Georgette BRET, née Fourcade – 31747

æPhotographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943,
selon les trois vues anthropométriques de la police allemande.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Georgette Fourcade naît le 6 octobre 1905 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde – 33), où ses parents sont employés d’épicerie. Parmi ses frères, Paul Fourcade, né le 15 février 1903.

Elle va à l’école jusqu’au certificat d’études, puis apprend la couture ; elle est vestonnière-giletière.

En 1930, elle se marie avec Robert Bret, né le 8 septembre 1906 à Cenon (33), sur la rive droite de la Garonne en face de Bordeaux. Ils ont une fille, Janine, née vers 1933. Au moment de son arrestation, le couple habite au 82, rue Dubourdieu à Bordeaux.

Ouvrier qualifié, ajusteur à la compagnie des TEOB (Tramways électriques et omnibus de Bordeaux), Robert Bret s’est éveillé très tôt à la vie sociale et politique. Ayant contribué avec ardeur et efficacité au développement et à l’activité de la cellule du Parti communiste de son entreprise, la direction du parti qui lui demande de participer à la commission d’organisation de la Région bordelaise.

En juin 1936, Robert Bret est un des organisateurs – avec Armand Gayral – de la grève paralysant Bordeaux : plus de tramways durant neuf jours, la bicyclette demeure le seul moyen de déplacement. Les traminots obtiennent satisfaction, dont 14 % d’augmentation.

La station des tramways devant la gare Saint-Jean.
Carte postale (recadrée), collection Mémoire Vive.La police l’a bien sûr remarqué et l’inscrit sur ses fiches avec la mention : « membre très actif du Parti communiste ».

Sous l’occupation, Robert Bret reste actif dans la clandestinité.

Le 22 novembre 1940, il est arrêté par la police française dans une vague de perquisitions et d’arrestations de communistes lancée par le préfet en accord avec les autorités d’occupation : [...]

Simone LOCHE, née Fougère – 31672

Simone Yvonne Alfrede Fougère naît le 27 octobre 1913 à Saint-Sulpice-des-Landes (Loire-Inférieure / Loire-Atlantique) [1], fille de Jean-Marie Fougère et Agnès Marie Boisteau, commerçants. Elle va à l’école communale jusqu’au certificat d’études primaires.

Simone devient employée de bureau, et se marie avec un chauffeur de taxi, secrétaire du syndicat CGT des cochers-chauffeurs à Paris.

Dès le début de l’Occupation, le couple est engagé dans l’action clandestine.

Simone Loche est arrêtée le 6 mars 1942 par les policiers des brigades spéciales qui la prennent au restaurant où elle était serveuse et qui était un nid de résistants.

Les policiers ont trouvé l’adresse sur un camarade arrêté précédemment, qui a été fusillé.

Les policiers veulent que Simone leur dise où est son mari, qui combat dans la zone sud, et qu’elle ne livre pas, bien entendu.

Après quelques jours dans les locaux des Renseignements généraux, elle passe au dépôt jusqu’au 30 avril 1942, à la Santé, an secret, jusqu’au 24 août 1942, à Romainville jusqu’au départ.

Le 22 janvier 1943, cent premières femmes otages sont transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne : leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » (transférée à Compiègne le 22.1). Le lendemain, un deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort qui les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police). À ce jour, aucun témoignage de rescapée du premier transfert n’a été publié concernant les deux nuits et la journée passées à Royallieu, et le récit éponyme de Charlotte Delbo ne commence qu’au jour de la déportation… Mais Betty Jégouzo confirme ce départ en deux convois séparés, partis un jour après l’autre [...]

Rosa-Michelle, dite  »Rosie » FLOC’H – 31854

Rosa-Michelle FLOC’H, surnommée par ses compagnes du convoi des « 31000 » : « Rosie ».

