Gaston SANSOULET-PLANTÉ – 46096

Collection Catherine Sansoulet-Planté.
Droits réservés.Gaston, Auguste, Sansoulet-Planté naît le 24 février 1914 à Paris 6e, fils de Félix Sansoulet-Planté, 30 ans, commis PTT, et de Marie Holveck. Gaston a – au moins – un frère : Jean, né le 9 janvier 1909. En mai 1925, leur père est élu conseiller municipal socialiste SFIO de Fontenay-aux-Roses [1] (Seine / Hauts-de-Seine – 92) ; non réélu quatre ans plus tard.

Pendant un temps, Gaston Sansoulet est un membre actif de la section de Bagneux du Parti communiste.

À partir de juillet 1935, Gaston Sansoulet, employé des PTT (poste, télégraphe et téléphone), est agent manipulant du service postal au bureau de la gare Montparnasse (Paris 15e).

Le 28 septembre 1935, à la mairie de Fontenay-aux-Roses, Gaston Sansoulet-Planté se marie avec Raymonde Pérot, née le 18 juin 1917 à Paris 14e, employée des Tabacs, elle-même fille d’un militant communiste, trésorier de la section de Sceaux et secrétaire du député-maire de Bagneux. Ils ont un fils : Jean, Félix, Robert, né le 29 novembre 1938.

À partir de 1936 et jusqu’au moment de l’arrestation du chef de famille, celle-ci est domiciliée au 9 bis, rue Jean-Jaurès à Fontenay.

Adhérent à la CGT et au Parti communiste, Gaston Sansoulet est, pendant un temps, secrétaire de cellule à Fontenay-aux-Roses.

Le 2 août 1940, son père, Félix Sansoulet-Planté, décède à Fontenay.

Au cours de ce même mois d’août, Gaston Sansoulet est révoqué des PTT pour avoir, au cours d’une discussion dans la nuit du 1er au 2 mai précédent, « soutenu l’action clandestine de l’ex-Parti communiste en général et l’attitude de Maurice Thorez en particulier ».En septembre, il s’inscrit au fonds de chômage de Fontenay-aux-Roses. De temps à autre, il travaille à la Maison Westerloppe, photographie, 112 ter, route de Châtillon [...]

Thomas SANCHEZ – (46095 ?)

IDENTIFICATION INCERTAINE…Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Thomas (Chanas) Sanchez naît le 7 mars 1921 à La Plaine-Saint-Denis [1] (Seine / Seine-Saint-Denis – 93), fils de Marcelino (Marcel) Sanchez, 36 ans, manœuvre, et Celedonia Ramos, 33 ans, son épouse, née et mariée à Saucedilla (Estremadure, Espagne). Thomas a deux frères et une sœur nés en Espagne – Claude, Paulette et Florencio (mai 1917) – et il aura encore un frère plus jeune, né à Saint-Denis le 12 juin 1927. Tous, sauf le premier enfant, seront naturalisés français par la loi du 10 août 1927.

Thomas Sanchez est manœuvre. Pendant un temps, il demeure chez ses parents, au 93, avenue des Érables à Morsang-sur-Orge [2] (Essonne).

Selon la police, militant communiste convaincu, il est alors secrétaire adjoint de la cellule du Centre dans cette commune où il est considéré comme « dangereux pour l’ordre public ». Plus tard, lui même déclarera n’avoir jamais appartenu qu’à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC).

En 1939 et jusqu’à son arrestation, Thomas Sanchez habite au 61, rue de l’Union à Aubervilliers [1] (93).

Dans cette période, il entre en relation avec la très jeune Rose Maillot, née le 1er novembre 1924 à Paris 6e, et habitant chez sa mère au 15, rue Magenta à Pantin (Seine /Seine-Saint-Denis).

Au début janvier 1940, Thomas Sanchez est mobilisé à la première Compagnie spéciale au dépôt de guerre 213 de Saint-Benoît (Seine-et-Oise). Puis il est « interné au Centre de Fort Barraux (Isère), sur ordre de l’autorité militaire, en raison de son activité politique ». Il en est libéré dans des conditions restant à préciser…

De retour chez lui, il trouve (réintègre ?) un emploi à l’usine de la société Auguste Pellerin (fabriquant la margarine le « TIP »), [...]

