Paula RABEAUX, née Trapy – 31725

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Paula Trapy naît le 17 mars 1911 à Saumur (Maine-et-Loire – 47), troisième d’une famille de six enfants.
En 1918, la famille s’installe à La Rochelle (Charente-Maritime [1] – 17). Paula y va à l’école jusqu’au certificat d’études, puis commence à travailler dans une pharmacie, puis chez un fabricant d’ornements funéraires en perles, etc.
En 1931, Paula se marie avec Raymond Rabeaux, né le 15 septembre 1911 à Chinon (Indre-et-Loire – 37), plombier industriel à La Rochelle. L’année suivante, ils ont un fils, Jack (Jacky), et, en 1939, une fille, qui meurt âgée de sept mois.
Sportif, Raymond Rabeaux est un excellent nageur. Membre du club de natation Les Tritons rochelais, il participe à plusieurs traversées de La Rochelle et à la traversée de l’île de Ré à La Pallice, une compétition réputée. Il est photographié avec les autres nageurs en juin 1934.
Avant la guerre, Raymond Rabeaux est militant syndical. C’est dans ce cadre qu’il rencontre Marcel Épaud.
Par ailleurs, Raymond Rabeaux travaille comme soudeur spécialisé à L’Union Française, fabrique d’engrais chimique à Vaugoin La Pallice-Rochelle, où Pierre Mouchet, le mari de “Mimi”, sœur d’Annette Épaud, est chef d’équipe. Ils occupent un logement de fonction dans la même maison. Chef d’atelier aux Terres Rares, usine de produits chimiques contiguë, Ambroise Machefaux, frère d’Annette, habite lui aussi un logement de fonction. Voisines, les trois familles nouent de fortes relations d’amitié, s’invitant les unes chez les autres, organisant ensemble des sorties en tandem ou à la baignade.
Pendant la guerre, Raymond Rabeaux est affecté spécial dans une poudrerie des Pyrénées-Atlantiques [2] et, lorsqu’il est démobilisé en 1940, il entre dans la résistance : responsable [...]

Marie Louise GABB, née Thomas – (3177… ?)

PRÉAMBULE : En 1965, dans son livre éponyme Le  convoi du 24 janvier (ayant souvent servi de base à ce qui s’est écrit ensuite sur les “31000” d’Auschwitz-Birkenau), Charlotte Delbo relate les motifs supposés de son arrestation ainsi : « Son mari, qui était ouvrier aux fours à chaux d’Amboise, sur la route de Tours, elle et ses deux frères – les frères Thomas – faisaient passer des lettres en zone non occupée. Ils appartenaient à un réseau. Lequel ? Il ne reste personne. Tous sont morts et comme on ne connaissait pas les noms de ceux avec qui on travaillait, il est maintenant impossible de savoir. Marcelle Laurillou, Germaine Jaunay, Rachel Deniau faisaient partie de la même organisation. Tous ont été dénoncés et arrêtés pendant l’été 1942. » Comme l’auteure le précise elle-même, elle a rédigé cette courte biographie à partir de renseignements collectés par Héléna Fournier, seule survivante des vingt Tourangelles déportées dans ce convoi. Mais comment celle-ci a-t-elle obtenu ces informations ? Qui a-t-elle contacté ? Car les recherches menées en archives par Thérèse Gallo-Villa et publiées en mai 2019 sur le site TharvA invalident nombre des faits rapportés.

Marie-Louise, Marthe, Marcelle, Angèle, Thomas naît le 24 mars 1891 à Amboise (Indre-et-Loire – 37), fille de Louis Étienne Félix Thomas, 52 ans, ingénieur civil, et de Delphine Briau, 32 ans, son épouse, de treize ans plus jeune, domiciliés rue de Bléré (devenue avenue Émile Gounin ?), peut-être l’ancien domicile du père de son épouse, Alexandre Briau.

La famille Thomas

À Amboise, le nom de la famille Thomas se rattache à la production de chaux, avec un four industriel situé rue de Tours. La société a été créée par Charles Thomas, chaufournier-cimentier en 1885 à Amboise. Précédemment, il avait eu une entreprise de [...]

