Charles DESMARETS – (45473 ?)

Charles Desmarest naît le 31 mai 1905 à Lille (Nord ) fils de Pierre Louis Pollet et de Thérèse van Tieghem.
Pendant un temps, il habite à La Goulette, en Tunisie.

Au printemps 1937, il est domicilié au 17 cité Dehamault à Faches-Thumesnil (59), en zone dépendant du commandement militaire allemand de Bruxelles (Belgique).

Il travaille comme couvreur.

Le 10 avril 1937 à Faches-Thumesnil, âgé de 31 ans, il se marie avec Raymonde Marie Pollet, 37 ans, veuve.

À des dates et pour un motif restant à préciser, il est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises.

Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30. Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Charles Desmarets est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) ; peut-être sous le numéro 45473, selon les listes reconstituées (la photo du détenu portant ce matricule n’a pas été retrouvée).

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

Le lendemain, vers 7 [...]

Camille NIVAULT – 45928

Camille, Armand, Nivault naît le 1er septembre 1906 à Paris 17e, fils d’Armand Nivault, employé de la Société des transports en commun de la région parisienne (SCTRP, ancêtre de la RATP), et d’Anna Heimberger, son épouse.

Pendant un temps, Camille Nivault travaille comme menuisier ou ébéniste.

Le 10 novemnre 1926, du 1er bureau de recrutement de la Seine (matricule 5658), il est appelé à effectuer son service militaire comme soldat de 2e classe (au 8e régiment du génie ? à vérifier…). Il est renvoyé dans ses foyers le 16 avril 1928.

Le 24 mai 1930 à Saint-Ouen [1] (Seine / Seine-Saint-Denis), il se marie avec Suzanne Nali, née le 4 mai 1910 à Reims (Marne),  vendeuse.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 6, avenue des Marronniers à Saint-Ouen).

Pendant un temps, Camille Nivault est employé à la STCRP, comme son père.

Pendant un temps, il est secrétaire des Jeunesses communistes de Saint-Ouen, puis ayant adhéré au PCF en 1938, il sera secrétaire administratif de la section locale.

Après la grève du 30 novembre 1938, à laquelle il participe, il est licencié de son entreprise.Le 4 septembre 1939, après la déclaration de guerre, il est rappelé à l‘activité militaire et affecté au 8e génie en qualité de sapeur-colombophile de 2e classe à la caserne de la Tour-Maubourg à Paris 7e, restant un des animateurs de la section clandestine de Saint-Ouen. Le 7 mars 1940, les renseignements généraux de la préfecture de police effectuent une perquisition à son domicile au cours de laquelle est découvert un tract d’inspiration communiste, le n° 1 du Trait d‘Union, adressé plus particulièrement aux militaires. Il est arrêté avec son épouse, mais ils sont relaxés, leur culpabilité n’ayant pu être établie. Camille Nivault est démobilisé le [...]

Georges NIQUET – 45927

Collection Marie Ayrault. Droits réservés.Georges Niquet naît le 6 avril 1903 à Saint-Ouen-de-Sècherouvre, près de Mortagne-au-Perche (Orne), fils de Louise Amandine Chandebois, 26 ans, domestique, et d’un « père non dénommé » ; c’est sa grand-mère qui le présente à la mairie. Le 26 novembre 1926, à Maisons-Alfort [1] (Seine / Val-de-Marne – 94), quand Amandine épouse Eugène Niquet, blessé sur le front en 1914-1918 et amputé d’une jambe, maraîcher. Celui-ci adopte Georges (23 ans) et lui donne son nom.

Georges Niquet se marie une première fois à Créteil (94) en avril 1930. Le couple a deux fils, dont André (né Chandebois avant le changement de nom de son père ?), puis divorce.

Le 9 juin 1934 à Maisons-Alfort, Georges Niquet épouse Madeleine, Renée, Soulier, née en 1912, sténo-dactylo rencontrée lors du bal des pompiers.

