- Carte postale commémorative
éditée après la guerre (recadrée)
Collection Mémoire Vive.
Une jeunesse militante
Yvette Feuillet naît le 25 janvier 1920 à Paris 14e, fille d’un boulanger. À dix ans, elle perd son père. Restée seule pour élever ses deux filles, Yvette et Henriette, la mère fait des extras comme cuisinière.
Jeune, Yvette entre en apprentissage dans une usine de lampes électriques, rue Sedaine dans le 11e arrondissement, près de la Bastille. Elle est souffleuse et travaille très dur devant des fours.
En juin 1936, l’usine est en grève. Yvette, est élue déléguée de son atelier et se dépense avec entrain.
Quand se fonde l’Union des jeunes filles de France, en 1937, elle en fait partie et, là aussi, se donne sans mesure. Elle y consacre tout son temps libre.
La famille habite alors au 26, rue des Rosiers, à Paris 4e.
La Résistance
Le 8 octobre 1940, sa sœur Henriette est arrêtée en même temps que Pierre Villon. Selon la préfecture de police « Ginsburger [Pierre Villon] avait pour principale collaboratrice la demoiselle Feuillet chargée de recruter et de rémunérer à raison de 1500 à 2000 francs par mois les agents clandestins du parti. » Henriette est incarcérée à la Maison d’arrêt de la Santé, à Paris 14e.
Dès que la résistance à l’occupant se cristallise, Yvette y participe également. À vingt ans, agent de liaison du comité central clandestin du Front national universitaire, elle mène la vie des “illégaux” : faux papiers, adresse inconnue, pas de domicile fixe. Elle est notamment en contact avec Auguste et Henriette Garnier, laquelle dactylographie des textes que lui transmet Yvette.
Le 2 mars 1942, Yvette Feuillet est arrêtée dans le cadre des filatures policières de l’« affaire Pican-Cadras-Politzer ».
Elle passe quelques jours dans les locaux des Renseignements généraux, à la préfecture de police. Quand les interrogatoires sont terminés, elle est envoyée au dépôt.
Le 23 mars, remise aux Allemands, Yvette Feuillet est transférée à la division allemande de la Maison d’arrêt de la Santé.
Le 24 août, elle est transférée au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [1] (Seine-Saint-Denis – 93), avec trente-cinq autres détenues prises dans la même affaire.
- L’unique entrée du Fort de Romainville (Haftlager 122),
surplombée par un mirador.
© Musée de la résistance nationale (MRN),
Champigny-sur-Marne (94).
Yvette Feuillet y est enregistrée sous le matricule 648.
Le 22 janvier 1943, elle est parmi les cent premières femmes otages transférées en camion au camp de Royallieu à Compiègne (leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquant « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » : « transférée à Compiègne le 22.1 »). Le lendemain, un deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort qui les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police de Paris). Toutes passent la nuit du 23 janvier à Royallieu, probablement dans un bâtiment du secteur C du camp.
Le matin suivant, 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites dans des camions à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes ont été entassés la veille.
- Les deux wagons à bestiaux
du Mémorial de Margny-les-Compiègne,
installés sur une voie de la gare de marchandise
d’où sont partis les convois de déportation. Cliché M.V.
Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte, dans l’entassement du wagon et les secousses des boggies (ces mots ne sont pas toujours parvenus à leur destinataire).
En gare de Halle (Allemagne), le train se divise et les wagons des hommes sont dirigés sur le KL [2] Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit. Le lendemain matin, après avoir été descendues et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau (B-Ia) où elles entrent en chantant La Marseillaise.
- Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II)
par lequel sont passés les “31000”
(accès depuis la rampe de la gare de marchandises
et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…).
© Gilbert Lazaroo, février 2005.
Yvette Feuillet est enregistrée sous le numéro 31663. Le matricule de chacune est immédiatement tatoué sur son avant-bras gauche. Au cours de l’interrogatoire pour établir sa fiche de détenue, Yvette se déclare sans religion (Glaubenslos).
Pendant deux semaines, les “31000” sont en quarantaine au Block n° 14, sans contact avec les autres détenues, donc provisoirement exemptées de travail dans les Kommandos.
Le 3 février, la plupart d’entre-elles sont amenées à pied, par rangs de cinq, à Auschwitz-I, le camp-souche où se trouve l’administration, pour y être photographiées selon les principes de l’anthropométrie de la police allemande : vues de trois-quart avec un couvre-chef (foulard), de face et de profil.
- Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Le 12 février, les “31000” sont assignées au Block 26, entassées à mille détenues avec des Polonaises. Les “soupiraux” de leur bâtiment de briques donnent sur la cour du Block 25, le “mouroir” du camp des femmes où sont enfermées leurs compagnes prises à la “course” du 10 février (une sélection punitive). Les “31000” commencent à partir dans les Kommandos de travail.
- Les châlits du Block n° 26. La partie inférieure, au ras du sol,
est aussi une “couchette” où doivent s’entasser huit détenues.
Les plus jeunes montent à l’étage supérieur, où il est possible
de s’assoir. Photo Mémoire Vive.
En avril 1943, à Auschwitz, Yvette Feuillet doit entrer au Revier : des engelures aux chevilles se sont infectées, creusant des plaies profondes.
Alors qu’elle est en voie de guérison, elle contracte le typhus ; elle en meurt le 6 juillet 1943, d’après l’acte de décès établi par l’administration SS du camp (des rescapées ont indiqué la date du 8 juillet…).
Aucun avis officiel du camp n’est parvenu à sa famille. Mais, en janvier ou février 1944, quelqu’un – informé par une lettre d’une survivante en “quarantaine” – a annoncé la mort d’Yvette à sa sœur Henriette.
Yvette Feuillet a été homologuée sergent FFI à titre posthume.
À une date restant à préciser, une plaque commémorative a été apposée sur l’immeuble où elle a habité.
Sources :
Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 113.
Marion Queny, Un cas d’exception : (…) le convoi du 24 janvier, mémoire de maîtrise d’Histoire, Université Lille 3-Charles de Gaulle, juin 2004, notamment une liste réalisée à partir du registre de Romainville (copie transmise par Thomas Fontaine), pp. 197-204, et p. 114.
Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville, un camp allemand en France (1940-1944), avec le concours du Conseil général de Seine-Saint-Denis, éditions Tallandier, 2005, pages 34-35, 46.
Jean-Pierre Besse, notice sur le site du Maitron en ligne.
François Tanniou, site Les plaques commémoratives, sources de mémoire (aujourd’hui désactivé – nov. 2013).
MÉMOIRE VIVE
(dernière mise à jour, 18-10-2013)
Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).
Selon le journal L’œuvre du 8 janvier 1941 :
En octobre 1940, la police française effectue une perquisition au domicile d’Auguste et Henriette Garnier. Chef de train à la Compagnie de l’Est, celui-ci est membre du comité central du PCF. Chez lui on trouve « 200 livres de propagande, des numéros de L’Humanité clandestine, des tracts communistes, des tracts rédigés en langue juive, une machine à polycopier et de nombreux documents. Sa femme avait été chargée de “taper” les tracts à la machine à écrire par une militante convaincue, Henriette Feuillet, qui lui avait remis pour cela la somme de 2.600 francs. »
Arrêtée et interrogée, Henriette Feuillet déclara : « Je servais d’intermédiaire entre un nommé Louis et les époux Garnier. »
On lui demanda une identité plus complète, mais elle se borna à répondre : « C’est une personne très sympathique » ; et il fut impossible d’obtenir d’autres renseignements. Cependant dans le petit logement qu’elle occupait avec sa mère, on trouva un carnet de rendez-vous, ce qui permit d’établir qu’elle avait reçu 3.500 francs de Louis, et d’arrêter aux lieux de différents rendez-vous indiqués sur le carnet d’autres militants communistes : l’architecte Roger Gainsburger, appréhendé le 7 octobre dans un café de la place d’Italie, et Suzanne Dubois, arrêtée place du Châtelet. L’un et l’autre étaient porteurs de tracts communistes.
Livre d’Or dédié aux femmes héroïques mortes pour que vive la France
Ce Livre d’Or est publié sous l’égide d’un comité de rédaction composé de Mesdames :
MARIE-CLAUDE VAILLANT-COUTURIER ; DENISE DECOURDEMANCHE ; YVETTE CHOMBART DE LAUWE ; MIREILLE ALBRECHT ; RENÉE PAGES ; MARIANNE MILHAUD
Le premier fascicule contient les biographies de :
DANIELLE CASANOVA, BERTHIE ALBRECHT, FRANCE BLOCH-SERAZIN, MARIE TALET, GERMAINE LELIEVRE, HÉLÈNE KRO
Le second fascicule contient les biographies de :
FRANCINE et GERMAINE FROMOND, LÉA BLAIN, JACQUELINE DREYFUSWEILL, SUZANNE MASSON, THÉRÈSE PIERRE, YVETTE FEUILLET, CLAUDINE GUERIN, OLGA BANCIC, MARIE-LOUISE LAGUERRE
YVETTE FEUILLET (1920-1943)
Le foyer de l’UFF 1937 – 1939
C’est au cours de l’été 1937 que je connus Yvette Feuillet. Elle avait alors 17 ans.
