Photo anthropométrique prise le 15 décembre 1942 par le service de l’identité judiciaire. © Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.

Photo anthropométrique prise le 15 décembre 1942
par le service de l’identité judiciaire.
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.

Suzanne Lasne naît le 20 janvier 1924 à Paris, fille de Charles Désiré Lasne, 47 ans, né le 7 juin 1876 à Boisville-la-Saint-Père (Eure-et-Loir), électricien à Paris 12e, et de Catherine Bernard, son épouse, née le 12 août 1883 à Paris 11e.

Âgée de neuf ans, Suzanne perd sa mère, qui décède le 1er février 1932 au domicile familial, au 47 rue du Sergent Bauchat à Paris 12e, âgée de 40 ans.

En décembre 1935, père et fille emménagent au 143 bis, avenue du Général Michel-Bizot, à Paris 12e.

Suzanne obtient le brevet élémentaire à l’école primaire supérieure Sophie-Germain, 9 rue de Jouy (Paris 4e), puis travaille comme aide-comptable, tout en suivant des cours pour devenir comptable diplômée. Pendant un temps, elle est employée au Bazar d’Amsterdam, au 1 rue d’Amsterdam, près de la Gare Saint-Lazare  à Paris 8e.

Le 19 avril 1941 à Foulbec (Eure), Charles Lasne se remarie avec Éva Billard, veuve, née Moulin le 3 avril 1894 dans cette commune.

En 1942, son père est garçon de course chez Raymond & Morelli, 52 rue des Dames à Paris 17e.

Selon Charlotte Delbo, cette même année 1942, Suzanne Lasne entre dans la résistance communiste par l’intermédiaire de Louise Magadur, qui possède un salon de coiffure dans le voisinage, rue du Niger. Celle-ci lui demande d’héberger un militant clandestin, Moïse Blois, dans une chambre attenante à l’appartement où Suzanne vit avec son père. Ce militant engage Suzanne dans son groupe de FTP (Moïse Blois sera arrêté en mars).

Suzanne abandonne son emploi et entre en clandestinité sous le pseudonyme de “Josette”. En juillet 1942, elle quitte le domicile paternel et va loger dans une chambre au 11, rue Alibert, à Paris 10e. Pour survivre, Suzanne Lasne est appointée mensuellement par l’organisation, dont elle reçoit aussi de temps en temps des tickets d’alimentation

Elle est « chargée des liaisons, d’une part entre les militants et l’échelon supérieur, d’autre part entre ceux-ci et les responsables régionaux. Elle s’occupe plus spécialement de la diffusion de la documentation ». Par “Gérard”, elle est mise en contact avec les différentes régions de la région parisienne : P1, P2, P3, P4 (Marie-Louise Colombain), P5, P6, P7, P8 et P9 ; elle n’a pas de contact avec le P10 (groupe de la Main-d’œuvre immigré, liaison par “Erna”).

Puis elle devient aussi agent de liaison pour les groupes de Francs-tireurs et partisans, sous les ordres de Roger Pinçon, dit “Pierre”, transportant dès lors également « des paquets d’armes et d’explosifs », recopiant des méthodes de fabrication d’engins détonants, qu’elle remet à Maurice Alexandre, dit “Robert” (responsable technique de la région P.4). Par celui-ci, elle est mise en relations avec son épouse, Jeanne Alexandre dite “Muguette”, Raoul Vallet (accompagné de “Nicole”), Bob Gueusquin… C’est dans le cadre de ses nouvelles tâches qu’elle est amenée à connaître l’existence de deux dépôts de matériel : un local atelier situé au rez-de-chaussée d’un immeuble situé au 22 rue de Loos à Paris 10e (voie renommée après guerre rue Jean et Marie Moinon, résistants déportés), et un autre dans un logement au rez-de-chaussée du deuxième bâtiment de la Cité Raynaud, entre le 184 rue de Vanves et le 217 rue Vercingétorix, Paris 14e (métro Porte de Vanves) ; quartier disparu.

