre méconnaissables, distribue des tracts (à la Foire du Trône, par exemple), s’occupe de colis aux prisonniers de guerre, d’entr’aide aux familles de prisonniers dont les femmes vont manifester rue de Lille, devant l’ambassade d’Allemagne, pour réclamer des nouvelles.

Le 9 mars 1942, elle est arrêtée chez elle, par la police française des brigades spéciales, à la suite de Chassefière, un militant à qui elle avait servi de témoin lorsqu’il s’était fait établir une carte d’identité deux ans auparavant. Par ce lien son arrestation s’inscrit dans la suite de l’affaire Pican Cassedane qui a vu tomber un grand nombre de responsables communistes entre février-mars 1942, dont un grand nombre de futures “31000”. Interrogée, elle nie ; les policiers trouvent chez elle des tracts prêts à être distribués.

Comme beaucoup de “31000” arrêtées dans cette affaire, c’est le Dépôt jusqu’au 30 avril, puis au secret à la Maison d’arrêt de La Santé jusqu’au 24 août 1942, date à laquelle, elle est transférée au fort de Romainville.

Chassefière est fusillé le 21 septembre 1942 au Mont Valérien avec [...]

Anne-Marie (“Annette”, “Nénette”) ÉPAUD, née Machefaux – 31724

Auschwitz-I, le 3 février 1943.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Anne-Marie Pascaline Machefaux naît le 14 novembre 1900 à La Rochelle (Charente-Inférieure / Charente-Maritime – 17), fille  d’Ange Marie Saturnin Machefaux, 33 ans, marin, et d’Alphonsine Boutin, 25 ans, son épouse. Elle a trois frères : Ange, né le 22 juin 1897, péri en mer à 18 ans le 29 octobre 1915, Ambroise, né le 3 octobre 1898, et Jean, né le 15 octobre 1902, lesquels seront métallurgistes ; et trois sœurs : Madeleine, née le 25 mars 1905, Marie (“Mimi”), née le 20 janvier 1907, et Louise (“Louisette”), née le 5 mars 1910.

Le 11 juillet 1928 à la Rochelle, Anne-Marie Machefaux, habitant alors rue Henri IV, se marie avec Marcel Louis Alexandre Épaud, né le 1er juin 1901 à La Rochelle, chef-mécanicien dans la marine marchande, domicilié au 9 rue Amelot. Tous deux ont 27 ans.

Port de la Pallice-Rochelle, arrivée d’un paquebot.
Carte postale éditée vers 1910. Collection Mémoire-Vive.Leur fils Claude Marcel Louis naît le 21 janvier 1929.

Marcel, Claude et Annette Épaud.
Collection Claude Épaud.Pendant la guerre civile Espagnole, Marcel Épaud travaille pour la compagnie France-Navigation, crée par la CGT afin de ravitailler par voie de mer les républicains en lutte contre la rébellion du général Franco.

Avant la guerre avec l’Allemagne nazie, Marcel Épaud et Raymond Rabeaux – mari de Paula – se rencontrent dans le cadre du militantisme syndical. Par ailleurs, Raymond Rabeaux travaille comme soudeur spécialisé à L’Union Française, fabrique d’engrais chimique à Vaugoin La Pallice-Rochelle, où Pierre Mouchet, le mari de “Mimi”, sœur d’Annette, est chef d’équipe. Ils occupent un logement de fonction dans la même maison. Chef d’atelier aux Terres Rares, usine de produits chimiques contiguë, Ambroise Machefaux [...]

Georgette, dite “Jo”, MESSMER, née Lyet – 31818

Georgette Messmer naît Lyet le 20 novembre 1913, à Besançon (Doubs), fille unique de gens modestes.

Elle suit des cours d’infirmière tout en travaillant à l’hôpital Saint-Jacques, à Besançon, où elle obtient son diplôme.

Puis Georgette, dite « Jo », abandonne son métier pour prendre un café situé place Bacchus, établissement fréquenté par une bonne clientèle locale.

Une chaîne d’évasion

Pendant l’occupation, sa clientèle n’est pas favorable à l’occupation allemande.