Jeanne, Marie THIÉBAULT – 31640

Jeanne Marie Thiébault naît le 28 juin 1909, à Vandœuvre, dans la banlieue de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Ses parents se sont mariés le 5 avril 1913. Mais elle devient orpheline très jeune. Son père, Eugène Thiébault, né le 6 mai 1883 à Vandœuvre, est tué à la guerre de 1914-1918. Sa mère, Marguerite Desplanche, née le 2 mai 1891 à Nancy, décède un peu plus tard, à une date restant à préciser. Jeanne est alors confiée à l’Assistance Publique, avec un frère (?) dont elle perd la trace. Elle a une sœur, Lucie, née en 1911 à Vandœuvre.

À partir de 1940, Jeanne Thiébault habite dans un pavillon au 45 rue d’Orgemont, à Paris 20e, vers la Porte de Montreuil, dans la “zone des Fortifs”, chez son compagnon, Golfredo Colli, né le 4 août 1913, d’origine italienne (Regionelli Emilia ?) mais naturalisé français en mai 1934, ancien adhérent du Syndicat CGT des Métaux, devenu gardien de vestiaire aux usines automobiles Citroën ; en 1937, il a subit un accident du travail occasionnant l’amputation de sa main droite, expliquant peut-être ce dernier poste de travail. Selon Charlotte Delbo, Jeanne Thiébault aurait précédemment été employée dans cette même usine comme ouvrière spécialisée. Au printemps 1942, la police française la déclare cependant comme “bonne à tout faire”. Ils sont à la veille de se marier.

Sous l’Occupation, ils reçoivent à leur domicile la visite d’un militant clandestin appartenant probablement aux jeunes communistes de l’Organisation spéciale armée (voir plus loin).

Début mars 1942, Arthur Tintelin, responsable de la “branche technique” (impression et diffusion) du Parti communiste clandestin, est repéré par la brigade spéciale n° 1 des renseignements généraux dans le quartier Saint-Ambroise, étant dès lors désigné comme “Ambroise” par les policiers, avant d’être [...]

Gilberte TAMISÉ – 31715

Droits réservés.Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Marie, Gilberte Tamisé naît le le 3 février 1912. Son père est bottier à Caudéran, dans la proche banlieue de Bordeaux (Gironde – 33). Le 28 février 1922, sa mère met au monde une petite sœur, Andrée, mais décède alors que le bébé est seulement âgée de sept mois.
Grande sœur, Gilberte devient également la petite mère. Elle quitte l’école Jules-Ferry de Cauderan pour rester auprès de sa sœur et s’occuper du ménage, mais elle reçoit des leçons à domicile jusqu’au brevet élémentaire. Puis elle apprend la sténodactylographie parce que son père veut qu’elle ait un métier, mais elle ne prendra jamais d’emploi.
Andrée fréquente l’école Paul-Lapie, à Caudéran, jusqu’au brevet élémentaire ; quand la guerre éclate, elle n’a pas encore fait choix d’une carrière.
Gilberte et son père sont militants du Parti communiste, bientôt rejoints par Andrée.
En 1940, leur père est arrêté (lors de la vague d’arrestations du 22 novembre ?) puis interné au camp français de Mérignac, près de Bordeaux.
Dès que la résistance prend corps, les deux sœurs cachent une ronéo chez elles, tapent et tirent des tracts, les portent dans tout le département. Andrée anime un groupe d’étudiants bordelais et de jeunes des Auberges de jeunesse (sur une vingtaine de ces jeunes gens et jeunes filles, deux seulement se sont retrouvés après la guerre). Gilberte fait la liaison entre Bordeaux, Bayonne et Tarbes pour un groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP).
Alertées par des arrestations opérées parmi leurs camarades étudiants quelques jours plus tôt, les deux sœurs devraient fuir. Mais leur père est dans un camp d’internement. Peuvent-elles l’abandonner et risquer qu’il en [...]