Dans la seconde quinzaine de novembre 1942, Suzanne demande à son père, Charles Lasne, d’héberger Raymond Lambert, 19 ans, ouvrier tourneur, en même temps que “Marcel” (qui partira début décembre)… Elle omet de dire à Charles Lasne que les deux hommes sont recherchés par la police, et lui-même ne pose aucune question.

Raymond Lambert, dit “Bertrand” dans la clandestinité, a déjà participé à plusieurs actions armées des FTP à Paris : lors de son interrogatoire par la police, il déclarera avoir « fait ses preuves » lors de l’attentat du 16 juillet contre un bureau de placement allemand, au 58 rue de Clisson, à Paris 13e, au cours duquel un gardien de la paix et un passant ont trouvé la mort, il reconnaîtra avoir ensuite effectué la répartition des armes au cours de la manifestation du 1er août, devant le magasin Félix Potin, rue Daguerre, de celle du 27 août aux usines Citroën-Javel, de celle du 4 septembre aux usines Gnôme-et-Rhône, boulevard Kellerman (Paris 13e). Plus récemment, Raymond Lambert a succédé au poste de Roger Pinçon, étant chargé comme tel de la répartition du matériel pour l’interrégion parisienne.

Le 13 décembre 1942, à 8 h 45, un inspecteur principal du commissariat de police de la circonscription de Levallois – étant passé sous le large pont de chemin de fer de la ligne Saint-Lazare/Normandie, et arrivant côté Levallois-Perret, rue Aristide Briand – remarque devant la gare de Clichy-Levallois (aujourd’hui place du 8 mai 1945) un homme remettant à un autre des feuillets extraits de son bloc-notes. Intrigué par leur “allure”, qui lui semble “louche”, le policier décide de les interpeller en faisant connaître sa qualité. Il contrôle leurs documents d’identité, puis examine les papiers qu’ils étaient en train de s’échanger, trouvant dans le bloc-notes une référence à la propagande communiste.

La gare de Clichy-Levallois dans les années 1920. L’inspecteur est arrivé par le pont ferroviaire, visible derrière l’urinoir, à droite. Carte postale colorisée, collection mémoire Vive.

La gare de Clichy-Levallois dans les années 1920.
L’inspecteur est arrivé par le pont ferroviaire, visible derrière l’urinoir, à droite.
Carte postale colorisée, collection mémoire Vive.

Sous la menace de son pistolet, l’inspecteur conduit alors Roger Pinçon (dit “Pierre”) et Henri Fongarnand (alias “René Prioux”, dit “Rolland”) à son commissariat, où ils sont fouillés et subissent un premier interrogatoire. Une lettre ayant été trouvée « donnant des détails sur un groupe de terroristes ayant participé à des attentats », les deux hommes sont transférés à la Brigade spéciale antiterroriste (BS 2) des Renseignements généraux de la préfecture de police, à Paris.

Paris. La préfecture de police vue depuis Notre-Dame. Carte postale des années 1900 (le bâtiment est alors la caserne de la Garde républicaine). Coll. Mémoire Vive.

Paris. La préfecture de police vue depuis Notre-Dame.
Carte postale des années 1900 (le bâtiment est alors la caserne de la Garde républicaine). Coll. Mémoire Vive.

Le même jour, à 11 heures, Roger Gouffault (dit “Léon”), 18 ans, modeleur sur bois aux Établissements Citroën, est interpellé par trois inspecteurs de la BS2 alors qu’il se présente au domicile de Roger Pinçon. Interrogé, il « révèle l’existence » d’un atelier-dépôt au 22 de la rue de Loos à Paris 10e (voie renommée après guerre rue Jean et Marie Moinon, résistants déportés), initialement loué par Pinçon sous son propre nom afin d’y fabriquer des cadres de bicyclettes, et dont celui-ci a rétrocédé l‘usage à l’Organisation spéciale (O.S.), afin que “Léon” puisse l’utiliser comme dépôt de matériel et atelier de fabrication d’engins explosifs (dont des prototypes), qui sont transmis à différents groupes armés, soit matériellement, soit sous forme de modes d’emploi expliqués ou rédigés. Lors de son arrestation, “Léon” est trouvé porteur d’un étui pour acide et d’une ovule de gélatine rempli de chlorate, entrant dans la composition d’un dispositif de mise à feu qu’il apportait à Pinçon.