Émile SALOY – 46094

Émile, Alexandre, Georges, Saloy naît le 9 juin 1904 à Versailles [1] (Seine-et-Oise / Yvelines), fils d’Auguste Saloy, cheminot, militant syndicaliste, et d’Hélène Thounoy, son épouse, couturière.

À l’âge de 12 ans, Émile Saloy obtient le certificat de fin d’études primaires avec mention.

Le 4 juillet 1923, il est embauché à la société Union d’Électricité où il est affecté à la centrale de Gennevilliers comme électricien “hors classe” (l’entreprise porte aussi le nom de Nord-Lumière à une certaine époque).

Émile Saloy est secrétaire de la Section syndicale CGT de la centrale électrique.

Le 23 avril 1932 à Puteaux (Seine-Saint-Denis), il épouse Marguerite Niermont, couturière chez Patou, grand couturier parisien. Ils ont deux enfants : Claude, née le 30 mai 1933, et Alain, né le 20 juillet 1936.

Pendant un temps, ils habitent au 26, rue Serpente à Argenteuil [1] (eine-et-Oise / Val-d’Oise) ; au moment de l’arrestation du chef de famille, celle-ci est domiciliée au 72, rue Ferdinand-Berthoud.

Émile Saloy est un militant communiste très actif. La police le décrit ainsi : « Très intelligent, un des meilleurs orateurs de la région parisienne […] il a joué un rôle de premier plan lors des évènements de février 1934 […] organisateur de grèves… ».

Le 12 mai 1935, Émile Saloy est élu conseiller municipal d’Argenteuil sur la liste du Bloc Ouvrier et Paysan conduite par Victor Dupouy.

Pendant les grèves de 1936, il est arrêté à la Bourse du travail, à Paris, puis relâché.

Autodidacte, il prend des cours du soir et, aimant le théâtre, joue dans une compagnie d’amateurs de Puteaux sous le pseudonyme de “Yolas”. Il apprécie également la musique et fait du vélo.

À la suite de la déclaration de guerre, Émile Saloy est mobilisé comme sergent-chef. Il n’est pas fait prisonnier lors de la débâcle.

Dans cette période, en février 1940, il est déchu de son mandat électoral en tant que [...]

Fernand SALMON – 46093

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Fernand, Joseph, Salmon naît le 16 juin 1897 à Genneton (Deux-Sèvres – 79), fils d’André Salmon, 31 ans, tailleur, décédé chez lui vingt jours avant la naissance de son fils, et de Constance Guillemin, son épouse, 25 ans. L’enfant est présenté à la mairie par son grand-père, François Salmon, 65 ans, et le frère de la jeune veuve, Joseph Guillemain, 23 ans, cultivateur, signe comme témoin.

Pendant un temps, Fernand Salmon travaille comme charron.

Début août 1914, la Première guerre mondiale est déclenchée. Le 9 janvier 1916, Fernand Salmon est mobilisé comme soldat de 2e classe au 20e régiment d’artillerie afin d’accomplir son service militaire. Le 7 juillet suivant, il passe au 109e régiment d’artillerie lourde. Le 7 mai 1917, à Épernay, il est blessé à la main droite par un éclat de bombe. Évacué pour être soigné, il ne rejoint le dépôt que le 2 mai 1918. Le 16 juillet 1918, il passe au 21e R.A. Bien que passé théoriquement dans la réserve de l’armée active le 7 janvier 1919, il est maintenu sous les drapeaux. Le 30 mai, il passe au 38e R.A. Le 10 juin, il entre à l’hôpital d’Avignon (Vaucluse), puis réintègre le dépôt le 18 juillet. Mis en congé illimité de démobilisation le 27 septembre 1919, il se retire à Genneton, titulaire d’un certificat de bonne conduite. Il adhérera à l’Association républicaine des Anciens combattants (ARAC), recevant la carte de Combattant le 11 mars 1930.

Le 19 décembre 1920, Fernand Salmon est embauché par les Chemins de fer de l’État, réseau de l’Ouest (avant la création de la SNCF…). Le 5 octobre 1921, l’armée le classe “affecté spécial” dans cette compagnie [...]

