Marie-Élisa Nordmann naît le 4 novembre 1910 à Paris 8e, dans le quartier de l’Europe. Son frère Philippe, James, naît le 3 décembre 1914. Ils ont pour mère Athénaïse, née Nattan le 19 juin 1880 à Boulogne-sur-Seine (devenue Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine).
Après avoir eu une belle situation dans une banque russe mise en déconfiture par la Révolution d’octobre 1917, leur père a dû accepter dans une autre banque un poste d’employé bien inférieur au précédent, de sorte que la jeunesse de Marie-Élisa se déroule dans un cadre bourgeois sans le train de vie bourgeois. Elle est inscrite aux cours privés Dieterlen, square Margueritte à Paris 17e, destinés aux jeunes filles. Dès l’âge de dix ans, Marie-Élisa lit le journal de la Ligue des Droits de l’Homme, que reçoit son père qui y a adhéré lors de l’affaire Dreyfus. Ses parents ne lui donnent aucune éducation religieuse.
Monsieur Nordmann ayant trouvé un emploi à Cannes, Marie-Élisa poursuit sa scolarité à Nice. Puis la famille revient à Paris et elle est élève au lycée Victor-Duruy, à Paris 7e. En juillet 1927, elle obtient le baccalauréat latin-sciences avec mention “bien” et le bac de philosophie. L’année suivante, elle obtient le Certificat de mathématiques générales. Elle veut devenir médecin, mais sa mère ne trouvant pas ce genre d’études convenables pour une jeune fille, elle se résout à mener des études de chimie.
En 1928, après avoir pris des cours à la Sorbonne, Marie-Élisa est reçue troisième au concours d’entrée à l’Institut de Chimie de Paris. En juillet 1930, elle est licenciée ès sciences. L’année suivante, elle sort première de l’école avec son diplôme d’ingénieur chimiste. Elle effectue alors un deuxième séjour estival en Allemagne pour perfectionner sa connaissance de la langue. Elle y constate la dégradation du climat social d’une année sur l’autre : accroissement du nombre de chômeurs et de jeunes gens se réclamant d’Adolf Hitler.
Bénéficiant d’une bourse d’études, elle poursuit celles-ci dans le laboratoire de chimie du professeur Urbain.
Un jeune chimiste du laboratoire tombe amoureux d’elle, et elle accepte de l’épouser pour quitter l’atmosphère familiale.
Le 28 juillet 1932, à 22 ans, Marie-Élisa Nordmann se marie avec Paul Rumpf. Ils auront un fils, Francis, né le 30 juillet 1936. Mais leur union n’est pas heureuse.
En octobre 1934, France Bloch vient travailler dans le même laboratoire. Passionnées par leur travail et ayant en commun la curiosité d’esprit et la révolte devant les injustices sociales, les deux jeunes femmes deviennent de très grandes amies. Marie-Élisa fait connaissance de la famille de France : son père, l’écrivain Jean-Richard Bloch, sa mère et ses sœurs, mais aussi ses oncle, tante et cousins Wolkowitch, de Versailles, et les amis de ceux-ci, les Cohen, habitant Viroflay.
La même année, Marie-Élisa adhère au Comité de vigilance des intellectuels antifasciste ; elle est trésorière du comité du 5e arrondissement.
En 1936, elle milite au Comité Mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Assurant les réunions en banlieue, elle s’y lie d’amitié avec Maria Rabaté. Elle est également engagée dans le soutien aux ouvriers occupant leurs usines et dans les collectes pour l’Espagne républicaine.
De janvier à octobre 1937, Marie-Élisa est aide-technique de géologie au laboratoire du professeur Michel Lévy.
Le 18 septembre 1937, son père décède à Lille (Nord), où lui et son épouse avaient rejoint leur fils Philippe, nommé professeur dans un lycée de la ville après avoir obtenu son agrégation de grammaire en 1936. Marie-Élisa recueille sa mère et s’installe avec elle et son propre fils dans un appartement loué dans le 5e, puis ensuite dans le 13e arrondissement, sous la Butte aux Cailles.