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Rosa-Michelle est née le 15 septembre 1925 à Saint-Aubin-le-Vertueux, Eure, cinquième d’une famille de six enfants. Le père, cheminot sur le réseau de l’État, travaillait à la gare Montparnasse.
La mère, avec les deux derniers, s’était réfugiée au pays natal, Le Relecq-Kerhuon, près de Brest, en juin 1940.
Déportée à Auschwitz pour avoir inscrit un « V » sur un mur de Brest
Le 8 décembre 1942, Rosie est partie après avoir fini la vaisselle du déjeuner, et sa mère ne l’a jamais revue.
Rosie a été prise à crayonner sur le mur d’une école à Brest.
Elle faisait des « V » et s’occupait à transformer en « Vive les Anglais » un « Vive les Allemands » quand un feldgendarme est passé par là. Il l’a emmenée à la kommandantur de Brest, d’où elle est partie par le train quelques jours plus tard pour le fort de Romainville, escortée par un seul feldgendarme.
Une jeune fille à Romainville
C’était la plus jeune parmi les femmes et jeunes filles du convoi des « 31000 », ses compagnes ont transformé affectueusement son nom en « Rosie ».
Compte tenu de son jeune âge Charlotte Delbo note :
« Josée, usant des possibilités que lui offrait son poste de chef de camp, l’a mise dans la même chambre que Simone Sampaix pour qu’elle soit près d’une camarade de son âge. »
Elle est morte au revier de Birkenau au début de mars 1943.
Sa mère a été avisée par la mairie du Relecq-Kerhuon longtemps après la fin de la guerre.
Sources :
 Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), [...]

Yvette FEUILLET – 31663

Carte postale commémorative éditée après la guerre (recadrée) Collection Mémoire Vive.
Une jeunesse militante
Yvette Feuillet naît le 25 janvier 1920 à Paris 14e, fille d’un boulanger. À dix ans, elle perd son père. Restée seule pour élever ses deux filles, Yvette et Henriette, la mère fait des extras comme cuisinière.
Jeune, Yvette entre en apprentissage dans une usine de lampes électriques, rue Sedaine dans le 11e arrondissement, près de la Bastille. Elle est souffleuse et travaille très dur devant des fours.
En juin 1936, l’usine est en grève. Yvette, est élue déléguée de son atelier et se dépense avec entrain.
Quand se fonde l’Union des jeunes filles de France, en 1937, elle en fait partie et, là aussi, se donne sans mesure. Elle y consacre tout son temps libre.
La famille habite alors au 26, rue des Rosiers, à Paris 4e.
La Résistance
Le 8 octobre 1940, sa sœur Henriette est arrêtée en même temps que Pierre Villon. Selon la préfecture de police « Ginsburger [Pierre Villon] avait pour principale collaboratrice la demoiselle Feuillet chargée de recruter et de rémunérer à raison de 1500 à 2000 francs par mois les agents clandestins du parti. » Henriette est incarcérée à la Maison d’arrêt de la Santé, à Paris 14e.
Dès que la résistance à l’occupant se cristallise, Yvette y participe également. À vingt ans, agent de liaison du comité central clandestin du Front national universitaire, elle mène la vie des “illégaux” : faux papiers, adresse inconnue, pas de domicile fixe. Elle est notamment en contact avec Auguste et Henriette Garnier, laquelle dactylographie des textes que lui transmet Yvette.
Le 2 mars 1942, Yvette Feuillet est arrêtée dans le cadre des filatures policières de l’« affaire Pican-Cadras-Politzer ».
Elle passe [...]

Marie, Marcelle, FERRY, dite “Mitzy” – 31816

Marie, Marcelle Ferry naît le 6 mars 1918 à Igney (Vosges), fille de Joseph Ferry, 42 ans, ouvrier d’usine, alors mobilisé comme soldat de 2e classe affecté au 2e groupe d’aviation DPTA à l’aérodrome du Plessis-Belleville (Oise), et d’Augustine Mary, 43 ans, manouvrière, son épouse. Marie, dite “Mitzy”, est la dernière née de cinq enfants : avant sa naissance, la famille comptait Maurice, né le 8 octobre 1895 à Moyenmoutiers, Thérèse ou Paulette, née le 8 octobre ou 19 novembre 1905, Georgette, née le 26 janvier 1907, et Alice, née le 14 août, toutes les trois à Igney. Leur père, Joseph Ferry, est envoyé en “congé illimité de démobilisation” le 11 janvier 1919 et “se retire” à Igney.