Andrée, dite  »Dédée » TAMISÉ – 31714

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Andrée Tamisé naît le 28 février 1922. Son père est bottier à Caudéran, dans la proche banlieue de Bordeaux (Gironde – 33). Sa mère meurt alors qu’elle-même est seulement âgée de sept mois. C’est sa grande sœur, Gilberte, ayant à peine plus de dix ans (née le 3 février 1912) qui va s’en occuper et devenir sa petite mère. Gilberte quitte l’école Jules-Ferry de Cauderan pour rester auprès de sa sœur et s’occuper du ménage, mais reçoit des leçons chez elle jusqu’au brevet élémentaire. Puis elle apprend la sténodactylographie parce que son père veut qu’elle ait un métier, mais elle ne prendra jamais d’emploi.
Andrée fréquente l’école Paul-Lapie, à Caudéran, jusqu’au brevet élémentaire ; quand la guerre éclate, elle n’a pas encore fait choix d’une carrière.
Mais elle fait choix d’un idéal, le même que sa sœur et son père, communistes.
En 1940, celui-ci est arrêté puis interné au camp français de Beau-Désert à Mérignac, dans la banlieue ouest de Bordeaux.
Dès que la résistance prend corps, les deux sœurs ont une ronéo chez elles, tapent et tirent des tracts, les portent dans tout le département. Andrée anime un groupe d’étudiants bordelais et de jeunes des Auberges de jeunesse (sur une vingtaine de ces jeunes gens et jeunes filles, deux seulement se sont retrouvés après la guerre). Gilberte fait la liaison entre Bordeaux, Bayonne et Tarbes pour un groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP).
Alertées par des arrestations opérées parmi leurs camarades étudiants quelques jours plus tôt, elles devraient fuir. Mais leur père est dans un camp d’internement. Peuvent-elles laisser un prisonnier qui a besoin de vivres, de [...]

Yvonne BOUDGOURD, née Toublant – 31792

Yvonne, Blanche, Désirée, Toublant naît le 15 janvier 1908 dans la petite commune agricole de Saint-Étienne-de-Chigny (Indre-et-Loire – 37), fille de Désiré Toublant, 41 ans, et de Blanche Angélina Fourrier, 33 ans, son épouse, cultivateurs à la ferme des Cantinières (aujourd’hui une friche isolée dans les bois ?). Yvonne est fille unique ; ses parents emploient des salariés agricoles. Après l’école communale, Yvonne aide à l’exploitation familiale.

Le 23 juillet 1927, à Saint-Étienne-de-Chigny, Yvonne Toublant, âgée de 19 ans, se marie avec Henri Aimé Boudgourd, né le 3 avril 1907 à Luynes (37), âgé de 20 ans et alors soldat au 3e groupe de chasseurs cyclistes à Sélestat (Bas-Rhin). Puis le jeune ménage s’installe dans la ferme des parents d’Yvonne afin de participer à son exploitation.

Yvonne et Henri ont deux filles : Yvette, née en 1927, et Désirée, née en 1930, toutes deux à Saint-Étienne-de-Ch.

Au recensement de 1936, Yvonne et Henri sont seuls à la ferme (???).

En mai-juin 1940, Henri Boudgourd est fait prisonnier de guerre et envoyé dans un Stalag en Allemagne.

Sous l’occupation, Yvonne Boudgourd est dénoncée par un ouvrier agricole l’accusant de cacher des armes : il s’agit en fait du fusil de chasse de son mari. Le 1er octobre 1942, elle est arrêtée chez elle par la gendarmerie française et incarcérée à la Maison d’arrêt de Tours (37), rue Henri Martin.

À l’aube du 6 novembre 1942, Yvonne Boudgourd est parmi les dix-sept prisonnières extraites de leurs cellules pour monter dans deux cars stationnant devant la prison. Dans l’un des deux se trouve déjà Marcelle Laurillou, détenue depuis deux mois à l’école prison Michelet.

Les véhicules s’arrêtent rue de Nantes et les dix-huit détenues sont menées dans la gare de Tours par une porte [...]

