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Gilbert Conrairie naît le 2 avril 1913 chez une sage-femme au 29 rue Boulard – une petite allée bordée de pavillons – à Paris 14e, fils d’Émile Conrairie, 29 ans, plombier, et de Blanche Alice Billot, 25 ans, couturière pour homme, son épouse, tous deux domiciliés au 6 rue Émile-Zola à Malakoff (Seine / Hauts-de-Seine).
À la suite de son service militaire, effectué de 1904 à 1907 au 17e bataillon de chasseurs à pied, Émile Conrairie est sergent dans l’armée de réserve. Rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale du 2 août 1914, il rejoint son unité le 13 août. Ce « bataillon-taureau » est déjà au combat face à l’offensive allemande. Un mois plus tard, le 13 septembre, à Vitry-le-François (Marne), lors de la première bataille de la Marne, Émile Conrairie est “tué à l’ennemi”. D’abord inhumé par des brancardiers au cimetière de Vitry, sa dépouille sera transférée au cimetière militaire de la Fère-Champenoise en mai 1922.
Le 9 novembre 1918, à Malakoff, sa mère se remarie avec Ferdinand Hippolyte Houdebert, 49 ans, menuiser en bâtiment, domicilié au 121, rue Didot à Paris. Le nouvel époux vient s’installer avec eux au 6 rue Émile-Zola à Malakoff.
Le 17 avril 1919, Gilbert Conrairie est adopté par la Nation en vertu d’un jugement rendu par le tribunal civil de la Seine.
Après l’école communale, le “cours complémentaire” et une année à l’école municipale Lavoisier (devenue lycée), rue Henri-Barbusse (Paris 5e), Gilbert Conrairie poursuit des « études supérieures » de ferronnier d’art à l’École professionnelle de la Chambre de commerce de Paris. Parallèlement à l’influence familiale, c’est là qu’il commence à s’intéresser au mouvement ouvrier.
En 1932, il adhère aux Jeunesses communistes dans le 6e arrondissement.
De la classe 1933, c’est probablement cette année-là qu’il commence à effectuer son service militaire (dans l’aviation ?), le terminant avec le grade de sergent.
Selon une source, Gilbert Conrairie a une formation d’ajusteur ; cependant, en 1937, il se déclare « démonstrateur d’industrie », « à [son] compte ».
Il adhère aux Jeunesses communistes – au sein desquelles il suit des « cours de marxisme » – et au Parti communiste en 1934 (il sera membre de la cellule 402 de Paris-ville).
Le 6 février 1934, à Paris, il participe à la manifestation contre les ligues factieuses, ce qui lui vaut 48 heures de détention.
Musicien amateur, Gilbert Conrairie est responsable des chœurs (ou des cours ?) à la Chorale populaire de Paris – qui participe au film La vie est à nous – et chante dans des opérettes avec sa sœur (selon la mémoire familiale). Il organise plusieurs fêtes pour un comité de chômage. Pendant les grèves de 1936, il va chanter dans différentes usines et magasins avec la Chorale
Avant novembre 1936, il habite au 18, rue Dauphine, à Paris 6e (il connaît le camarade Petit, domicilié au n° 20 de la même rue).
Pendant la guerre d’Espagne, âgé de 23 ans, Gilbert Conrairie s’engage dans les Brigades internationales pour défendre la République espagnole contre la rébellion du général Franco soutenue militairement par Hitler et Mussolini. Ayant franchi la frontière le 12 novembre 1936 pour atteindre la base d’Albacete, il est incorporé dès le lendemain au bataillon franco-belge, André-Marty, de la 12e brigade.
Formée à la hâte, cette unité rejoint aussitôt la 11e brigade dans la défense de Madrid, qui subit une puissante offensive de l’armée “nationaliste”. Gilbert Conrairie prend part aux combats dans les secteurs de la Casa de Campo et de la Cité universitaire.
Au cours de cet engagement, il apprendra à parler couramment l’espagnol et le catalan.