Le 18 juin 1937, Marie-Élisa est Docteur ès sciences avec la mention “très honorable”. En octobre, elle est élue trésorière du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur. En octobre, elle est boursière de recherche à la Caisse de sciences, futur Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elle travaille au laboratoire du professeur Job et au laboratoire des Poudres.
En janvier 1938, son divorce d’avec Paul Rumpf est prononcé.
Pendant la “drôle de guerre” (septembre 1939 – juillet 1940), Marie-Élisa obtient un poste de “requis civil” à l’Inspection médico-physiologique de l’armée de l’Air à Bordeaux-Mérignac (Gironde, ce qui lui permet d’emmener sa mère et son fils à l’écart de possibles bombardements allemands sur la capitale. Lors de la débâcle, elle accueille également son patron parisien, le professeur Job et sa famille, ainsi que France Bloch-Sérazin et son fils Roland, âgé d’à peine six mois.
Dans la même période, son frère Philippe est affecté comme officier sur la ligne Maginot, après un stage dans l’école des élèves officiers de réserve (EOR) de Poitiers. Après avoir été blessé à Sedan, il est évacué sur Toulouse. Sous l’occupation, il sera successivement nommé comme enseignant – avec Paule, son épouse – à Lorient (lycée Dupuy de Lôme), Angers et Rennes.
Revenue à Paris en septembre, Marie-Élisa retrouve son emploi précédent. Elle habite avec les siens.
Les universitaires parisiens commencent à organiser la lutte clandestine. Jacques Solomon demande à Marie-Élisa de diffuser des textes de propagande auprès du milieu enseignant. C’est alors qu’elle adhère au Parti communiste. Quand L’Université libre commence à paraître, Marie-Élisa fait partie de ses rédacteurs et de ses diffuseurs dans les cercles visés. Le soir, avec sa mère, elle en met des exemplaires sous enveloppe avant distribution.
En 1942, elle héberge également des résistants (ceux à qui on dit : « Ne rentre pas chez toi, les flics y sont »), recueille des fonds.
Marie-Élisa passe au travers des arrestations de février et mars dans lequel sont pris Georges (et Maï) Politzer, Jacques (et Hélène) Solomon, et leur groupe du Front national universitaire (Rosette Blanc, Charlotte Dudach (Delbo), Yvette Feuillet, Madeleine Jégouzo…).
Bien qu’elles ne soient pas actives dans la même organisation – et au mépris des consignes -, Marie-Élisa continue à voir sa grande amie France Bloch-Sérazin, qui – de son côté – fabrique des explosifs pour les premiers groupes de la résistance armée. Marie-Élisa lui procure du mercure subtilisé dans son propre laboratoire.
France Bloch-Sérazin échappe à une première vague d’arrestations touchant son groupe armé. Mais un résistant lâche sous la torture une information mettant les policiers français sur sa piste. Une fois identifiée, France est prise dans une longue filature qui mènera les inspecteurs chez nombre de ses contacts [1].
Les brigades spéciales des renseignements généraux de la préfecture de police déclenchent leur coup de filet le 16 mai 1942, arrêtant environ soixante-dix personnes.
Marie-Élisa Nordmann est arrêtée chez elle. Après avoir été interrogée à la préfecture de police, puis par les Allemands place Beauvau (ex-siège du ministère de l’intérieur), Marie-Élisa est écrouée au dépôt (la Conciergerie, sous le Palais de Justice) avec de nombreuses femmes arrêtées le même jour.
Un billet, écrit sur du papier à cigarette et caché dans un colis, lui apprend que sa mère, qui était demeurée chez elle, a été arrêtée par la Gestapo le 7 août comme otage civil. Elle aurait dû fuir, mais pouvait-elle abandonner son petit-fils Francis, abandonner sa fille, et l’amie de sa fille, France, à qui elle portait des colis à la Santé ? Le fils de Marie-Élisa est alors recueilli par son frère Philippe et son épouse Paule.