La famille est si pauvre – le père est alors vitrier (après sa démobilisation ?), la mère femme de ménage – que les parents confient la petite dernière à l’orphelinat de Saint-Genest, tenu par des religieuses : les Sœurs du Pauvre Enfant Jésus.

Mitzy quitte l’institution à l’âge de treize ans pour gagner sa vie. Elle travaille chez les autres, tantôt ici tantôt là, d’une ville à l’autre.

Le 1er avril 1939, à Saint-Ouen (Seine / Seine-Saint-Denis), Marie Ferry, âgée de 21 ans, se marie avec André Charles Vidot, 33 ans, ajusteur.

Le passage de la ligne de démarcation à Moulins

À la fin de 1940, Mitzy est serveuse dans un restaurant de Moulins (Allier) : La Madeleine, rue des Garceaux, en zone occupée. La rivière trace la ligne de démarcation, contrôlée au niveau du seul pont routier de Régemortes (il existe aussi un pont destiné au transport ferroviaire : le “pont de fer”).

Un client du restaurant, qui se fait connaître sous le seul prénom de “Robert”, lui demande d’abord quelques [...]

Lucienne dite  »Annie » FERRÉ, née Proux – 31722

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Lucienne Proux naît le 11 octobre 1922 à Ville-d’Avray [1] (Hauts-de-Seine – 92), mais elle grandit à Rochefort (Charente-Maritime [2] – 17) où son père est cheminot. Après le certificat d’études, elle apprend la coiffure. Mais on ne sait si elle a exercé son métier avant de se marier, très jeune.
Avant la guerre, elle est membre de l’Union des jeunes filles de France.
En mai-juin 1940, son mari est fait prisonnier de guerre et envoyé dans un Stalag en Allemagne.
Au début de 1942, Renée Michaux, assurant la liaison du PCF clandestin entre le Sud-Ouest et Paris, charge Gilberte Tamisé de recruter Lucienne Ferré qu’elle avait connue à Rochefort. Au retour de sa mission, Gilberte fait observer que Lucienne lui semble jeune et peu solide. Renée Michaux, qui n’a elle-même que vingt-deux ans, ne partage pas ce jugement et Lucienne devient « Annie ».
En juillet 1942, Annie est arrêtée à Bordeaux (Gironde – 33) – il faudrait connaître la date exacte… Elle est écroué au Fort du Hâ.
Les “Bordelaises” l’accuseront d’avoir dénoncé un grand nombre de ses camarades. Au cours des interrogatoires qu’elle subit, “charge”-t-elle ou identifie-t-elle des personnes déjà arrêtées et/ou ses déclarations favorisent-elles de nouvelles arrestations de résistants ? Parmi ceux-ci, y a-t-il des “31000” ? (Renée Michaux et les sœurs Tamisé ont été arrêtées avant). À vérifier…
Le 16 octobre 1942, “Annie” est parmi les 70 hommes et femmes – dont 33 futures “31000” (les “Bordelaises” et les Charentaises) – transférés depuis le Fort du Hâ et la caserne Boudet de Bordeaux au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [3] (Seine-Saint-Denis – 93), premier élément [...]

Berthe SABOURAULT, née Fays – 31683

Photographiée à Auschwitz-I,
le 3 février 1943.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Berthe, Célina, Fays naît le 8 juin 1904 à Villiers-le-Roux (Charente – 16) où ses parents sont cultivateurs et où elle est élevée, dernière de trois enfants.