Le 29 novembre, dans le cadre de sa stratégie d’encerclement de l’ex-capitale (le gouvernement s’est installé à Valence au début de ce mois), l’armée “nationaliste” lance une offensive vers la grande route de la Corogne. Les 11e et 12e brigades sont efficacement engagées dans la bataille pendant une semaine. Mais l’attaque franquiste reprend le 16 décembre. Gilbert Conrairie participe aux combats dans les secteurs de Boadilla del Monte et de Las Rozas. Il est blessé au cours de ce mois, dans des circonstances qui restent à préciser.
Du 6 au 28 février 1937, la 12e brigade est engagée dans la bataille de la vallée du Jarama, au sud de Madrid, suite à une offensive “nationaliste” visant à couper la route Madrid-Valence. Gilbert Conrairie est engagé dans les secteurs d’Arganda del Rey et de Morata de Tajuña.
Après avoir été chef de section et chef de pièce, il est nommé lieutenant armurier en février 1937.
Le 8 mars, 35 000 soldats italiens sont lancés dans une offensive “nationaliste” visant à prendre la ville de Guadalajara, située au nord-est de Madrid (le Duce veut une victoire à son actif). Les 11e et 12e brigades sont rapidement engagées en renfort au sein des forces républicaines, lesquelles lancent une première contre-offensive le 12 mars, puis une autre le 18 mars. Gilbert Conrairie combat dans le secteur d’Algora. Les deux brigades sont ensuite mises au repos à Fuencarral, quartier nord de Madrid dans le cimetière duquel sont inhumés plusieurs centaines de volontaires.
Le 9 avril, les 11e et 12e brigades sont engagées à leur tour dans la bataille de Pozoblanco, au nord de Cordoue, en Andalousie. Gilbert Conrairie indique avoir été blessé au cours de ce même mois (circonstances restant à préciser).
En juillet, la 12e brigade est engagée dans l’offensive républicaine pour la prise de Brunete, village situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Madrid, afin de rompre l’étau enserrant la ville et de freiner l’offensive “nationaliste“ contre le Pays Basque et les Asturies au Nord. Gilbert Conrairie combat dans le secteur de Villanueva de la Cañada.
En août, il est dégradé et affecté dans un autre bataillon pour « escapade » (?), estimant que cette sanction n’est pas juste, « car nous étions deux et, seul, je fus puni aussi sévèrement ». Ultérieurement, il considérera avoir pu « démontrer l’erreur qui avait été faite à [son] égard ».
Fin août, toutes les brigades, sauf la 14e, sont engagées dans l’offensive républicaine d’Aragon visant à soulager les forces républicaines résistant encore dans les Asturies, avec pour principal succès est la prise de Belchite. Gilbert Conrairie combat dans le secteur de Fuentes d’Ebro.
En septembre 1937, Gilbert Conrairie est félicité par Émile Boursier, commandant du bataillon, pour son attitude au front.
Le 6 décembre, à Balcarca (?), réintégré dans son grade et dans son bataillon, Gilbert Conrairie remplit un formulaire de Biographie de militant – 39 questions – à en-tête du Parti socialiste unifié de Catalogne (adhérent à l’internationale communiste), dans lequel il déclare, entre autres, avoir une bonne connaissance de l’espagnol.
Dans une note établie au titre du comité du Parti de la brigade et non datée, Lucien Bigouret mentionne que Gilbert Conrairie se montre « très bon avec ses hommes ».
Il quitte provisoirement l’Espagne le 18 décembre.
Le 14 mars 1938, une « note concernant deux officiers auxquels il faut apporter des soins » indique : « Camarade Gilbert Conrairie (capitaine). Très bon officier, tant militaire que politique. A été responsable du Parti au sein du bataillon, a développé une grand activité. A fait des conférences militaires aux officiers, commissaires, sous-officiers du bataillon. Organisait le soir, lorsque nous étions à l’arrière, des soirées récréatives qui permettaient de tenir très haut le moral des hommes. Toujours volontaire, très intelligent. […] Parti le 18 décembre pour travail à l’étranger, revenu dernièrement, se trouve actuellement à Albacete, pourrait être utilisé dans un centre pendant quelque temps, car il a besoin d’un peu de repos ; le travail qu’il a effectué à l’étranger était dur et l’a rendu un peu nerveux. ». En février, Gilbert Conrairie a été nommé capitaine.