Réalisés dans la même journée, les interrogatoires de ces trois résistants apportent aux policiers un grand nombre d’informations sur l’organisation, même si les clandestins actifs en son sein ne se désignent entre eux que par des pseudonymes. Malgré cette précaution, Henri Fongarnand, ancien brigadiste, est rapidement identifié par la BS2 comme étant le nommé “Rolland”, présenté par d’autres militants interrogés auparavant comme « un des organisateurs les plus actifs de la région parisienne » au titre d’ancien responsable militaire de la région P1.

Le lendemain, 14 décembre, six policiers vont perquisitionner le local de la rue de Loos, alors inoccupé, où ils découvrent une quantité considérable de matériel divers. Le stock est laissé provisoirement sur place afin de ne pas éveiller l’attention du voisinage, et « des inspecteurs sont laissés en surveillance aux différents accès » pour y attendre d’éventuels visiteurs. Le même jour, à la tombée de la nuit (18 h 30), Raymond Lambert et Suzanne Lasne sont interpellés par sept (?) inspecteurs lorsqu’ils se présentent à cet atelier dont ils possèdent les clés.

Fouillé au moment de son arrestation, le jeune homme est trouvé porteur d’un pistolet automatique chargé de calibre 6,35 mm.

Lors de la perquisition effectuée dans la chambre de Suzanne, rue Alibert, les policiers découvrent une grenade, 60 allumeurs à acide, des produits chimiques, de nombreux lots de tracts récents et une importante documentation relative notamment à la fabrication d’explosifs et aux « travaux de destruction » (sic) visant les transformateurs électriques et les piles de pont. Fouillée par une femme dès son arrivée “au service” (BS 2), Suzanne est trouvée en possession d’un carnet de rendez-vous. Quand elle indique son pseudonyme dans l’organisation clandestine (“Josette”) lors de son interrogatoire, cette information permet immédiatement aux policiers de la situer comme agent de liaison entre les membres les plus importants de l’organisme inter-régional parisien.

Lors de ce même interrogatoire (transcrit le 14 décembre), les policiers lui disent que “Robert” s’appelle Maurice Alexandre, signifiant ainsi qu’ils l’ont déjà identifié. « “Muguette”, qui est la nommée Alexandre que vous mettez en ma présence. (…) » (???). Ils connaissent également la véritable identité de “Raoul”, dont ils lui présentent la photo (Georges Vallet, repéré dans les manifestations des rue de Buci et Daguerre, recherché depuis, et qui sera arrêté le 1er avril 1943).

Le 15 décembre à 11 heures, Maurice Alexandre est arrêté par trois inspecteurs rue Léon, aux Lilas (Seine / Seine-Saint-Denis), lieu de rendez-vous où Suzanne Lasne devait lui remettre un paquet pour le transmettre à “Line”. Il était accompagné d’une résistante de la M.O.I., prise en charge lors d’un rendez-vous (« donné par Line ») plus tôt dans la matinée, afin qu’il la présente à “Josette”.

Jeanne Alexandre est arrêtée également en allant y rejoindre son mari, dont elle ignore l’arrestation « effectuée quelques minutes plus tôt ».