Le 24 août 1942, Marie-Élisa est transférée à la Maison d’arrêt de la Santé, puis le 29 septembre suivant au camp allemand du fort de Romainville (matricule 801).
Là, elle apprend que sa mère l’y a précédée et qu’elle est partie pour le camp de Drancy le 3 septembre. Otage civil, Madame Nordmann devait être libérée après quatre semaines (règle rarement appliquée), mais les Allemands ont découvert qu’elle était juive. Le 18 septembre 1942, Athénaïse Nordmann est parmi les détenus de Drancy qui partent dans le convoi du génocide n°34 (nomenclature de Serge Klarsfeld) ; n° 186 sur la liste. Deux jours plus tard, le 20 septembre, âgée de soixante-deux ans, elle fait partie des personnes sélectionnées à l’arrivée pour être conduites aux chambres à gaz.
Le 22 janvier 1943, Marie-Élisa Nordmann fait partie des cent premières femmes otages transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne (leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquant « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » : « transférée à Compiègne le 22.1 »). Le lendemain, un deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort qui les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police de Paris). À ce jour, aucun témoignage de rescapée du premier transfert n’a été publié concernant les deux nuits et la journée passées à Royallieu, et le récit éponyme de Charlotte Delbo ne commence qu’au jour de la déportation… Mais Betty Jégouzo confirme ce départ en deux convois séparés, partis un jour après l’autre du Fort de Romainville. Toutes passent la nuit du 23 janvier à Royallieu, probablement dans un bâtiment du secteur C du camp.
Le matin suivant, 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes ont été entassés la veille. Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte, dans l’entassement du wagon et les secousses des boggies (ces mots ne sont pas toujours parvenus à leur destinataire).
En gare de Halle (Allemagne), le train se divise et les wagons des hommes sont dirigés sur le KL Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit. Le lendemain matin, après avoir été descendues et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau (B-Ia) où elles entrent en chantant La Marseillaise.
Marie-Élisa Nordmann y est enregistrée sous le matricule 31687. Le numéro de chacune est immédiatement tatoué sur son avant-bras gauche.
Pendant deux semaines, elles sont en quarantaine au Block n° 14, sans contact avec les autres détenues, donc provisoirement exemptées de travail dans les Kommandos, mais pas de corvée. Concernant le sort de sa mère, il suffit de quelques jours à Marie-Élisa à pour savoir ce qui arrive aux vieilles femmes juives à la descente du train.
Le 3 février, la plupart des “31000” sont amenées à pied, par rang de cinq, à Auschwitz-I, le camp-souche où se trouve l’administration, pour y être photographiées selon les principes de l’anthropométrie allemande : vues de trois quarts avec un couvre-chef (foulard), de face et de profil.
Le 12 février, les “31000” sont assignées au Block 26, entassées à mille détenues avec des Polonaises. Les “soupiraux” de leur bâtiment de briques donnent sur la cour du Block 25, le “mouroir” du camp des femmes où sont enfermées leurs compagnes prises à la “course” du 10 février (une sélection punitive). Les “31000” commencent à partir dans les Kommandos de travail.
Marie-Élisa travaille d’abord aux Kommandos des briques et de démolition.
Le 28 février 1943, elle est admise au Revier pour bronchite et dysenterie. À sa sortie, elle travaille pendant quelques jours au Canada avec Madeleine Dechavassine.
Auparavant, elle avait posé sa candidature pour le laboratoire botanique de Raïsko. Elle y est affectée grâce à Claudette Bloch [2].
Le 21 mars 1943, Marie-Élisa quitte Birkenau avec le personnel du laboratoire pour loger au Stabsgebaude, d’où elles font le trajet matin et soir. Elle a le typhus peu de temps après, mais réussit à n’être pas renvoyée au Revier de Birkenau.
Trois mois plus tard, l’équipe scientifique s’installe à Raïsko même. Marie-Élisa “travaille” plus d’un an à l’étude du koksaghiz, sorte de pissenlit dont les SS veulent extraire du latex pour l’industrie du caoutchouc.