Fin mars, il est affecté à la garde nationale, responsable de la compagnie de garde d’Albacete. Mais une puissante offensive des troupes “nationalistes”, lancée le 9 mars puis reprise le 21 mars et traversant l’Aragon en direction de la Méditerranée, contraint à évacuer la base des brigades pour l’établir à Olot, « base de récupération » pendant quelques semaines, puis à Barcelone.
Le 2 avril, Gilbert Conrairie est affecté à la 4e compagnie, 2e bataillon, Henri-Barbusse, de la 14e Brigade.
Gilbert Conrairie indique avoir été blessé au cours de ce même mois (circonstances restant à préciser), ce qui semble mettre fin à sa présence dans les zones de combat.
Le 21 septembre 1938, le gouvernement républicain de Juan Negrín se soumet à la décision de la Société des Nations et dissout les Brigades internationales. Le 23 septembre, les brigadistes livrent leur dernier combat. Ils sont ensuite progressivement regroupés : le 27 octobre, les volontaires des armées du Centre et du Levant sont rassemblés à Valence, tandis que ceux qui sont engagés en Catalogne sont réunis à Barcelone.
Le 7 novembre, dans le questionnaire de rapatriement à en-tête du Commissariat de guerre des brigades internationales, sis à Barcelone, – dans lequel il désigne Maniou (Armand ?) comme témoin de son parcours en Espagne – Gilbert Conrairie déclare avoir été en première ligne de front pendant 21 mois cumulés, de novembre 1936 à décembre 1937, puis de mars à avril 1938. Pendant un temps, il est passé par la 13e brigade. Il a été gazé (?) à la Cité internationale, blessé par des éclats de mitraille au bras et à la poitrine, et a eu les deux jambes fracturées, blessures reçues dans les secteurs de Guadalajara et de l’Ebre (chronologie à éclaircir…). Pendant deux mois cumulés, il est soigné dans les centres de soins ou hôpitaux du Pardo (provisoire ?), de Cambrils, province de Tarragone, en Catalogne, de Caspe, de Benicàssim/Benicasim, province de Castellón (centre hospitalier et base de convalescence) et d’Orihuela (Oriola en catalan), province d’Alicante.
Dans ce questionnaire, il indique qu’il veut être dirigé sur Malakoff où habite sa mère, probablement au 4, rue Émile-Zola.
Le 12 novembre 1938, il est de retour en France.
Il devient secrétaire de la 6e section de l’Association des Volontaires pour l’Espagne Républicaine (AVER) et membre de la commission exécutive nationale.
Selon la police française, il effectue en Belgique une tournée de propagande pour le Parti communiste.
De septembre 1939 au 1er avril 1940, il est mobilisé comme caporal dans un régiment d’infanterie.
Le 26 juillet 1941, à Paris 14e, Gilbert Conrairie épouse Jacqueline (Jacky) Roberty, rencontrée le 1er mai précédent. Ils ont un fils, Gérard, Daniel, né le 16 avril 1942 (après l’arrestation de son père).
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Au moment de son arrestation, Gilbert Conrairie est domicilié au 22, villa des Camélias à Paris 14e, impasse débouchant dans la rue de Vanves [1], près de l’hôpital Saint-Joseph.
À une date restant à préciser, la police française obtient le questionnaire de militant du Parti communiste qu’il a complété en mars 1939 ; ce document, littéralement paraphrasé, servira de base aux notices biographiques successives établies par les Renseignements généraux.