Interrogatoire de Suzanne Lasne : « Demande : Veuillez nous indiquer vos différents rendez-vous. Réponse : J’ai rendez-vous avec “Hélène” de P.6 le mercredi 16 décembre au coin de l’avenue Mathurin Moreau et Simon Bolivar. Je dois lui remettre du papier. Avec une femme de P4, rue Armand Carrel à 9 h 20. Rue Moret, samedi 19 à 8 heures 30 avec un homme dont je ne me souviens plus du nom ; je dois lui demander du courrier. »

Dossier d’épuration : « Une demoiselle Lasne, détenue pour activité communiste, ayant déclaré qu’elle avait rendez-vous avec une inconnue, les inspecteurs Charlot et Coutarel se sont rendu le 16 décembre 1942 à l’endroit indiqué et y ont interpellé, après les avoir observés pendant quelques temps, Méchain Louise, épouse Colombain, et Bretel Paulette, épouse Baylac. Ils les ont fouillé aussitôt et découvert sur elles de nombreux documents. (…) S’étant rendus dans la même journée au domicile de la femme Colombain pour y procéder à une visite domiciliaire, les inspecteurs précités y ont appris qu’elle partageait son logement avec une autre personne. Ils ont attendu le retour de celle dernière, Mademoiselle Ladsky Fanny, et l’ont arrêtée, l’ayant trouvée en possession de tracts et de différents documents. »

La perquisition opérée dans la chambre de Raymond Lambert chez Charles Lasne amène la découverte d’un matériel dont le père de Suzanne déclare tout ignorer. Néanmoins arrêté le même jour et interrogé à la préfecture, il semble mis hors de cause…

« … l’importance de l’affaire réside surtout dans la qualité des 33 militants arrêtés, qui sont tous parmi les principaux animateurs du Parti communiste clandestin. L’organisme interrégional parisien et toutes les régions qui en dépendent sont à nouveau durement touchées par la répression. À la suite de ces arrestations, il est permis de penser que les liaisons les plus importantes de l’organisation sont maintenant “coupées”. Enfin, les interrogatoires ont confirmé l’efficacité des méthodes de répression actuellement appliquées et qui consistent en l’exploitation méthodique de la documentation saisie et des renseignements recueillis au cours de chaque opération. »

Selon Charlotte Delbo… « Du jour de son arrestation, Suzanne Lasne – dix-neuf ans – est minée par le remords et ne trouve plus le sommeil, bien que ni Jeanne Alexandre, ni Angèle Mercier, ni Marilou [Colombain] ne lui fassent de reproche. » En l’occurrence, Angèle Mercier (“Nicole”) a été mise en cause par un autre clandestin…

Le 24 décembre, Suzanne Lasne est écrouée au quartier allemand de l’établissement pénitentiaire de Fresnes (Seine / Val-de-Marne).

L’établissement pénitentiaire de Fresnes après guerre. Carte postale. Collection Mémoire Vive.

L’établissement pénitentiaire de Fresnes après guerre.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.

Le 30 décembre, Charles Lasne est parmi les neuf personnes remises à la Sipo-SD et conduites au quartier allemand de Fresnes, dont Joséphine Umido et son mari.

Le 23 janvier 1943, à la veille du départ du convoi des “31000”, Suzanne Lasne est extraite de Fresnes pour être conduite au camp de Royallieu à Compiègne (Oise), rejoignant les futures déportées”.

Le matin suivant, 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites en camions à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes ont été entassés la veille. Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte, dans l’entassement du wagon et les secousses des boggies (ces mots ne sont pas toujours parvenus à leur destinataire).

TransportAquarelle

En gare de Halle (Allemagne), le train se divise et les wagons des hommes sont dirigés sur le KL Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit.

Le lendemain matin, après avoir été brutalement descendues et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau (B-Ia) où elles entrent en chantant La Marseillaise.

Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II) par lequel sont passés les “31000” (accès depuis la rampe de la gare de marchandises et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…). © Gilbert Lazaroo, février 2005.

Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II) par lequel sont passés les “31000”
(accès depuis la rampe de la gare de marchandises et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…).
© Gilbert Lazaroo, février 2005.

Suzanne Lasne y est peut-être enregistrée sous le matricule 31852 (la photo de la détenue portant ce matricule n’a pas été retrouvée).