Collection Marie Ayrault. Droits réservés.Ils ont neuf ans de différence et les parents de Madeleine sont d’abord opposés à cette union.

Au moment de son arrestation, Georges Niquet est domicilié au 11, rue de Brest à Maisons-Alfort, dans le petit pavillon construit par le père de son épouse.

Employé communal, il est chauffeur à la mairie de Maisons-Alfort, conduisant le maire.

Passionné d’automobile, Georges Niquet possède une “traction” qui sera réquisitionnée quelques jours après son arrestation.

Une Traction Avant Citroën 7.Pendant ses loisirs, il est également chasseur.

Il est adhérent du Parti communiste (ses propres parents étant hostiles à ses idées politiques).

Toujours titulaire de son emploi après la déclaration de guerre, Georges Niquet est actif dans la clandestinité : distribution de tracts et collage d’affiches après le couvre-feu. D’ailleurs, la police le considère comme un « militant actif, meneur de la propagande clandestine ». Dans ces actions, Madeleine, qui ne partage pas ses convictions, l’assiste pour rester à ses côtés, dissimulant des tracts dans un soutien-gorge surdimensionné (alors qu’elle est très menue).

Le 4 octobre 1940 au soir ou le 5 octobre à [...]

Eugène NICOT – 45925

Eugène Nicot nait le 14 octobre 1888 au lieu-dit Nouallet sur la commune de Sardent (Creuse – 23), au domicile de ses parents, Silvain Nicot, 32 ans, maçon, et Angélique Thomas, son épouse, 26 ans.

Pendant un temps, Eugène Nicot travaille comme cultivateur.

Le 6 octobre 1909, il est incorporé comme soldat de 2e classe au 50e régiment d’infanterie afin d’accomplir son service militaire. Le 24 septembre 1911, il est « envoyé dans la disponibilité », titulaire d’un certificat de bonne conduite.

Rappelé à l’activité militaire par le décret de mobilisation générale du 1er août 1914, Eugène Nicot rejoint deux jours plus tard son unité, le 50e R.I. , caserné à Périgueux. Le régiment part combattre en Belgique, puis fait retraite. Le 4 septembre, avant la bataille de la Marne, Eugène Nicot est admis à l’hôpital de Nogent-le-Rotrou pour fièvre. Vers le 22 octobre, après plusieurs jours de convalescence, il rejoint son unité au front (« aux armées ») en Champagne, dans le secteur de Prosnes. Le 1er mai 1916, il passe au 278e régiment d’infanterie. Le 29 juillet suivant, il est évacué sur les ambulances 14/20 puis 3/12 s.p. 200 pour « crise appendiculaire ». Deux jours plus tard, il rejoint son unité. Le 13 novembre, il est évacué sur l’ambulance 7/21 s.p. 116 pour « coliques appendiculaires », puis dirigé sur l’hôpital de Cayeux(-en-Santerre ?). Quand il en sort, il rejoint son unité sur le front. Le 10 février 1917, il est de nouveau évacué, sur l’ambulance 3/154 s.p. 86, pour « crise appendiculaire » (de violentes douleurs somatiques ?). Le lendemain, il rejoint son unité au front. Le 16 mai 1917, alors que le 278e R.I. vient à peine de s’installer dans les tranchées du secteur du moulin [...]

Arduino NICOLAZZO – 45924

Droits réservés.Arduino, Valentino, Nicolazzo naît le 22 juin 1900 à Schio, en Italie, fils de Francesco (François) Nicolazzo, 31 ans, maçon, et de Silvia (Sylvie) Ghilesie, 31, ans, son épouse.  Il a une sœur plus âgée, Elvire (?), et un frère plus jeune, Amaro (Armand), né le 5 ou 6 avril 1904 à Bruggero (Suisse).

En juin 1918, il est mobilisé en Italie.