Marie-Thérèse PUYOOÜ, née Soureil – 31720

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Marie-Thérèse Soureil naît le 6 janvier 1897 à Monein (Pyrénées-Atlantiques [1] – 64), où elle va à l’école.
À une date restant à préciser, elle se marie avec Jean, dit Laurent, Puyooü, né le 15 avril 1895 à Bordeaux (Gironde – 33). Ils ont deux filles, nées vers 1926 et 1933.
En 1924, Laurent, ouvrier-tourneur sur métaux, est embauché aux ateliers Dyle, dans le quartier prolétarien de Bacalan. Les communistes sont organisés dans cette entreprise depuis 1920 et le syndicat de la CGT unitaire y est très actif. Laurent qui, jusque-là, s’était passionné pour la gymnastique, y consacrant tous ses loisirs jusqu’à atteindre un niveau honorable dans les compétitions, est plongé dans la lutte des classes. En 1927, il donne son adhésion au Parti communiste et milite à la cellule du quartier de Bacalan dont il devient le secrétaire.
En 1928, il trouve un emploi plus rémunérateur aux Ateliers Mécaniques Bordelais, 75 rue de Kater. Il y devient secrétaire de la section syndicale CGTU. Il participe aux activités de la cellule des Chartrons située près de son domicile, alors rue Barreyre, à Bordeaux, et devient le secrétaire du Comité de défense de L’Humanité (CDH).
Membre de la Commission agitation et coopérative du Comité régional, Laurent participe à la création d’une coopérative de distribution alimentaire au 70, cours Victor-Hugo, dans le quartier du Prêche à Bègles. En 1934, Marie-Thérèse Puyooü succède à la première gérante et la famille vient habiter dans les locaux. Laurent utilise son temps de loisirs du samedi (semaine de 40 heures) pour assurer des livraisons aux domiciles des coopérateurs de Bègles avec sa cinq-chevaux Citroën.
Puis, il est [...]

Julia SLUSARCZYK – 31823

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
La vie d’une immigrée polonaise
Julia SLUSARCZYK est née le 26 avril 1902 à Usrzeki Dolny en Pologne. Elle passe sa jeunesse en Pologne dans une famille nombreuse. Son père était commerçant charcutier. Elle suit les cours d’une école polonaise clandestine, l’école officielle étant en Ukrainien. Sa famille est dispersée au gré des deux guerres mondiales.
Julia SLUSARCZYK a une fille en 1923, en Pologne. Elle émigre en France en 1926. Elle vit avec un compagnon, Polonais comme elle, charcutier au 25, rue Saint-Paul à Paris. Elle l’aide dans son commerce.
Julia et son compagnon sont arrêtés à leur domicile le 7 novembre 1942 par un policier allemand, accompagné d’un policier français. Le motif en reste inconnu. Elle arrive à la mi-décembre 1942 à Romainville et y reste le dernier mois avant le départ.
Auschwitz
Julia SLUSARCZYK résiste à tout à Birkenau : les marais, le kommandos des briques, jusqu’à la quarantaine le 3 août 1943.
Elle est transférée à Ravensbrûck, avec les autres survivantes, le 4 août 1944. Gravement malade d’une pleurésie, elle ne peut pas faire partie du convoi pour Mauthausen et voit partir la plus grande part de ses camarades du convoi. Elle est soignée en cachette par sa camarade, le docteur Adélaïde Hautval qui lui fait des ponctions. Par miracle, elle reste en vie.
Julia SLUSARCZYK est libérée le 23 avril 1945 par la Croix-Rouge suédoise. Elle est hospitalisée en Suède. Elle est rapatriée en juin 1945. De retour à Paris, elle est hospitalisée successivement à l’Hôtel-Dieu, à la Pitié, puis à Valence dans la Drôme.
Le retour
Julia SLUSARCZYK retrouve son domicile entièrement pillé. Elle est [...]

Lucienne, dite “Lulu”, THÉVENIN, née Serre – 31642

LucienneDeux sœurs rescapées d’Auschwitz

Lucienne THÉVENIN, née Serre (« Lulu »)

et sa sœur Jeanne SERRE (« Carmen »).