Le 24 décembre 1941, Gilbert Conrairie figure sur une liste d’arrestations organisées par la police française contre trente-trois personnes désignées comme anciennes volontaires des brigades internationales. Il devrait être arrêté par le commissaire de la circonscription du quartier Plaisance, mais son interpellation n’a pas lieu à cette date.
Le 12 février 1942, à 6 heures du matin, il est arrêté à son domicile par deux inspecteurs des Renseignements généraux (1re section) comme « militant communiste actif » après que le préfet de police ait signé l’arrêté ordonnant son internement administratif en application du décret du 18 novembre 1939. Gilbert Conrairie détenu au dépôt de la préfecture (sous-sol de la Conciergerie, île de la Cité), où il est rejoint par Voltaire Cossart, de Bagnolet, également ex-brigadiste. Pendant cette détention, il ressent de violentes douleurs cardiaques et souffre couramment d’insomnies. Il gagne un peu d’argent en faisant office de barbier-coiffeur. Il commence à y rédiger un journal tenu quotidiennement. Grâce au courrier, aux colis et aux visites, il est soutenu par ses proches : son épouse, sa sœur, sa mère et sa belle-mère. Dès le 16 mars, le bruit circule parmi les internés qu’une soixantaine d’entre eux seraient envoyés au camp de Voves.
Le 16 avril, Gilbert Conrairie fait partie d’un groupe de 60 détenus transférés en train, enchaînés deux par deux, au “centre de séjour surveillé” (CSS) de Voves (Eure-et-Loir), où il est enregistré sous le matricule n° 63. L’après-midi même de son arrivée, il apprend la naissance de son fils par un télégramme. Fort de son expérience du Dépôt, il prend le poste de coiffeur du camp.
Le 23 avril, Gilbert Conrairie note dans son journal l’arrivée de « 60 copains de Haincourt ».
Le dimanche 26 avril, il note l’arrivée de 96 « copains » d’Aincourt. C’est jour de visite : il boit « le café avec Cossard et sa femme ».
Le dimanche 2 mai, il signale l’arrivée de « 100 » internés de Gaillon ; « Il n’y en a pas que je connaisse. ».
Le 5 mai, il est informé qu’un détenu nommé Lejop – nom d’un futur “45000” passé par la prison et venu du dépôt avec lui – serait un mouchard « qui aurait fait des offres écrites au commandant du camp. »
Le jeudi 6 mai, il note l’arrivée de « 500 » internés venant de Châteaubriant, dont Gonzales (?), ancien capitaine espagnol connu au cours de la guerre civile et transféré d’un camp à l’autre depuis qu’il est réfugié en France.
Le 9 ou 10 mai 1942, Gilbert Conrairie fait partie des 81 internés remis aux “autorités d’occupation” à la demande de celles-ci et transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). Les partants craignent d’être fusillés et chantent La Marseillaise (voir Ghelfi !).
À Compiègne, les problèmes cardiaques de Gilbert Conrairie ne cessent pas (« mon cœur chahute »). Il est dans la même chambrée que le doyen Musset, Emmanuel Desbiot, les frères Colin et d’autres otages de Caen pris lors de la deuxième vague d’arrestations et arrivés le même jour. Gilbert Conrairie y est chargé de la répartition de la nourriture. Le 30 mai, quand il reçoit enfin ses affaires personnelles arrivées de Voves, il « rentre en groupe collectif avec les “Schleux” (Alsaciens ou Lorrains ?), nous mettons tout en commun : colis, argent, etc. ». Il intègre le Comité de loisirs comme chanteur. Il fait aussi l’acteur dans un sketch, mais entre en conflit avec Delaune (?).
Le 15 juin, Gilbert Conrairie signale qu’une commission militaire allemande a été formée qui libère 185 détenus parmi ceux qui ont été arrêtés dans le département de la Seine le 28 avril précédent.
Le lundi 22 juin, il note l’évasion des 19 militants communistes par un tunnel : deux des évadés, Désirat et Kesteman, étaient dans sa chambrée. Étienne Sacco, qu’il a connu au Dépôt, fait également partie de ceux-ci. Gilbert Conrairie décrit bien le tunnel.
