Hélène HASCOET – (31755 ?)

Hélène Hascoët naît le 10 novembre 1910 à Concarneau (Finistère), fille de Jean Marie Hascoët, 25 ans, menuisier, et d’Hélène Jeanne Masfort, 21 ans, son épouse, tailleuse, domiciliés au 10 quai d’Aiguillon ; une famille de trois enfants.

Après avoir appris le métier avec sa mère, elle vient s’installer à Paris où elle crée un atelier de couture, boulevard Raspail (6e, 7e ou 14e arrondissement ?). Elle a une clientèle élégante.

Selon la mémoire familiale, elle est employée par une famille juive.

Son père meurt en 1940.

Selon Charlotte Delbo, en 1942, des juifs parmi ses amis doivent se cacher. Elle leur donne asile [1]. Selon la mémoire familiale, ce sont ses employeurs ou ses commanditaires (ou des clients). Ses proches lui disent alors : « Tu vas t’attirer des ennuis ! » À quoi elle répond : « Je suis française. Je ne m’occupe pas de ça ! »Est-elle dénoncée ou se jette-elle elle-même dans le danger en essayant de faire libérer un ami juif – peut-être un jeune homme dont elle serait amoureuse – pour qui elle a tenté des démarches avenue Foch ? On ne sait. Arrêtée une première fois dans le courant d’octobre 1942 pour un interrogatoire, elle est relâchée dans la soirée. Huit jours plus tard, le matin à neuf heures, coup de sonnette. « Croyant que c’était les ouvrières qui arrivaient au travail, j’ai ouvert », rapportera son frère. En fait, ce sont deux agents de la Gestapo, qui emmènent Hélène rue des Saussaies, un des sièges parisiens de cette police politique. Pendant une semaine, les siens ne savent pas où elle est.

Le 22 octobre 1942, elle est conduite au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas (Seine / Seine-Saint-Denis), [...]

Jeanne GUYOT, née Guivarch – 31631

Jane Louise Marie Désirée Guivarch naît le 28 septembre 1913 à Argenteuil (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), fille de Pierre Marie Guyvarch, 25 ans, mécanicien, et d’Emma Deschamps, son épouse, sans profession.

Dès le début début de la Première Guerre Mondiale, son père est mobilisé comme caporal au 36e régiment d’infanterie à Caen. Il disparaît (“tué à l’ennemi”) le 23 août 1914 à Châtelet (Wallonnie, Belgique), au cours de la bataille de Charleroi… ou à Macquigny (Aisne) ?

Orpheline de guerre, Jane est adoptée comme pupille de la Nation en janvier 1922. Sa mère se remarie avec le frère de son mari, un petit fonctionnaire.
Jeanne va d’abord à l’école communale, puis à l’école paroissiale d’Argenteuil jusqu’au certificat d’études.Le 17 octobre 1931, à Argenteuil, elle se marie avec Louis Edmond Guyot, né le 15 juin 1908 à Saint-Quentin (Aisne). Ils ont deux enfants : une fille née en 1935 (Henriette, née le 24 janvier, acte n° 93 ?) et un garçon (Daniel Lucien, né le 28 août 1938, acte n° 793 ?).Au moment des arrestations, la famille habite au 84, rue de Calais, face au cimetière du Centre (un secteur isolé).À cette même adresse, Louis Guyot est patron-artisan d’une petite imprimerie.

Au début de 1942, selon Charlotte Delbo, il prend une commande de gens qu’il ne connait pas ; il s’agit d’imprimer des tracts en allemand, destinés aux soldats de l’armée d’occupation.

À la mi-mars 1942, à la suite des arrestations de l’affaire Pican-Cadras, les Renseignements généraux de la préfecture de police commencent la filature d’un résistant qu’ils ont provisoirement dénommé « Ambroise », du nom de la rue où il a été repéré la première fois. Sans le savoir, Arthur Tintelin met les inspecteurs sur la piste de l’appareil technique de propagande du [...]