Les deux sœurs disent en cœur :

« notre famille a eu de la chance. Leur mère, arrêtée en septembre 1940 par les policiers français, remise à la Gestapo, emprisonnée à la Santé puis au Cherche-Midi, a été libérée en janvier 1941. Leur frère, Louis, déporté à Mauthausen, est rentré. Leur jeune sœur, Christiane, arrêtée au début de 1944 (à quatorze ans) par les miliciens de Sabiani à Marseille, a été relâchée grâce à une caution en argent qu’ont versée ses employeurs. Leur maison de Marseille a été bombardée, mais aucun des leurs n’a été touché. Georges Thévenin, le mari de Lulu, s’est blessé une jambe en tentant de s’évader (il était prisonnier de guerre en Allemagne), mais il est entier. Une chance extraordinaire. »

Une enfance à Marseille

Lucienne, dite Lulu THÉVENIN Le père était marin de commerce.

Lucienne, l’aînée, est née le 16 juillet 1917 à Marseille.

Jeanne est née à Ysserville-les-Ysserts (Algérie) en juillet 1919.

Elles ont été élevées à Marseille

Lucienne devient secrétaire. Jeanne travaille commise dans une brûlerie de café.

L’arrivée à Paris

En 1937, la mère et les enfants quittent Marseille pour venir à Paris. Lucienne continue de travailler comme secrétaire. Jeanne, après avoir exercé plusieurs emplois, travaille à la Manufacture nationale d’armes de Levallois lors de l’arrivée des Allemands à Paris.

Lucienne a épousé en 1939 Georges Thévenin qui, appelé avec sa classe en 1937, s’est trouvé sous les drapeaux à la mobilisation et a été fait prisonnier en 1940.

La Résistance

En 1939, à la déclaration de la guerre, Lucienne et Jeanne militent dans la Jeunesse communiste.

En juillet 1940, des milliers de tracts, parmi lesquels l’appel du parti communiste du 10 juillet 1940, passent entre leurs mains. Leur mère [...]

Jeanne, dite “Carmen”, SERRE – 31637

JeanneDeux sœurs rescapées d’Auschwitz

Lucienne THÉVENIN, née Serre (« Lulu »)

et sa sœur Jeanne SERRE (« Carmen »).

Les deux sœurs disent en cœur :

« notre famille a eu de la chance. Leur mère, arrêtée en septembre 1940 par les policiers français, remise à la Gestapo, emprisonnée à la Santé puis au Cherche-Midi, a été libérée en janvier 1941. Leur frère, Louis, déporté à Mauthausen, est rentré. Leur jeune sœur, Christiane, arrêtée au début de 1944 (à quatorze ans) par les miliciens de Sabiani à Marseille, a été relâchée grâce à une caution en argent qu’ont versée ses employeurs. Leur maison de Marseille a été bombardée, mais aucun des leurs n’a été touché. Georges Thévenin, le mari de Lulu, s’est blessé une jambe en tentant de s’évader (il était prisonnier de guerre en Allemagne), mais il est entier. Une chance extraordinaire. »

Une enfance à Marseille

Le père était marin de commerce.

Lucienne, l’aînée, est née le 16 juillet 1917 à Marseille.

Jeanne est née à Ysserville-les-Ysserts (Algérie) en juillet 1919.

Elles ont été élevées à Marseille

Lucienne devient secrétaire. Jeanne travaille commise dans une brûlerie de café.

L’arrivée à Paris

En 1937, la mère et les enfants quittent Marseille pour venir à Paris. Lucienne continue de travailler comme secrétaire, Jeanne, après plusieurs emplois, travaille à la Manufacture nationale d’armes de Levallois, à l’arrivée des Allemands à Paris.

Lucienne a épousé en 1939 Georges Thévenin qui, appelé avec sa classe en 1937, s’est trouvé sous les drapeaux à la mobilisation et a été fait prisonnier en 1940.

La Résistance

En 1939, à la déclaration de la guerre, Lucienne et Jeanne militent dans la Jeunesse communiste.

En juillet 1940, des milliers de tracts, parmi lesquels l’appel du parti communiste du 10 juillet 1940, passent entre leurs mains. Leur mère les entrepose chez elle, rue de la [...]