Le dimanche 28, avec d’autres détenus, il passe une visite (médicale ?) devant un major allemand. Parmi les détenus, le bruit court qu’une déportation se prépare.
Le 1er juillet, Gilbert Conrairie reçoit une dernière lettre de sa femme. Il termine son cahier le samedi 4 juillet. Utilisant une calligraphie plus large, il écrit : « Depuis hier, nous savons que nous sommes déportés. Où ? Je renvoie ce cahier. Adieu à ma petite femme chérie, à mon petit Gérard, ainsi qu’à tous. Courage et à bientôt. »
Entre fin avril et fin juin 1942, il a été sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.
Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, Gilbert Conrairie est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45392 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée).
- Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
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Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.
Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib, le premier créé.
Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos. L’ensemble des “45000” passent ainsi cinq jours à Birkenau.
Le 13 juillet, après l’appel du soir, Gilbert Conrairie est très probablement dans la moitié des déportés du convoi ramenée au camp principal (Auschwitz-I), auprès duquel fonctionnent des ateliers où sont affectés des ouvriers ayant des qualifications utiles au camp.
En effet, à une date restant à préciser, il est admis au Block 20 de l’hôpital des détenus d’Auschwitz-I.
On ignore la date exacte de sa mort à Auschwitz ; probablement avant la mi-mars 1943 [2].
Déclaré “Mort pour la France”, il est homologué comme “Déporté politique”.
Notes :
[1] Rue de Vanves, devenue rue Raymond Losserand, conseiller municipal du 14e arrondissement fusillé le 21 octobre 1942 au Mont-Valérien.
[2] Le jugement déclaratif de décès de l’état civil français indique « mort à Compiègne le 6 juillet 1942 ». Dans les années qui ont suivi la guerre, devant l’impossibilité d’obtenir des dates précises de décès des déportés, mais soucieux d’établir les documents administratifs nécessaires pour le versement des pensions aux familles, les services français d’état civil – s’appuyant sur le ministère des Anciens combattants qui avait collecté le témoignage approximatif des rescapés – ont très souvent fixé des dates fictives : le 1er, le 15, le 30, le 31 du mois, voire, comme ici, le jour (et le lieu !) du départ. La parution au J.O. rendant ces dates officielles, certaines ont quelquefois été gravées sur les monuments aux morts.
Sources :
Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, listes pages 381 et 419.
Cl. Cardon-Hamet, notice pour l’exposition de Mémoire Vive sur les “45000” et “31000” de Paris (2002), citant : Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BAVCC), ministère de la Défense, Caen – État-civil de la Mairie du 14e.
Dossiers des brigades internationales dans les archives du Komintern, fonds du Centre russe pour la conservation des archives en histoire politique et sociale (RGASPI), Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), campus de l’Université de Paris X-Nanterre, microfilms acquis par la BDIC et l’AVER-ACER, bobine cote Mfm 880/10 (545.6.1130).
Rémi Skoutelsky, L’espoir guidait leurs pas, Les volontaires français dans les brigades internationales, 1936-1939, éditions Grasset, Paris, mai 1998 ; chronologie pages 364-366.
Laure Conrairie, sa petit-fille, message du 23 novembre 2007 ; copie numérique du “Journal d’un consigné administratif” de Gilbert Conrairie (12 février – 4 juillet 1942).
Comité du souvenir du camp de Voves, liste établie à partir des registres du camp conservés aux Archives départementales d’Eure-et-Loir.
Archives de la préfecture de police (Seine / Paris), Service de la mémoire et des affaires culturelles (SMAC), Le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) : cartons “Parti communiste” (BA 2447), chemise “1941, perquisitions particuliers” ; dossier individuel des Renseignements généraux (77 W 160-66239).
MÉMOIRE VIVE
(dernière mise à jour, le 10-10-2023)
Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).
En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.