Le 8 octobre 1923, Arduino Nicolazzo arrive en France (avec ses parents ?). Le 3 novembre suivant, il est domicilié au 26 rue Serpente à Argenteuil [1] (Seine-et-Oise / Val-d’Oise – 95).

À une date restant à préciser, il emménage au 8, avenue des Genêts.

Le 14 novembre 1925 à Argenteuil, il se marie avec Olimpia Vittoria Lupano, née le 6 avril 1905 à Occimiano (Italie), ouvrière d’usine.

De 1925 à 1927, le couple loge chez une certaine Madame Girard, rue du Midi à Sannois (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), ville voisine.

Le 5 février 1927, leur fille Elvire (recevant le même prénom que sa tante) naît à Sannois.

Le 17 octobre 1927, Arduino Nicolazzo entre comme magasinier à l’usine de la Société française Gardy, appareillage électrique haute et basse tension, 23 rue de La Voie-des-Bancs, à Argenteuil.

La famille habite alors au 28 route de Sannois.

Le 15 juin 1931, Arduino Nicolazzo naturalisé français, ainsi que son épouse et sa fille.

Il suit les cours de formation politique du Parti communiste et l’école de section des cadres. Il est également adhérent du Secours populaire de France (ex-Secours Rouge). Son épouse partage ses convictions.

À l’été 1936, lors des mouvements de grève suivants l’élection du gouvernement de Front populaire, la police française le désigne comme « militant acharné » du PC, « très bon instigateur et un des principaux meneurs ». « Responsable de la cellule de l’usine Gardy, [...]

Jean NICOLAÏ – 45923

Jean, Simon, César, NicolaÏ naît le 30 avril 1921, à Paris 14e, fils de Don Jacques Nicolaï, 33 ans, cordonnier natif de Corse, et d’Élise Dufois, 26 ans, employée de bureau, son épouse.

Il effectue une partie de sa scolarité à l’école Jean-Baptiste Say, 11 bis, rue d’Auteuil à Paris 16e, où il fait la connaissance de Camille Gianni, frère cadet de Paul Gianni, et de Jean Christian, et où il obtient le brevet élémentaire et le brevet d’études primaires supérieures.

De sa naissance au moment de son arrestation, Jean Nicolaï habite chez ses parents, dans un logement au 225, rue d’Alésia à Paris 14e, à hauteur de la rue de l’Ouest. Il est célibataire.

En septembre 1939, son père décède subitement à l’âge de 52 ans.

Jean Nicolaï est étudiant à l’École d’administration des Ponts et Chaussées, en suivant des cours par correspondance à son domicile.

Sportif, il est adhérent de la FSGT (Fédération sportive et gymnique du travail).

Sous l’Occupation, il donne son adhésion au Parti communiste “dans l’illégalité” et se joint à un groupe actif qui réussit plusieurs sabotages d’installations allemandes (voir René Deslandes).

À partir de septembre 1940, il intègre un “triangle” des Jeunesses communistes clandestines (trois garçons – lui-même, Jean Christian et Paul Gianni – sous l’autorité d’une responsable : Jeannine Gagnebin [1]) qui fabrique des tracts et des papillons puis les distribue et les colle. Jean NicolaÏ pourrait plus particulièrement être chargé des jeunes chômeurs : en compagnie de Jean Christian, il dactylographie un tract intitulé Union des comités populaires des jeunes chômeurs de Paris.

Dans la nuit du 15 décembre 1940, vers 22 heures, alors que Jean Christian et Camille Gianni collent des affiches (« Pour que vos enfants aient du pain »), ils sont surpris par une patrouille d’agents cyclistes. Camille Gianni parvient à s’enfuir, [...]

Marcel NÉVRAUMONT – 45922

Marcel, Auguste, Joseph, Névraumont naît le 29 novembre 1889 à Reims (Marne), chez ses parents, Joseph Névraumont, 31 ans, citoyen belge, valet de chambre, et Marie Bocquillon, 32 ans, son épouse, domiciliés au 5, impasse du Parvis. Marcel a trois frères : Robert, né en 1891 à Reims, et les jumeaux André et Raymond, nés en 1896, tous deux à Ballay (Ardennes).