Un soir, où je m’étais rendue pour la première fois à Paris à une réunion de l’Union des Jeunes Filles de France, salle de la « Cloche d’Argent », quai de l’Hôtel-de-Ville, deux jeunes filles entrèrent après moi et je les remarquai aussitôt, car elles étaient grandes et gentiment vêtues. Nous nous trouvions, en effet, dans le quartier misérable des taudis du quai de l’Hôtel-de-Ville, détruits en partie à l’heure actuelle.
Yvette et Henriette Feuillet se mirent dans un coin de la salle. Yvette, grande fille châtain, au visage clair, aux joues roses, me regarda simplement et me sourit. C’est de cette manière douce et sans histoire qu’elle souhaita la bienvenue à la jeune provinciale que j’étais.
Chaque semaine, nous nous retrouvions à la « Cloche d’Argent ». Un soir, Yvette me prit par le bras vivement et me dit : « Tu vois ce monsieur, à la terrasse du restaurant à côté, eh bien ! c’est Paul Vaillant-Couturier. C’est un grand homme, tu sais ». Et je sentis en cette petite ouvrière, qui trimait dur en atelier, à souffler dans des lampes par 600 de chaleur, toute sa reconnaissance et son admiration pour le grand écrivain et journaliste qui luttait avec tant de chaleur et de talent pour la jeunesse, pour son bonheur.
Au foyer, nous travaillions à créer une solide Union des Jeunes Filles de France pour notre arrondissement. Yvette fut chargée, à l’unanimité, d’administrer nos finances. Elle se récria d’abord devant cette tâche qu’elle craignait de ne pouvoir mener à bien, mais c’était surtout en raison de sa timidité et d’un manque de confiance en ses possibilités.
Sa gestion fut un modèle de sérieux, de soins, du souci de sa responsabilité propre, autant que du souci de la marche en avant de l’U.J.F.F. Et que d’humanité dans cette gestion.
En quelques mois, notre foyer fut « riche ». Pas de dette. De l’argent en caisse et des réalisations. C’est ainsi qu’en juillet 1937, notre foyer participa au défilé de la Jeunesse à Buffalo. Nous représentions les dactylos. Notre trésorerie nous avait permis de fabriquer une immense machine à écrire qui fit l’admiration du stade entier. On acheta aussi de l’équipement de camping. Le dimanche, nous allions camper au bord de l’Oise ou au château de Baillet.
Yvette avait su s’entourer de collaboratrices sérieuses. Le prix de revient de la sortie était fixé à l’avance, et chacune y participait selon ses possibilités, mais jamais une jeune campeuse ne passait son dimanche à Paris faute d’argent. Yvette avait tout prévu.
Intimement liée avec les deux sœurs Feuillet, j’étais admise chez leur maman comme une troisième fille. C’est dans la rue des Rosiers, à leur domicile, que j’allais souvent prendre mon repas du soir. Yvette se montrait très sensible à la grande misère de ce quartier essentiellement israélite. Elle connaissait la situation tragique d’un grand nombre de familles de sa rue et luttait pour qu’une vie plus digne soit offerte à tous ces malheureux qui peuplent encore aujourd’hui bien des taudis de cet arrondissement.
À la maison, elle était charmante, d’une humeur toujours égale. Une fois la fatigue de la journée un peu dissipée, elle décrivait avec précision la technique de son métier qu’elle aimait beaucoup. Elle racontait ses journées à l’atelier, parlait longuement de ses camarades de travail, de son syndicat. D’autres fois, à table, la conversation s’engageait sur les Landes (département d’origine de Madame Feuillet). Yvette y passait, chaque année, ses vacances. Elle revivait dans les moindres détails les semaines vécues à la ferme, au milieu du bétail et des oies. Elle partait se reposer avec plaisir, mais retrouvait son atelier et son Paris avec une joie plus grande encore.