Le 14 août 1944, le groupe de Raïsko est transféré au KL Ravensbrück. Marie-Élisa est laborantine au Revier : elle y analyse les urines des malades, pour la plupart promis à la mort.
Le 2 mars 1945, presque toutes les rescapées “31000” sont prises avec 576 Françaises et Belges dans un transport pour le KL Mauthausen. Marie-Élisa y affectée comme infirmière, s’efforçant notamment de soigner les victimes du bombardement de la gare d’Amstetten.
Le 22 avril 1945, elle fait partie des trente “31000” prises en charge par la Croix-Rouge internationale et acheminées en camion à Saint-Gall (Sankt Gallen), au sud du lac de Constance, en Suisse alémanique. De là, elles gagnent Paris par le train où elles arrivent le 30 avril. C’est le groupe le plus important de “31000” libérées ensemble, c’est le “parcours” le plus partagé.
Rapatriée en France le 30 avril, elle retrouve son fils, Francis.
Son frère Philippe, organisateur des Forces françaises de l’intérieur (FFI) dans le Morbihan et les Côtes-du-Nord (selon Charlotte Delbo), est arrêté à Rennes le 25 mai 1944, lors d’un rendez-vous avec un membre de l’Armée secrète. Écroué à la prison Jacques Cartier, il est transféré le 28 juin à Royallieu-Compiègne, puis déporté au KL Neuengamme (matr. 39520) dans l’avant-dernier convoi parti de la gare de Compiègne. Il est mort du typhus à Bergen-Belsen le 1er mai 1945, quinze jours après que les Anglais aient libéré le camp. Le 13 avril 1958, le conseil municipal de Rennes, Ille-et-Vilaine, donne son nom à une rue de la ville.
- La classe de math et philo, année scolaire 1945-1946,
devant le pavillon Nordmann du lycée Dupuy de Lôme
à Lorient. Ainsi nommé en hommage à Philippe Nordman,
qui y fut professeur de grammaire au cours de l’année
scolaire 1942-1943 où le lycée fut atteint par
les bombardements (fin décembre 1942 et 17 janvier 1943).
Collection du lycée Dupuy de Lôme. Photographie recadrée.
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Vers 1965, Marie-Élisa raconte à Charlotte Delbo son vécu depuis le retour : « J’ai pu me remettre à travailler relativement tôt, en octobre 1945, et je me suis rééquilibrée assez vite, d’autant que je me suis remariée en 1948 et que j’ai eu trois enfants ce qui, malgré la fatigue, a quand même été un facteur de rajeunissement ». Le 17 mars 1948, à la mairie du 13e arrondissement, Marie-Élisa Nordmann se marie avec Francis Cohen, fils de ses amis de Viroflay, entrevu sous l’occupation et journaliste à L’Humanité. Ils ont trois enfants : Jean-Louis, né le 20 juillet 1949, Yves, né le 30 juillet 1951, et Isabelle, né le 27 mars 1954.
Marie-Élisa ajoute : « Mais j’ai eu un mal terrible à reprendre la recherche. Après six ans au Commissariat à l’énergie atomique où je dirigeais le service de documentation, j’ai réintégré l’enseignement. Je n’ai republié de travaux scientifiques qu’en 1960. L’asthénie, qui n’empêche pas un travail de classement, gêne le travail créateur ». Séquelles : vésicule remplie de pierres (conséquence du typhus, dit-on), intestins délabrés, rhumatismes puis polyarthrite invalidante et douloureuse.
Professionnellement, elle recommence à travailler comme assistante aux travaux pratiques de chimie générale de la faculté des sciences le 1er octobre 1945. Un an plus tard, elle est détachée au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), comme secrétaire du comité scientifique, puis comme chef du service de documentation. Le 10 mai 1952, elle est licenciée du CEA, après la révocation de Frédéric Joliot-Curie comme haut-commissaire pour avoir lancé l’Appel de Stockholm visant à l’interdiction de la bombe atomique.