Madeleine, dite “Michèle” LAFFITTE, née Guitton – 31666

Photographiée au service de l’identité judiciaire, le jour de son arrestation, le 17 février 1942. © Archives de la Préfecture de Police (APP). Paris.
Madeleine Guitton naît le 16 octobre 1914 à Longeron (Maine-et-Loire), deuxième d’une famille de cinq enfants. Le père est artisan mécanicien, la mère s’occupe du ménage. Après le certificat d’études primaires, Madeleine travaille comme ouvrière fileuse.
À dix-huit ans, elle quitte Montgeron pour Paris.
Madeleine épouse Jean Laffitte, né le 24 mars 1910 à Agnac (Lot-et-Garonne), permanent du parti communiste à partir de 1937 après avoir été ouvrier pâtissier. Le couple s’installe à Montreuil-sous-Bois en 1937, peut-être au 11, sentiers de Buttes (l’adresse de Madeleine au moment de son arrestation).
Pendant un temps, elle est téléphoniste à L’Humanité (à vérifier…).
Prisonnier de guerre, évadé en décembre 1940, Jean Laffitte reprend contact avec la direction clandestine du Parti communiste et devient, jusqu’au mois de février 1941, le responsable politique du triangle de l’interrégion parisienne (neuf régions réparties sur les trois départements de la Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne). Dans la même période, Madeleine Laffitte entre dans l’action clandestine.
En 1942, sous le nom de Michèle, elle est agent de liaison de Félix Cadras, secrétaire national à l’organisation du PC.
Après qu’André Pican ait été reconnu et suivi, elle est repérée lors des filatures engagées par la brigade spéciale 1 et désignée sous le nom de « femme Pyrénées », du nom de la station de métro où les policiers l’ont vue la première fois. Les enquêteurs constatent qu’elle est « une liaison directe » de « Balard », Félix Cadras [1], et la considèrent comme « une militante active et très importante de l’organisation clandestine ».
« …le jeudi 5 février 1942, vers 15h45 à la Porte de Vincennes », Madeleine Laffitte rencontre [...]

Marie, Aminthe, GUILLON, née Auger – 31729

Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Marie, Aminthe [1], Auger nait le 7 juin 1884 à Courbillac, 17 km au nord-est de Cognac (Charente – 16), fille de Christin Auger et de Marie Léontine Pitadon. Ses parents sont cultivateurs. Plus tard, ceux-ci acquièrent une ferme au lieu-dit Les Violettes, sur la commune de Sainte-Sévère, toute proche ; au nord du village. Les Violettes, c’est un hameau de quatre maisons, dans le pays bas, inondé l’hiver (sur le Thidet ?, petit affluent de la Soloire), séparé de la route par cinq cents mètres de champs et de taillis. Le 31 octobre 1905, à Saint-Sévère, Marie, Aminthe, Auger se marie avec Prosper Adrien, Guillon, né le 4 mars 1880 à Cherbonnières (Charente-Maritime – 17, à 28 km de Sainte-Sévère), cultivateur. Elle reprend avec lui la ferme de ses parents.
Marie, Aminthe, Guillon. Collection de la famille Guillon. Droits réservés.Prosper Guillon. Collection de la famille Guillon. Droits réservés.
Ils ont trois enfants, tous nés aux Violettes : Jean, Christin, né le 28 avril 1908, Pierre, Rémond, né le 28 mars 1912, et Pierrette, Paule, Léontine, née le 21 septembre 1914.
Le 22 juin 1938 à Sonnac (Charente-Maritime, à 12 km de Sainte-Sévère), leur fils aîné, Jean, épouse Marcelle, Yvette, Sardet, née le 26 mai 1911 à Saint-Médard-de-Rouillac (Charente) selon le livret de famille (ou aux Vignes-de-Sonnac, commune de Thors en Charente-Maritime, selon Ch. Delbo). Les parents de la jeune femme, Gabriel Sardet et Marie-Louise Boisnier, sont décédés au moment de son mariage.
Jean et Yvette. Collection de la famille Guillon. Droits réservés.
Le couple s’installe à la ferme des Violettes. Jean et Yvette n’ont pas d’enfant.
Mobilisé fin août 1939, Pierre Guillon [...]