Qui, parmi ses nombreuses relations, l’a recrutée pour une chaîne d’évasion ? Nul ne le sait. Toutefois, en 1942 elle est le dernier relais en France de prisonniers de guerre qui, évadés d’Allemagne, sont dirigés vers la Suisse.

L’arrestation dans le cadre de la filière d’évasion

Le 2 août 1942, Georgette charge sa serveuse, Marcelle Mourot, de montrer à six évadés le chemin de Villers-le-Lac, sur le Doubs, à la frontière. Tous sont pris par les Feldgendarmes.

La Gestapo ne tarde pas à faire le lien entre Marcelle Mourot et Georgette Messmer qui est arrêtée à son tour, puis mise en prison à Besançon. Elle est libérée une semaine plus tard, certainement afin de permettre la reprise d’une filature.

Afin qu’aucune représailles ne soit exercée sur son fils et la tante qui l’élève, elle ne fuit pas. Elle est reprise vers le 15 octobre. Enfermée de nouveau à la prison de Besançon, elle y est rejointe par Marcelle Mourot.

Le 2 décembre 1942, après une étape d’une journée à la prison de Dijon, les deux femmes sont transférées au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [1] (Seine-Saint-Denis – 93), premier élément d’infrastructure du Frontstalag 122. Georgette Messmer y est enregistrée sous le matricule n°1300.

Le 22 janvier 1943, cent premières femmes otages sont transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne (leurs [...]

Gisèle LAGUESSE, née Lung – 31667

Photo anthropométrique prise le 17 mars 1942par le service de l’identité judiciaire.© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.
Gisèle, Henriette, Lung naît le 29 janvier 1915 à Poitiers (Vienne). Elle grandit à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), où elle va à l’école communale. Elle fréquente ensuite une école commerciale de la rue de Naples, à Paris 8e, et obtient un diplôme de secrétaire. Son père est ingénieur des chemins de fer, à la gare Saint-Lazare (Paris 8e).
Le 18 juin 1938, Gisèle Jung se marie avec Paul Laguesse, né le 21 juin 1893 à Paris 19e, instituteur à l’école du centre à Gagny [1] (Seine-Saint-Denis – 93), qui avait été l’un des tout premiers secrétaires du parti communiste français dans les années 1920 (fédération de Seine-et-Marne).
Photo anthropométrique prise le 17 mars 1942par le service de l’identité judiciaire.© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.
Ils habitent au 3, avenue Jauzier-Koestler à Saint-Maur-des-Fossés [1](Val-de-Marne), à proximité du pont de Créteil.
Gisèle est également membre du Parti communiste, ainsi que du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme.
La résistance dès 1940
Dès août 1940, Gisèle et Paul Laguesse entrent dans l’action clandestine.
En 1942, ils hébergent des responsables du Front national [2], assurent la liaison entre la direction du Front national et les responsables régionaux, transmettent à la direction du Front national le résultat de leurs écoutes (Radio-Londres, Radio-Moscou) – Gisèle prend des cours de sténotypie à l’école Grandjean -, tirent des tracts sur une ronéo.
Arrêtés dans le cadre de l’affaire Pican-Cadras
Le 2 mars 1942, au matin, ils sont arrêtés par les policiers des brigades spéciales, à leur domicile. Roger Ginsburger (Pierre Villon), secrétaire national du Front national et compagnon de Marie-Claude Vaillant-Couturier, [...]