Marcel SALLENAVE – 46092

Ville d’Ivry-sur-Seine, archives communales.Marcel, Jean, Sallenave naît le 7 mars 1905 à Paris 18e,  au 36 boulevard Barbès à Paris 18e (?), fils de Jacques Sallenave, 42 ans, forgeron, et de Marthe Desainsauflieux, 26 ans, son épouse, domiciliés au 10 rue Labat. Il a un frère, Armand Sallenave, né le 18 décembre 1900 à Paris 10e.

Le 9 janvier 1910, Marthe Sallenave, alors culottière, domiciliée au 4 rue du Mont-Cenis (Paris 18e), décède à l’hôpital Lariboisière (2 rue Ambroise-Paré, Paris 10e), âgée de 30 ans. Marcel est âgé de 4 ans et demi.

Le 4 juillet 1920, Jacques Sallenave, domicilié au 5 passage Dagorno à Paris 20e, décède à l’hôpital Saint-Antoine (184 rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris 12e), âgé de 58 ans.

Pendant un temps, Marcel habite avec son frère Armand Sallenave, serrurier, au 5 passage Dagorno, et commence à travailler lui aussi comme serrurier.

Le 10 mai 1925, il est incorporé au 8e régime de Hussards afin d’accomplir son service militaire. Il est affecté dans les Pays Rhénans, en Allemagne. Le 29 octobre 1926, il est renvoyé dans ses foyers, titulaire d’un certificat de bonne conduite, et revient habiter passage Dagorno.

Le 20 octobre 1928, à la mairie du 8e arrondissement de Paris, Marcel Sallenave épouse (Marie) Catherine Péron, 26 ans, née le 10 octobre 1902 à Brennilis (Finistère). Lui se déclare comme serrurier, elle comme femme de chambre. Ils n’ont pas d’enfant.

À partir du 13 mars 1933, il exploite un débit de boissons dont il est le propriétaire au 63, rue Parmentier à Ivry-sur-Seine [1] (Seine / Val-de-Marne – 94). Ils sont alors locataires au n° 76 de la même rue, rez-de-chaussée côté cour.

Son établissement sert de siège à la cellule locale du Parti communiste. Il est notamment [...]

Camille SALESSE – 46091

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Camille, Édouard, Alexis, Salesse naît le 27 juin 1912 à Condat(-en-Féniers) (Cantal), dans la maison de ses parents, Jean-Baptiste Salesse, 38 ans, artisan menuisier, et Marie Papon, 36 ans, son épouse, alors domiciliés au lieu-dit les Moulins. Les témoins pour l’enregistrement du nouveau-né à l’état civil sont un directeur d’école et un garde-champêtre. Il est peut-être le benjamin de quatre autres enfants nés avant lui : Jean Noël, le 24 décembre 1898 au hameau du Vernet, Marguerite, le 7 mai 1902, Félix, le 4 mai 1904, et Alexis Antony, le 18 août 1908.

Camille Salesse arrive dans la région parisienne à l’âge de quatorze ans (vers 1926).

Le 28 mai 1932, à Argenteuil [1] (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), – n’ayant pas vingt ans – il se marie avec Marcelle Le Bouquin.

Pendant un temps, il travaille comme monteur en pylônes.

Puis il devient cafetier.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 82, avenue d’Argenteuil à Colombes [2] (Seine / Hauts-de-Seine).

C’est un militant du Parti communiste.

Le 18 juillet 1941, il est arrêté à Colombes « pour détention d’armes ». Jugé à Paris le 11 août suivant par un tribunal allemand, il est condamné à trois mois de prison. Il est emprisonné successivement au dépôt de la préfecture de police (Conciergerie, sous-sol du Palais de Justice, île de la Cité), le 14 août 1941 à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e), le 21 août à Villeneuve-Saint-Georges (Seine / Val-de-Marne – 94), puis à la Maison d’arrêt de Fresnes (94) à partir du 20 octobre.

À l’expiration de sa peine, le 31 octobre, il est libéré « sur intervention de M. Van Porten, ingénieur de la société France-Radio ».

Le 28 avril 1942, il [...]