Claudine GUÉRIN – 31664

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Claudine Guérin naît le 1er mai 1925 à Gruchet-la-Valasse (Seine-Maritime – 76), fille de Roger Guérin et de Lucie, née Couillebault, son épouse, tous deux instituteurs. Claudine a un frère plus jeune.

Jusqu’au premier baccalauréat, Claudine Guérin fait ses études à Trouville et à Rouen, suivant les affectations de ses parents.

En décembre 1935, sa mère, Lucie Guérin, syndiquée, adhère au Parti communiste. En 1937, elle est trésorière de la section d’Yvetot (Seine-Maritime), puis en 1938, membre du bureau de la section de Maromme (Seine-Maritime), membre de la commission « éducation », elle est une des dirigeantes départementales du Comité mondial contre la guerre et le fascisme et du comité Paix et Liberté.

Après la déclaration de guerre, le père de Claudine est mobilisé. À la suite de la Débâcle, il est fait prisonnier de guerre et envoyé en Allemagne.

Claudine Guérin rejoint rapidement l’action clandestine, effectuant des liaisons, transportant des journaux interdits comme La Vérité et L’Avenir normand.

En 1941, elle entre comme interne au lycée Victor-Duruy, à Paris.

Le 1er décembre 1941, sa mère, Lucie Guérin, devenue responsable départementale du Secours populaire clandestin pour le secteur de Rouen, est arrêtée, puis condamnée le 8 janvier suivant à huit ans de travaux forcés pour activité communiste et écrouée à la Maison d’arrêt pour femmes de Rennes (Ille-et-Vilaine).

Claudine poursuit son activité clandestine : de Paris, elle transmet des informations aux résistants de Seine-Maritime. Dans la capitale, elle a pour correspondante Marie-Louise Jourdan, qui héberge André Pican, un ami normand de longue date, mais aussi un cadre important du PCF clandestin.

En février 1942, André Pican, probablement dénoncé, est arrêté après avoir été longuement “filé”. Quand les policiers perquisitionnent [...]

Marthe, dite “Violette”, HÉBRARD, née Guay – (31832 ?)

Marthe, Raymonde, Guay, dite “Violette”, naît le 15 octobre 1911 à Paris 12e,  au 19 bis rue Chaligny à Paris 12e – probablement chez une sage-femme -, fille d’Yvonne Barrier, 17 ans, mécanicienne en fourrure, domiciliée au 21 rue Kléber à Montreuil (Seine / Seine-Saint-Denis). Le 23 décembre 1916, à Montreuil, l’enfant est reconnue par André Guay, 18 ans, tourneur sur métal, à l’occasion de leur mariage. Ses parents deviendront militants communistes.

“Violette” grandit à Montreuil ; pendant un temps, la famille habite au 4 rue François Debergue. Après l’école communale et le certificat d’études, “Violette” apprend la mécanographie et la dactylographie.

Elle travaille d’abord comme employée de banque au Crédit Lyonnais.

Le 28 janvier 1933, à Montreuil, Marthe Guay se marie avec Jean Poroly, 23 ans, né le 21 septembre 1909 en Italie, métreur. Présent au mariage, André Guay, le père de la mariée, est alors devenu gardien de la paix
Le couple s’installe au 62 rue Tiquetonne (Paris 2e).
Mais Jean Poroly, devenu dessinateur, décède prématurément le 13 mars 1937 à l’hôpital de la Salpétrière (Paris 13e), âgé de 27 ans.

En octobre ou novembre 1937, lors de réunions du Secours populaire français, Marthe fait la connaissance d’Adrien Hébrard, né le 18 avril 1909 à Paris 2e, ayant adhéré au Parti communiste l’année de leur rencontre.

Mécanicien ajusteur de formation, Adrien Hébrard est veilleur de nuit depuis 1933. Pendant un temps, il habite chez ses parents au 57, rue Saint-Sauveur (Paris 2e), où il est considéré comme un « communiste notoire ».

Au cours de la guerre d’Espagne, Adrien Hébrard est parti combattre au sein des Brigades internationales. Pendant un temps, il est secrétaire du Comité Paris-Madrid au sein de la 2e section.

En mars 1938, “Violette” s’installe en qualité de concierge au 1 [...]