Après son mariage avec Raoul, Léandre, Sabourault, né le 24 novembre 1900 à Bernac (16), entrepreneur de maçonnerie, elle apprend le métier de coiffeuse en suivant des cours à Angoulême et installe un petit salon de coiffure dans une dépendance de leur maison, à Villiers-le-Roux (16).

Berthe et Raoul Sabourault sont des combattants de la première heure. Dès sa constitution, ils sont membres du Front national [1], reçoivent du matériel de Paris, le font parvenir aux différents points et logent des responsables de l’organisation…

Le 21 février 1942 au matin, se présente chez eux un homme qui se prétend membre de l’organisation et qui possède un “passe”. Il dit avoir perdu le contact à la suite des arrestations survenues en décembre. Il est sale, mal rasé. Les Sabourault l’accueillent, le nourrissent, lui font prendre un bain et Berthe qui est coiffeuse, le coiffe et le rase. Les Sabourault ne l’hébergent pas, mais consentent à lui indiquer l’adresse d’une personne susceptible de lui faire retrouver la liaison avec quelqu’un d’Angoulême.

Cet inconnu parvient ainsi à “loger” Paulette Brillouet et Marthe Meynard, laquelle avait déjà été arrêtée en décembre, puis relâchée.

Le lendemain matin, vers neuf heures, des policier français arrêtent le couple Sabourault, chez eux, devant leur fils, Jacques (ou Jack), âgé de neuf ans.

Berthe et Raoul Sabourault passent une semaine à la prison de Ruffec (16).

Ruffec. La prison dans les années 1900.
Carte postalle. Collection Mémoire Vive.Transférés à Paris, ils sont interrogés aux Renseignements généraux, où ils retrouvent les camarades de la [...]

Simone EIFFES – 31764

Simone Eiffes naît le 30 mai 1920 à Paris 10e, fille de Marcel Eiffes cheminot, et de Mathilde Counhaye, son épouse. Sans avoir d’engagement politique avéré, ses parents sont connus pour défendre « la cause des personnes malheureuses ».

Après l’école secondaire, Simone travaille comme couturière (« tailleur pour homme ») à Paris.

Elle donne constamment du souci à ses parents : elle aime s’amuser, elle aime plaire aux garçons et elle leur plait.

Droits réservés.En décembre 1939, Simone quitte le domicile de ses parents au 6, rue de La Lanne à Montigny-les-Cormeilles (Val-d’Oise – 95). Sa mère en fait une dépression nerveuse Pendant un temps, Simone habite à l’Hôtel de Paris, au 10, rue Poulet, près du métro Château-Rouge (Paris 18e).

En juin 1940, lors de l’exode des populations civiles déclenché par la progression rapide de l’armée allemande, Simone fait la connaissance d’un jeune militant communiste, Georges Feldmann [1], qui part se réfugier chez des amis à Cognac, en Charente, les autorités françaises ayant ordonné aux jeunes garçons de quitter la capitale pour ne pas tomber aux mains des Allemands qui les feraient prisonniers. Un camarade de Feldman, Georges Grunenberger (ou Grünenberger), part les rejoindre le 10 juin, à bicyclette.

Une fois l’armistice entré en vigueur, Georges Feldmann a hâte de rentrer à Paris pour reprendre contact avec son parti.  Simone le précède [?], allant habiter chez lui au 13, rue Oudinot (Paris 7e), jusqu’à ce qu’il revienne au cours du mois de juillet.

Le 2 octobre, Georges Feldman échappe de peu à une interpellation par des agents du commissariat du Gros-Caillou lors d’un lancer de tracts – « Chômeurs de Paris » – à bicyclette, rue Cler (Paris 7e), alors que son camarade Émile Ch., 19 ans, est arrêté, le mettant rapidement en cause au cours des [...]