En octobre, elle est assistante au laboratoire d’électrochimie de la Faculté des Sciences, en Sorbonne. Six ans plus tard, en octobre 1958, elle est nommée chef de travaux de chimie à la Faculté (puis Université) de Paris-Sud Orsay. Le 1er octobre 1976, elle prend sa retraite avec le titre de maître de conférence honoraire, mais ne perd pas le contact puisqu’elle est rédactrice en chef du bulletin de liaison de l’Université Paris XI, Plein Sud, de la création de celui-ci, en décembre 1976, à décembre 1978.
Dès juin 1945, elle participe à la création de l’Amicale des anciens déportés d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie, intégrant son conseil d’administration. En 1950, après le décès du professeur Waitz, Marie-Élisa préside l’Amicale jusqu’à l’épuisement de ses forces. En novembre 1991, elle en est nommée présidente d’honneur. Auprès des adhérents, elle défend le principe : « Ce qui nous unit est plus fort que nos divisions ».
Le 26 juin 1976, elle entre au conseil d’administration de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP), et est élue à la vice-présidence deux ans plus tard. Elle préside également sa commission historique et rédige des articles pour Le Patriote Résistant.
Menue, calme et modeste, Marie-Élisa est aussi énergique et courageuse. Tous ceux qui l’ont côtoyée reconnaissent unanimement son humanité et son attention aux autres.
En 1961, le Concours national de la résistance et de la déportation (CNRD) est créé par le ministre de l’Éducation nationale à la demande des associations d’anciens résistants et déportés ; Marie-Élisa est membre du jury.
Elle fonde le Prix Marcel Paul, décerné par la FNDIRP pour récompenser un travail de recherche sur la Déportation dans l’enseignement supérieur. Elle en préside le jury à partir de 1985 ou 1988 (date à vérifier…).
Marie-Élisa est titulaire de la Croix du Combattant volontaire de la Résistance. Elle reçoit également la Légion d’honneur en 1968, avant d’être élevée au titre d’officier de la Légion d’honneur (15 avril 1991 ?). Elle est également officier des Palmes académiques.
Marie-Élisa Nordmann-Cohen décède le 15 août 1993.
Sources :
Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 212.
Isabelle Cohen (fille de Marie-Élisa et Francis), Revenir Raconter, éditions Verdier, mai 2024, 336 pages, ISBN : 2378562144 (à chercher en littérature française).
Marie-Élisa Nordmann-Cohen (1910-1993), brochure d’hommage collectif (Marianne Milhaud, Maurice Cling…) éditée par la FNDIRP, sans date (probablement automne 1993).
Concernant Philippe Nordmann : Livre Mémorial des Déportés de France de la FMD, tome 2 p 1336 – J.O.R.F. n° 191 du 18/08/1995 – site Association de quartier Alphonse Guérin.
Giselle Avry, messages et documents concernant Philippe Nordmann et le lycée Dupuy de Lôme, de Lorient (11-2010).
Nicole Mullier, Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah-Amicale d’Auschwitz, message de correction, citant Alain Quella-Villéger, France Bloch-Sérazin – Une femme en résistance (1913-1943), préface de Marie-José Chombart de Lauwe, éditions des femmes, 2019, 296 p.
MÉMOIRE VIVE
(dernière modification le 25-08-2024)
Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).
[1] France-Bloch-Sérazin est guillotinée le 12 février 1943, à la Maison d’arrêt Holstenglacis à Hambourg.
[2] Claudette Bloch, attachée au Centre national de la recherche scientifique, collaboratrice du professeur Prenant, à la Sorbonne, été arrêtée au début de 1942, un jour qu’elle se présentait avenue Foch pour avoir des nouvelles de son mari, ingénieur des Ponts et Chaussées. Quand les “31000” voient son numéro, 7963 – elle avait été déportée le 25 juin 1942, – elles lui disent : « Claudette, tu relèves de l’archéologie ». Elle est sans doute la seule rescapée d’Auschwitz qui ait un tatouage à quatre chiffres. Son mari est mort à Auschwitz avant qu’elle y arrive. Il était l’un des mille savants, artistes, intellectuels Juifs arrêtés le 13 décembre 1941, déportés de Compiègne le 27 mars 1942.