Franciska, dite “Cica”, GOUTAYER – 31780

Franciska Goutayer naît le 19 avril 1900 à La Guillermie (Allier), fille de Pierre Goutayer, 35 ans, artisan coutelier, et de Marie Pételet, 29 ans, son épouse, domiciliés au lieu-dit Fumoux. Les témoins lors de la déclaration du nouveau-né à l’état civil sont deux autres couteliers.

À sa naissance, Franciska a deux sœurs, Claudia, née vers 1892, et Marguerite, née vers 1894, et un frère, Antoine, né vers 1897, tous à La Guillermie.

En 1926, Franciska a quitté le domicile parental.

Par la suite, elle s’installe à Tours (Indre-et-Loire – 37) avec son père (?).

Sous l’occupation, elle habite au 33, rue Bernard-Palissy, un petit logement vétuste au fond d’une impasse. Antoinette Bibault (voir ce nom) est alors une voisine.

Franciska Goutayer est serveuse au Restaurant Parisien, près de la gare de Tours.

Elle est arrêtée chez elle un soir, en rentrant de son travail. Elle avait l’habitude de laisser sa clé dans une anfractuosité du mur, près de la porte, afin que le premier arrivé – son père ou elle – la prenne. Ce soir-là, la clé n’est pas à sa place : deux Allemands de la Gestapo se sont installés dans le logement, ayant su où prendre la clé, parce qu’Antoinette Bibault leur en avait indiqué la cachette.

Pourquoi sa voisine l’a-t-elle dénoncée ? Pour un tract que Franciska avait trouvé sous sa porte. Mais celle-ci faisait aussi franchir la ligne de démarcation à des fugitifs, ce que les rescapées apprendrons par une de ses camarades de travail.

Pendant un temps, Franciska Goutayer est détenue à la Maison d’arrêt  de Tours, rue Henri-Martin.

À l’aube du 6 novembre 1942, Franciska Goutayer et Antoinette Bibault sont parmi les dix-sept prisonnières extraites de leurs cellules pour monter dans deux cars stationnant devant la prison. Dans [...]

Marcelle, dite “Paulette”, GOURMELON – 31753

Photo anthropométrique prise le 28 août 1942
par le service de l’identité judiciaire.
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.Marcelle Gourmelon naît le 30 juin 1924 à Paris 10e, fille de Pierre Gourmelon, comptable, et de Jeanne Cam, 24 ans, son épouse. Marcelle, l’aînée, aura deux sœurs, Louisette, née le 30 avril 1926, et Jacqueline, née le 13 août 1932, ainsi qu’un frère, Jean, qui ne vivra que six mois.

Les deux premières enfants vont à l’école maternelle à Paris.

Au début des années 1930, la famille déménage pour Cheptainville, près d’Arpajon [1] (Essonne – 91).

Puis la famille vient habiter un pavillon au 26, cité des Jardins à Arpajon. Marcelle Gourmelon y achève sa scolarité à l’école communale en obtenant le certificat d’études primaires. Contrairement à beaucoup de jeunes filles de son âge, elle ne poursuit pas de formation dans une école d’apprentissage. Le 3 septembre 1939, à la déclaration de la guerre, elle a quinze ans.

Son père décède en 1941.

Une jeune fille dans la Résistance

En 1942, Marcelle, prenant le pseudonyme de « Paulette », rejoint un groupe de Francs tireurs et partisans (FTP). Début juin, sous prétexte de camping, celui-ci s’installe en forêt de Fontainebleau, sur la commune de Moret-sur-Loing au lieu-dit le Calvaire, une butte boisée dominant Moret et la confluence de la Seine et du Loing. Ce premier groupe de partisans, dirigé par Maurice Le Berre (« Noël »), 20 ans et déjà combattant expérimenté, intègre dans ses rangs trois jeunes filles : Marcelle, Simone Deguéret (« Claudine ») et Raymonde Georges, laquelle sert un temps d’agent de liaison avec Pierre Georges, dit « Frédo » (son beau-frère, futur colonel Fabien). Après avoir failli être arrêté à Paris le 6 mars, estimant être “grillé” sur la région parisienne, celui-ci est « parti [...]

Luz MARTOS, née Goni – (31696 ?)