René SALÉ – 46090

Droits Réservés.René, Maxime, Salé naît le 11 juillet 1917 à Wissous [1] (Seine-et-Oise / Essonne), fils de Maxime Germain Augustin Salé, 28 ans, charretier (puis chauffeur de taxi), et de Léa Eugénie Gallier, 20 ans, couturière, son épouse, domiciliés au 8 rue Neuve. Après René, naissent trois autres garçons : Germain, en 1919, Robert, en 1923, et Roger, en 1928.

En 1929, la famille habite au 6 boulevard Brune (Paris 14e).

Le 26 février 1934, René Salé – âgé de 16 ans 1/2 – est embauché comme monteur-ajusteur aux établissements Sanders, au 48-50, rue Benoît-Malon à Gentilly [2] (Seine / Val-de-Marne) ; usine qui fabrique des «  machines comptables » (caisses enregistreuses) sous licence américaine.

En 1936, il habite chez ses parents au 10 boulevard Brune (Paris 14e).La police française désigne René Salé comme adhérent au Syndicat des Métaux et sympathisant communiste.

Extrait du portrait de groupe ci-dessus : René Salé brandit
sa casquette ; à droite, Francis Joly, portant chapeau.Conscrit de la classe 1938, il est matelot de 1re classe lorsqu’il est démobilisé le 21 septembre 1940.

Le 17 mai 1941, René Salé épouse Marguerite Coquelin, née le 25 février 1920 à Gentilly, ouvrière, domiciliée au 4, avenue de la République à Gentilly (devant l’église). Il vient habiter chez elle.

Sous l’occupation, l’usine Sanders – filiale d’un groupe franco-allemand (La Nationale Groupe) – travaille en partie pour la production de guerre de l’occupant (fabrication de compteurs).

Malgré les premières exécutions massives d’otages d’octobre 1941 – parmi lesquels nombre de militants ouvriers – le noyau clandestin de l’usine poursuit la résistance sous sa forme syndicale.

Le 9 février 1942, plusieurs militants déclenchent un arrêt de travail pour protester contre le rejet du cahier de revendications qu’ils ont fait déposer par le délégué officiel du personnel quelques jours plus tôt. Ce mouvement ne dure qu’un quart d’heure. Mais le [...]

Justin SALAMITE – 46089

Justin, Louis, Salamite (dit “Jacob”) naît le 10 avril 1908 à Cassis (Bouches-du-Rhône).

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 12, rue Sainte-Isaure à Paris 18e, ou au 37, rue de Belfort à Clichy (Seine / Hauts-de-Seine). Il est cuisinier.

Le 19 octobre 1938, il commet un acte en infraction aux lois sur les « substances vénéneuses » (« opium ») et il fait l’objet d’un rapport de police le 19 décembre. Il n’a pas jusque-là de casier judiciaire.

Le 30 juin 1939, le Procureur de la République prononce son inculpation. Le 26 septembre, un juge d’instruction du Tribunal de première instance de la Seine ordonne son arrestation et sa conduite à la Maison d’arrêt de la Santé, à Paris 14e (mandat d’arrêt).

Le 5 février 1941, Justin Salamite est arrêté place de Clichy par la police française et écroué le jour-même à la Santé. Une note indique alors qu’il aurait été arrêté « pour activité communiste ».

Palais de Justice de Paris, île de la Cité, Paris 1er.
Tribunal correctionnel, un des porches du rez-de-chaussée.
(montage photographique)Le 27 février, la 10e Chambre du Tribunal correctionnel de la Seine le condamne à quinze mois de prison, 1000 F d’amende et cinq ans d’interdiction de séjour pour “stupéfiants” (usage, détention, trafic ?).

Le 24 juin, la Cour d’appel de Paris confirme le premier jugement. Entre temps, le 3 avril 1941, il a été transféré à la Maison d’arrêt de Fresnes [1] (Val-de-Marne – 94).

Il est libérable le 12 janvier 1942 : a-t-il été interné administrativement ?

Le 5 mai 1942, Justin Salamite fait partie des 14 internés administratifs de la police judiciaire (dont au moins onze futurs “45000”) qui sont conduits avec 37 communistes à la gare du Nord, « à la disposition des autorités allemandes et dirigés sur Compiègne par le train de 5h50 » pour être internés au camp de Royallieu (Oise), administré et [...]