Alice VITERBO, née Lumbroso – 31822

Alice Viterbo, née Lumbroso est cantatrice et a chanté à l’Opéra de Paris. À la suite d’un accident d’automobile quelques années avant la guerre, elle est amputée d’une jambe et porte une prothèse. Elle est obligée de renoncer à la scène. elle ouvre un cours de chant et de diction à Paris.
Alice Viterbo arrive au fort de Romainville le 15 décembre 1942. Les survivantes croient se souvenir qu’elle appartenait à un réseau gaulliste.
D’après Charlotte Delbo : « Elle ne se plaignait jamais, marchait sans canne dans les chambrées, chantait, crane. »
Et elle ajoute : « Et même si elle avait dit au commandant du fort qu’elle était unijambiste, il ne l’aurait pas rayée de la liste au départ. »
Alice Viterbo a été prise à la course du 10 février 1943. elle faisait un effort surhumain pour courir. Elle était entraînée par Hélène Solomon sur qui elle s’appuyait. Il était déjà extraordinaire qu’elle ai pu tenir tout au long de cet appel général, depuis trois heures du matin, en plein hiver polonais. elle est tombée, a été tirée hors du rang et jetée au block 25, l’antichambre de la mort.
Alice Viterbo a duré au block 25 plus qu’aucune autre. Elle est restée droite. Pendant des jours, ses camarades du convoi l’ont vue au grillage de la fenêtre.
Marie-Claude Vaillant-Couturier se souvient de l’avoir encore vue après qu’elle-même avait été prise comme secrétaire au revier, c’est-à-dire après le 24 février. Alice Viterbo a dû mourir le 25 ou le 26 février.
Alice Viterbo n’avait pas de famille. Elle avait donné à Marie-Claude Vaillant-Couturier l’adresse d’amis à Paris. Mais après le typhus, Marie-Claude n’a pu se souvenir de leur nom.
Alice Viterbo est un exemple de grand courage.

Alice LOEB – 31829

Alice LOEB – 31829
Pharmacienne à Paris
Alice Loeb est née le 2 février 1891, les survivantes du convoi se souviennent qu’elle travaillait dans une pharmacie du XXème arrondissement de Paris, rue Sorbier.
Résistante dès août 1940
Alice milite dans la rangs de la Résistance communiste dès août 1940.
Son arrestation
Alice Loeb est arrêtée le 13 octobre 1942, emprisonnée à Fresnes, elle est transférée au fort de Romainville le 20 décembre 1942.
Auschwitz 31829
De formation chimiste, elle doit être transférée pour le camp de Raisko comme notamment Marie-Elisa Normann et Madeleine Dechavassine. En attendant que ce commando soit formé, elle travaille au magasin d’habillement de Birkenau : Effecktenkammer.
Mais très vite Alice Loeb est très malade, victime de la dysenterie. Le 20 février 1943, elle a failli partir à la mort lors d’une sélection. Alice meurt dès le lendemain, le soir après l’appel.
Sources
« Le convoi du 24 janvier » de Charlotte Delbo, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 184.

Yvonne, Rose, LLUCIA – (31704 ?)

Yvonne, Rose, Llucia naît le 3 octobre 1910 à Oran (Algérie, alors département français), fille de Louis Albert Llucia, 25 ans, mécanisien puis propriétaire minotier, absent, et de Henriette Rose Lacour, 21 ans (née à Oran le 1er juin 1889, fille de Henri Lacour, natif de Montélimar, et de mère inconnue), son épouse, sans profession, domiciliés à Berkane, au Maroc, de l’autre côté de la frontière. Yvonne a un frère : Germain.

Leurs parents divorcent à Oran le 8 octobre 1917.

Pendant un temps, Yvonne Llucia « exerce la profession d’artiste lyrique », ce qui l’amène à tourner « quelques films pour la Compagnie internationale cinématographique »[1]. Elle conserve des contacts dans ce milieu. À la veille de la guerre, elle monte, sans aboutir, « une affaire de conférences littéraires pour l’Afrique du Nord ».

Sous l’occupation, Yvonne Llucia est domiciliée au 4, avenue des Vosges à Vincennes (Seine / Val-de-Marne), chez sa mère qui s’est remariée et à pris le nom de Latreuil. Yvonne elle-même est célibataire. Elle a pour fiancé un nommé (Georges ?) Repp, dit « Simon », présenté par une amie artiste. Russe blanc, celui-ci est ingénieur-conseil auprès du marquis de V., un des dirigeants de l’industrie cinématographique française.

Utilisant le nombre étendu de ses relations, Yvonne Llucia sert d’intermédiaire dans plusieurs affaires commerciales et surtout financières avec les autorités allemandes : escompte de bons de commande, avance sur des commandes en lien avec un ami banquier, achat et vente d’immeubles, négoce d’une grosse quantité de peaux de lapin, etc., toutes affaires dans lesquelles « il est évident » qu’elle espère bien « ne pas être oubliée ». Ainsi, elle a conclu avec l’Oberleutenant Stubenrauch, en poste au Fort de Vanves, la vente d’environ 300 000 [...]