Higinia Luz (prononcer « Loutch ») Goñi-Ayestaran naît le 11 janvier 1906 à Cirauqui (en espagnol) ou Zirauki (en basque), en Navarre (Espagne), fille aînée de D. Fructuoso Goñi-Urra, cultivateur, et de Doña Natalia Ayestaran-Goicoehea, son épouse. Celle-ci décédera lors de la naissance de sa sœur cadette, Aurelia. Leur père se remarie avec sa belle-sœur, ayant encore sept enfants. Quand elles sont en âge de travailler, les deux filles aînées sont envoyées chez leurs grands-parents à Pampelune afin de se placer comme domestiques.

La mémoire locale a rapporté que Luz – qui a aussi travaillé à Saint-Sébastien – avait alors une réputation de “gauchiste” dans une région essentiellement “carliste” (monarchiste et cléricale).

En 1932, âgée de 26 ans, Luz part tenter sa chance à Paris.

En 1933, elle est logée dans l’hôtel particulier du musicien catalan (pianiste et enseignant à la Schola Cantorum) Joaquín Nin, au 27 rue Henri Heine (Paris 16e), étant entrée au service de la seconde épouse de l’artiste, Maruca.

En septembre 1933, la sœur de Luz, Aurelia, lui rend une visite qui dure trois mois.

En 1934, Luz habite dans un groupe d’immeubles modernes au 3 rue Rodin (Paris 16e) ; comme cuisinière chez un autre employeur ?

Le 10 novembre 1934, à la mairie du 16e arrondissement, Higinia Luz Goñi-Ayestaran, âgée de 28 ans, se marie avec José Martos, mécanicien, 25 ans, né le 5 mars 1909 à Oran (ville et département, en Algérie colonisée et annexée par la France de 1848 à 1962). Leurs témoins sont un coiffeur et une sténo-dactylo, tous deux d’origine espagnole. Luz prend dès lors la nationalité française de son mari.

En 1936, José Martos habite dans le quartier des Grandes Carrières (Paris 18e) et travaille comme ferrailleur.

Le 15 décembre 1936, [...]

Aimée, dite  »Manette » DORIDAT, née Godefroy – 31767

Aimée DORIDAT, née Godefroy – 31767
Aimée DORIDAT (« Manette ») est née le 14 mars 1905 à Neuves-Maisons, près de Nancy, cinquième d’une famille de onze enfants (dont sept garçons).
Le père est contremaître à l’usine de Neuves-Maisons.
La Résistance
Deux des frères Godefroy, Louis et Jean, communistes avant la guerre, entrent dans l’action clandestine (groupe Lorraine) dès le début de l’occupation.
Manette, qui n’a jamais fait de politique, cache chez elle ce que ses frères lui confient : tracts, grenades, essence ; à l’insu de son mari, dessinateur à l’usine.
Le 11 juin 1942, Jean et Louis sont arrêtés à Nancy. Louis est relâché peu après, faute de preuves, dit-on. Par prudence, il quitte la région et sa femme, Olga.
Jean Godefroy est fusillé à La Malpierre (Nancy) le 29 juillet 1942.
Mais l’affaire n’est pas classée. Derechef, la Gestapo recherche Louis.
Le 7 août 1942, les gendarmes de Neuves-Maisons, sur ordre de Nancy, arrêtent à l’usine, en plein travail, les cinq autres frères Godefroy, puis leurs femmes chez elles.
L’un des enfants court prévenir Manette. Tout de suite, elle pense à Louis, elle envoie vite un télégramme à Louis qui est à Chaville.
Les gendarmes sont chez Manette un instant plus tard. Ils fouillent la maison, ne trouvent rien, emmènent Manette.
Tous (les cinq hommes, leurs femmes et Manette) sont transportés au fort d’Écrouves sans même être interrogés.
Au reçu du télégramme de Manette, Olga Godefroy, la femme de Louis, prend le train pour Neuves-Maisons. Elle veut savoir ce qui se passe. À peine a-t-elle mis pied à terre que le fils de Manette – un enfant de huit ans -, prévenu par un cheminot, va au-devant d’elle, la met au courant. Elle devrait rebrousser chemin. [...]