En 1911, la famille habite au 41 rue du Chemin-Vert à Maisons-Alfort [1] (Seine / Val-de-Marne – 94). Le père est manœuvre chez Courtine. Robert, 20 ans, est “professeur” (instituteur privé). André, 15 ans, est journalier chez Springer. Raymond, 15 ans, est cordonnier.

Le 1er juillet 1909, à Commercy (Meuse), Marcel, 19 ans, s’était engagé volontairement pour cinq ans comme soldat de 2e classe au 6e régiment de hussards. Il est libéré du service actif le 14 juillet 1914, titulaire d’un certificat de “bonne conduite”. Mais, dès le 3 août suivant, il est rappelé à l’activité militaire par le décret du 1er août ordonnant la mobilisation générale, et rejoint son corps. Le 16 janvier 1917, il passe au 81e régiment d’artillerie lourde. Le 1er mai 1918, il passe au 500e régiment d’artillerie. Il reste mobilisé jusqu’au 15 juillet 1919. Il a enchainé dix ans “sous les drapeaux” !

Les quatre frères ont été mobilisés. Le 24 janvier 1919, son frère André est mort de maladie à hôpital 5/2 de Gemersheim, ou Landau ? (Allemagne).

En 1921, le couple parental ainsi que Marcel et son frère Raymond habitent toujours au 41 rue du Chemin-Vert à Maisons-Alfort. Marcel est bottier, Raymond est ouvrier sur cuir (?).

Le 12 mai 1935, Marcel Névraumont est élu conseiller municipal communiste de Maisons-Alfort sur la liste d’Albert Vassart [2].

Le 25 août suivant, il interpelle deux gardiens de [...]

Ernest NEVEUX – 45921

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.Ernest Neveux naît le 9 mai 1906 à Mareuil-les-Meaux (Seine-et-Marne – 77), fils de Jules Neveux, né en 1870 à Mareuil, ouvrier agricole puis manouvrier à l’usine à plâtre de M. Massiot, et de Lucie Bourdon, son épouse, née en 1880, domiciliés rue du Couplet. Ernest a deux sœurs plus âgées, Yvonne, née en 1894, Espérance, née en 1902, et un frère plus jeune, Lucien, né en 1908, tous à Mareuil.

De la classe 1926, il effectue son service militaire au 182e régiment d’artillerie à Vincennes (Seine / Val-de-Marne).

Le 15 mars 1930, à Mareuil, Ernest Neveux se marie avec Germaine Émilienne Frère, née le 19 juillet 1909 à Mareuil.

En 1931, ils habitent place Gambetta. Ernest est mécanicien-ajusteur aux Établissements Verdier. Germaine y est manutentionnaire.

En 1936 et jusqu’au moment de l’arrestation du chef de famille, celle-ci est domicilié au 33, rue Pasteur à Mareuil-les-Meaux.

Ernest Neveux adhère au parti communiste de 1936 à 1939.

Le couple a un fils, François, né vers 1940.

Le dimanche 19 octobre 1941, Ernest Neveux appréhendé lors d’une vague d’arrestations décidée par l’occupant contre des communistes de Seine-et-Marne, pris comme otages en représailles de distributions de tracts et de destructions de récolte – meules, hangars – ayant eu lieu dans le département.

Ernest Neveux est rapidement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). Enregistré sous le matricule n° 1798, il est assigné au bâtiment A3, « groupe 8 » (une chambrée ?).

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en [...]

Israël NEIMAN – 46302

Collection Marcel Neiman. Droits réservés.Israël Neiman naît le 31 août 1901 à Thighina (Roumanie).

Vivant en France depuis 1920, il est domicilié au 12, rue Poulet à Paris 18e, près de Château-Rouge.

