Yvonne Bonnard naît le 5 août 1899 à Paris.
Les rescapées (C. Delbo) ont trouvé peu d’information sur sa vie et son itinéraire.
Yvonne Bonnard se marie très jeune. Au moment de son arrestation, elle a une fille mariée et vient juste d’être grand-mère (à 43 ans).
Elle est internée au fort de Romainville le 7 ou le 8 août 1942. Ses compagnes du convoi des “31000” la surnomment “grand-mère Yvonne”.
Auschwitz
- Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II)
par lequel sont passés les “31000”
(accès depuis la rampe de la gare de marchandises
et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…).
© Gilbert Lazaroo, février 2005.
Lors de l’enregistrement, Yvonne Bonnars se déclare sans religion (« Glaubenslos »).
Les rescapées n’ont pas identifié sa photographie parmi celles retrouvées [1], ce qui ne permet pas non plus de connaître avec certitude son numéro matricule.
Yvonne Bonnard tombe dans la boue, un soir après l’appel. Les camarades la portent au Block. Elle meurt dans la nuit, le 7 avril 1943, selon l’acte de décès du camp (le 15 février, d’après le souvenir des rescapées, qui n’ont pas retrouvé sa famille).
Sources :
Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 48.
Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 117 (18123/1943).
MÉMOIRE VIVE
(dernière modification, le 1-11-2011)
Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).
[1] Les photographies (par Charlotte Delbo) : « Nous savons les numéros des disparues par les photographies.
Une semaine après notre arrivée à Birkenau, le 3 février 1943, nous avons été conduites – en rangs par cinq, car on ne se déplaçait pas autrement – au camp des hommes, le camp d’Auschwitz proprement dit, situé à près de 2 kilomètres de Birkenau. Nous avons franchi la porte qui est devenue célèbre, surmontée de la devise : « Arbeit macht frei » – le travail libère. Dans l’ordre, cinq par cinq, nous sommes passées à l’anthropométrie. Celles qui étaient malades au Revier (Marguerite Corringer), celles qui étaient déjà mortes (Madame Bouillard), celles qui étaient engagées au Revier (Heidi Hautval et Maï Politzer, médecins ; Danielle Casanova, dentiste) n’ont pas été photographiées.
Lorsque les Polonais, en 1945, ont repris possession d’Auschwitz que l’armée soviétique avait libéré, ils ont fouillé le camp et ses dépendances pour retrouver documents et papiers. Ils ont retrouvé bien peu de chose qui puisse servir à l’Histoire, les SS avant d’évacuer avaient tout brûlé. Cependant, […] ils ont trouvé les [négatifs]. L’« F » (Français) et les numéros leur ont permis d’identifier notre convoi et ils nous ont fait parvenir les photographies. Grâce à l’obligeance de M. Smolen, conservateur du musée d’Auschwitz, nous en avons obtenu un nouveau tirage. Il en manquait toutefois une trentaine… »