Raymond SAINT-LARY – 46088

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Raymond, Émile, Saint-Lary naît le 13 novembre 1920 à Montrouge [1] (Seine / Hauts-de-Seine), de Jean Saint-Lary, né le 13 octobre 1887 à Nîmes, garagiste (ajusteur-mécanicien), et d’Alix Dubras, son épouse, sans profession au moment du mariage, mais qui travaillera aux Compteurs de Montrouge. Raymond a cinq frère et sœurs, dont Henri, Huguette…

Au moment de son arrestation, il est domicilié chez ses parents au 24, rue Albert-Thomas à Fresnes [1] (Seine / Val-de-Marne – 94).

Raymond Saint-Lary est mécanicien.

Il milite aux Jeunesses communistes.

Au cours de l’exode, il part en direction d’Étampes jusqu’à Châteauroux.

Le 6 septembre 1940, Raymond Saint-Lary est arrêté pour distribution de tracts et relaxé après acquittement par le tribunal militaire allemand.

Le 5 octobre, son père est arrêté, comme onze autres anciens élus et trois membres du PC de Fresnes, lors de la grande vague d’arrestations organisée dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise par les préfets du gouvernement de Pétain contre des hommes connus avant guerre pour être des responsables communistes (élus, cadres du PC et de la CGT) ; action menée avec l’accord de l’occupant. Après avoir été regroupés en différents lieux, 182 militants de la Seine sont conduits le jour-même en internement administratif au “centre de séjour surveillé” (CSS) d’Aincourt (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), créé à cette occasion dans les bâtiments réquisitionnés d’un sanatorium isolé en forêt.

Le 29 mars 1941, quinze épouses d’internés Fresnois – dont Madame Saint-Lary – adressent une lettre commune au préfet de la Seine afin d’être autorisées à leur rendre visite avec leurs enfants ; «  attendu que les prisonniers de droit commun (criminels, voleurs) ont droit à des visites, nous ne pouvons comprendre que nos maris et pères, étant des hommes honnêtes, n’y [...]

Lucien SAINTIVE – (46087 ?)

Lucien Saintive naît le 18 novembre 1910 à Paris 5e, au 1, rue Lacépède, fils de Charles Saintive, 29 ans, employé des omnibus, et Céline Buignet, 33 ans, son épouse, domiciliés au 31, rue de la Harpe.

Le 26 novembre 1932, à Paris 13e, Lucien Saintive se marie avec Adrienne Mignot, née le 8 juin 1914 à Gentilly (Seine / Val-de-Marne). Ils auront un fils, Serge, né le 26 septembre 1933 à Paris 6e.

Au moment de son arrestation, Lucien Saintive est domicilié au 98 bis, rue Bobillot à Paris 13e, vers la place de Rungis (à la place de son lieu d’habitation se trouve un immeuble plus récent).

Il est ouvrier métallurgiste, perceur aléseur. Vers 1936, il est embauché à l’Omnium Industrielle Métallurgique, sise au 34 ou 53, rue Auguste-Lançon, à Paris 13e, à proximité de son domicile (l’entreprise a depuis été remplacée par un immeuble d’habitation). Pendant un temps, il semble qu’il travaille dans l’entreprise Chaise, rue Brillat-Savarin, également près de la place de Rungis (adresse à préciser).

Adhérent au Parti communiste, il milite dans son arrondissement.

Le 24 août 1939, une semaine avant l’invasion de la Pologne par l’armée du Reich nazi, Lucien Saintive est mobilisé. Le 25 octobre, il est renvoyé travailler comme « affecté spécial » dans son entreprise qui produit probablement pour l’industrie de guerre.

Le 31 août 1940, il est arrêté par des gardiens de la paix du commissariat de police du quartier Maison-Blanche pour distribution de L’Humanité clandestine dans la rue Auguste-Lançon. Inculpé d’infraction au décret du 26 septembre 1939, il écroué au dépôt de la préfecture de police, puis à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e). Soit la peine d’emprisonnement prononcée par un tribunal est courte (deux mois…), soit l’inculpation est abandonnée. Il est libéré le 20 octobre [...]