À une date restant à préciser, il se marie, avec Ida Chouvalsky née le 30 mai 1907 à Paris 18e. Ils ont un fils : Marcel, le 12 juin 1931 à Paris 18e.

Ida, Marcel et Israël Neiman au pied du Sacré-Cœur.
Collection Marcel Neiman. Droits réservés.À partir du 21 juin 1923 et jusqu’à son arrestation, Israël Neiman travaille comme assortisseur en pelleteries pour la Compagnie Franco-canadienne, 16 rue Martel à Paris 10e (en face des éditions d’art Yvon).

Devant l’atelier…
Collection Marcel Neiman. Droits réservés.Le 14 mai 1940, au début de l’invasion allemande, Israël Neiman s’engage à l’Intendance Militaire de Paris comme volontaire étranger pour la durée de la guerre. Deux jours plus tard, il incorporé au Dépôt d’artillerie n°5 à Orléans comme 2e canonnier, classé à la 104e batterie. Le 4 août 1940, il est rendu à la vie civile par le Centre démobilisateur du canton de La Souterraine .

Sous l’occupation, l’entreprise de fourrure où il a retrouvé son travail ayant des propriétaires juifs, elle est mise sous tutelle dans le cadre de l’aryanisation. Cependant, elle fournit l’armée allemande en canadiennes en peau de mouton pour les conducteurs de char, ce qui semble la faire bénéficier – ainsi que ses employés – d’une relative protection.

En octobre 1941, Israël Neiman est dénoncé par une lettre anonyme dont on ignore le contenu.

Le 28 avril 1942, il est arrêté lors d’une vague d’arrestations déclenchée à l’initiative des “autorités d’occupation” et interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). Israël Neiman y est enregistré sous le matricule [...]

Félix NÉEL – 45920

Félix, Émile, Néel naît le 13 avril 1905 à Paris 12e, fils de Félix Néel et d’Ernestine Aveline.

Le 30 juin 1923 à Paris 11e, il se marie avec Yvonne Lamboley, dite “Denise”, née le 2 février 1907 à Paris 11e (à vérifier…). Ils auront cinq enfants, dont Maurice, né le 26 juillet 1924 à Paris 12e, les autres étant respectivement âgés de 14, 12, 10 et 4 ans en février 1941.

Au moment de son arrestation, Félix Néel est domicilié au 39, rue des Noyers à Romainville [1] (Seine / Seine-Saint-Denis – 93).

Il est polisseur de métaux. Son dernier employeur est la Maison Krauss, 18-20, rue du Faubourg-du-Temple, à Paris 10e.

Militant communiste, Félix Néel est élu conseiller municipal de Romainville le 12 mai 1935.

Romainville. La Mairie.
Carte postale oblitérée en 1947. Coll. Mémoire Vive.Le 5 octobre 1939 – comme pour de nombreuses villes de la “banlieue rouge » – le conseil municipal de Romainville est “suspendu” par décret du président de la République (sur proposition du ministre de l’Intérieur) et remplacé par une délégation spéciale nommée par le préfet.

Le 15 février 1940, Félix Néel est officiellement déchu de son mandat, avec 25 autres conseillers, pour ne pas avoir « répudié catégoriquement toute adhésion au Parti communiste ».

Extrait de la presse quotidienne,
sans titre ni date.
Archives de la préfecture de police, Paris.Sous l’occupation, la police française le considère comme un « propagandiste très actif ».

Le 9 novembre 1940, le préfet de police de Paris signe l’arrêté ordonnant son internement administratif. Félix Néel est probablement arrêté le même jour par des agents du commissariat des Lilas et rapidement conduit au “centre de séjour surveillé” (CSS) d’Aincourt (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), créé au début du mois d’octobre 1940 dans les bâtiments réquisitionnés d’un sanatorium isolé en forêt afin d’y enfermer des hommes [...]