Léa LAMBERT, née Durbeck – 31821

Marguerite, Léa, Durbecq naît le 9 avril 1892 à Rocroi (Ardennes – 08), fille de Louis Durbecq, 25 ans, mouleur, et de Marie Picot, 28 ans, son épouse. Elle grandit au hameau du Hyraumont (ou Hiraumont), sur la commune de Rocroi, limitrophe de la frontière belge au Nord du département. Léa va à l’école jusqu’au certificat d’études.

Le 26 juillet 1911 à Rocroi, elle se marie avec Émile Lambert, né 28 février 1886, lui aussi au Hyraumont (d’une mère née Durbecq !), laitier. Ils ont une fille, Germaine, Marie-Louise, né le 7 janvier 1912 à Rocroi.

Dès le 3 août 1914, Émile Lambert – de la classe 1906 – est mobilisé au 2e escadron du train (… des équipages = transports militaires). Le 28 janvier 1916, il passe au 17e régiment d’artillerie. Le 13 juillet suivant, il passe au 61e R.A. Le 1er avril 1918, il passe au 178e régiment d’artillerie de tranchées. À cette date, il est hospitalisé pour un motif inconnu. À partir du 16 mai suivant, il est affecté à l’arrière du front. Il est mis en congé de démobilisation le 27 mars 1919.

Le 19 juin 1933, à Écordal (08), leur fille Germaine se marie avec François Dorigny.

En 1936, Émile et Léa Lambert habitent rue des Telliers à Écordal.

Une filière d’évasion à Charleville

Sous l’occupation, le couple Lambert est domicilié au 8, place de l’Agriculture (aujourd’hui place Jacques-Félix) à Charleville [1] (08).

En 1942, Léa Lambert est à la fois cuisinière et économe du centre d’accueil du Secours national des Ardennes, à Charleville, dont Marcelle Fuglesang est l’assistante sociale en chef.

Le centre est devenu une étape essentielle de la filière d’évasion crée par Paul Royaux [2], chef de l’OCM des Ardennes et fondateur de l’organisation.

Quand les prisonniers de guerre [...]

Charlotte, Henriette, DUPUIS, dite “Mauricette“ – 31751

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Charlotte, Clémence, Henriette, Dupuis, naît le 6 février 1894 à Champvallon (Yonne), aînée de trois enfants dont les parents sont cultivateurs.
Elle reprend l’exploitation avec son frère Charles, resté célibataire comme elle.
La Résistance
En 1942, Charlotte et son frère sont Francs-tireurs et partisans. Ils entreposent des tracts que des camarades apportent et que d’autres viennent chercher pour la distribution.
Puis, ils constituent un dépôt d’armes et de munitions pour la résistance de Paris. Ils hébergent également les combattants qui viennent s’approvisionner à ce dépôt : Guesquen, dit Bob, fiancé de Raymonde Salez, Rousseau, dit Martin, Albert Ouzoulias, dit colonel André, Marcel Mugnier, qui sera liquidateur du Front national [1].
L’arrestation
Le 19 août 1942, Charlotte Dupuis et son frère sont arrêtés à Champvallon par quatre inspecteurs de la brigade mobile de Paris, quatre inspecteurs de la brigade de Dijon et l’inspecteur Grégoire de la police de l’Yonne.
Ils sont interrogés à Paris par les inspecteurs français rue Bassano et emprisonnés à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e) le 24 août 1942.
Charlotte est également incarcérée à Fresnes.
Le 20 octobre 1942, ils se revoient à Romainville. Ni l’un ni l’autre n’a été jugé.
Charles Dupuis est déporté à Mauthausen, Charlotte à Auschwitz.
Le 8 mars 1943 (ou le 10, selon l’acte de décès du camp), Charlotte Dupuis meurt de la dysenterie au Revier.
Le retour de Charles Dupuis
À son retour de Mauthausen, Charles Dupuis a fait étape en Suisse. Il y rencontre les rescapées du convoi. C’est par Marilou Colombain qu’il apprend la mort de sa sœur. Aucun avis officiel n’avait été envoyé à Champvallon.