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz avant l’évacuation du camp en janvier 1945. Réalisé le 3 février 1943, le portrait d’immatriculation de cette détenue a disparu.

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz avant l’évacuation du camp en janvier 1945.
Réalisé le 3 février 1943, le portrait d’immatriculation de cette détenue a disparu.

Pendant deux semaines, elles sont en quarantaine au Block n° 14, sans contact avec les autres détenues, donc provisoirement exemptées de travail dans les Kommandos, mais pas de corvée.

Le 12 février, les “31000” sont assignées au Block 26, entassées à mille détenues avec des Polonaises. Les “soupiraux” de leur bâtiment de briques donnent sur la cour du Block 25, le “mouroir” du camp des femmes où sont enfermées leurs compagnes prises à la “course” du 10 février (une sélection punitive). Les “31000” commencent à partir dans les Kommandos de travail.

Le Block 26, en briques, dans le sous-camp B-Ia de Birkenau ; perspective entre les châlits. La partie inférieure, au ras du sol, est aussi une “couchette” où doivent s’entasser huit détenues. Les plus jeunes montent à l’étage supérieur, où il est possible de s’assoir. Photo © Mémoire Vive.

Le Block 26, en briques, dans le sous-camp B-Ia de Birkenau ; perspective entre les châlits.
La partie inférieure, au ras du sol, est aussi une “couchette” où doivent s’entasser huit détenues.
Les plus jeunes montent à l’étage supérieur, où il est possible de s’assoir.
Photo © Mémoire Vive.

Suzanne Lasne succombe au Revier de Birkenau le 11 mars 1943, selon l’acte de décès établi par l’administration SS du camp (Sterbebücher).

Le 29 avril 1943, le chef du SD à Paris écrit à la direction des Renseignements généraux pour « proposer » cinq internements administratifs à l’encontre de parents de personnes appréhendées dans l’Affaire Pinçon et détenues à la « prison allemande de Fresnes », en raison de leur sympathie communiste et bien qu’aucune inculpation judiciaire ne puisse être retenue par la police allemande ; au nombre des personnes désignées, Charles Lasne est ramené au Dépôt. L’arrêté d’internement est pris par le préfet de police le 3 mai.

Le 6 juillet suivant, Charles Lasne est transféré du camp de la caserne des Tourelles à Paris au camp de Pithiviers (Loiret). Il en sera libéré le 10 août 1944 par arrêté du préfet du département.

Raymond Lambert, déporté le 8 juillet 1943 au KL Mauthausen, survit à la déportation.  [1]

Notes :

[1] Raymond Lambert, né le 22 juin 1920 à Paris, détenu dans le quartier allemand de l’établissement pénitentiaire de Fresnes, déporté NN avec plusieurs détenus impliqués dans la même affaire (Henri Fongarnand, Roger Pinçon, Robert Brignoli et Maurice Duflot) dans un transport de 56 hommes parti le 8 juillet 1943 de Paris, gare de l’Est, et arrivé au KL Natzweiler le 9 juillet (matricule : 4350) ; premier convoi de Paris vers ce camp. Lors de l’évacuation de Natzweiler en décembre 1944, Raymond Lambert fait partie des détenus évacués sur le KL Dachau. Il est libéré le 30 avril 1945 à Blaichach.

Sources :

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 169.
- Archives de la préfecture de police (Seine / Paris), Service de la mémoire et des affaires culturelles (SMAC), Le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) : dossier commun au cabinet du préfet “Lasne Susanne et Charles” (1 W 1729-100408) ; BS2, “Affaire Pinçon et tous autres” (G B 114), “Pinçon et autres, annexe” (G B 115).
- Livre-Mémorial de la FMD, I.114, tome 2, page 993.
- Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrit, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué) ; 120 actes retrouvés pour les « 31000 » ; tome 3, page 1060 (12799/1943).

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 18-09-2024)

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