Yvette aimait le cinéma et les programmes de variétés. Le dimanche, elle écoutait avec un vif plaisir l’émission radiophonique de Radio-Cité. Notre dernière sortie ensemble fut dans un cinéma du faubourg Montmartre. On y jouait Les Trois Valses et, à la sortie, Yvette fredonnait déjà les chansons du film.
La Résistance
La « drôle de guerre » et la répression mirent un terme brutal à nos entrevues joyeuses et pleines de jeunesse. Je devais la revoir moins souvent, mais dans des circonstances inoubliables.
Je sus qu’Yvette reconstitua le syndicat dissous par décret à l’atelier, et que, par la suite, elle accomplit une tâche importante et très dangereuse auprès des dirigeants du Parti Communiste qui organisèrent la lutte nationale contre la trahison et l’occupation.
Romainville
Septembre 1942. Le fort de Romainville est en émoi. À la Kommandantur, un convoi de femmes venant de la prison de la Santé est arrivé. Nous interrogeons le premier groupe et demandons les noms des femmes « Il y a Danielle, Marie-Claude, Hélène Langevin… des noms, des noms suivent… il y a Yvette Feuillet. » Arrêtée, je ne le savais même pas.
J’aperçois Yvette dans la cour. Elle n’a plus ses joues roses. Les longues semaines sans soleil de la prison, le manque de nourriture ont fait d’elle une fille longue et maigre, sans couleur. Elle sourit tristement. Yvette et ses compagnes ont été les témoins, impuissantes, de toute la cruauté de l’occupant nazi. Pas de jour, à la Santé, sans que des dizaines d’hommes et de femmes ne soient torturés et fusillés. Dès que nous pouvons communiquer, elle me raconte la fin héroïque de deux jeunes de son quartier, les frères Lucien et Marcel Engros.
Quelques jours après l’arrivée du convoi de Danielle, les distractions sont organisées au fort pour entretenir le moral. Yvette chante. Elle connaît de belles chansons et chante Les Trois Valses. Elle participe à un chœur et se fait applaudir dans Les Filles de La Rochelle.
Puis, c’est le départ en Pologne, en janvier 1943. Auschwitz ! Auschwitz, où le nazisme a fait périr 4 millions et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, notre Danielle, notre Yvette, et tant d’autres.
Peu après notre arrivée, Yvette tombe malade et est transportée dans cet enfer qu’on appelle l’hôpital « le Revier ». Danielle nous donne ses nouvelles. Puis, après la mort de Danielle, ce sont les infirmières qui nous en apportent. On dit qu’on va lui couper une jambe, elle a un abcès. Il nous semble qu’il y a des années qu’elle est hospitalisée.
Je ne la revois que le 6 juillet 1943 (à cette époque, à la suite de l’intervention énergique des radios de Londres et d’Alger sur le traitement infligé aux déportés d’Auschwitz, le bruit court dans le camp que notre transport va pouvoir écrire).
Je m’introduis clandestinement dans le Revier et arrive près d’elle. Son visage est douloureux. En plus de sa jambe malade, elle a attrapé le typhus, mais, malgré toutes ses souffrances, elle conserve son entière lucidité. Elle ne peut parler tant elle a mal. Elle me regarde et je l’écoute balbutier lentement, très lentement « Et… dire.., qu’on… va… pou… voir… écri… re… en… Fran… ce… » Et dire qu’on va pouvoir écrire en France ! Yvette savait qu’elle ne pourrait le faire, mais, au mot FRANCE, ses yeux ont brillé, cette France pour laquelle elle a tout donné, sa jeune vie et sa force.
Yvette est morte le 8 juillet 1943.
Merci, chère camarade, de tout ce que tu as fait pour nous. Derrière toi, une nouvelle moisson s’est levée, d’autres jeunes ardents et généreux suivent ta trace et se dressent pour imposer la Justice et la Paix pour lesquelles tu as tout donné.
Récit écrit par une de ses amies.
Référence :
2e fascicule Édité par le foyer Danielle-Casanova 12 bis rue d’Astorg Paris 8e
(4e de couv.) Imprimerie centrale commerciale 13, rue de la Grange-Batelière Paris 9e Jacques London imprimeur (sans date)
[1] Les Lilas : jusqu’à la loi du 10 juillet 1964, cette commune fait partie du département de la Seine, qui inclut Paris et de nombreuses villes de la “petite couronne” (transfert administratif effectif en janvier 1968).
[2] KL : abréviation de Konzentrationslager (camp de concentration). Certains historiens utilise l’abréviation “KZ”.